Moto Verte

Beta se heurte à Husky !

- Par Laurent Reviron

Référence du dernier comparatif 350 enduro dans Moto Verte, la Husqvarna 350 FE joue la carte de la performanc­e. La Beta se révèle moins à l’aise pour taper du chrono mais dans le technique, elle ne donne pas sa part au chien.

Les deux niveaux d’équipement­s sont-ils comparable­s ?

Protège-mains, réservoirs translucid­es, sabots moteur, démarreurs électrique­s, poignées de portage… Les deux modèles disposent de l’équipement essentiel pour l’enduro. On remarque quelques différence­s tout de même. Les protège-cadres de la Husky constitués d’une partie en plastique et d’une autre adhésive sont moins robustes et moins enveloppan­ts que les modèles traditionn­els de la Beta. L’italienne a conservé son kick alors que la Husky n’a misé que sur le bouton rouge pour faire craquer la mécanique. Les deux fourches sont de 48 millimètre­s. La WP 4CS de la Husky représente la Rolls des fourches actuelles, alors que la Sachs de la Beta se place plutôt dans le registre du bon rapport qualité/prix. Affaire de goût, les lignes de la Husky sont arrondies, celles de la Beta très anguleuses.

Sur laquelle se régale-t-on direct?

Les postes de pilotage sont similaires mais quand on est grand, on se sent plus à l’aise debout sur la Beta. Les commandes se révèlent souples et précises sur les deux machines. La sonorité de l’échappemen­t est plus présente sur la Beta. La Husky distille un bruit plus étouffé. En revanche, la vivacité du bloc autrichien se sent tout de suite. Ça répond à la moindre sollicitat­ion de la poignée droite. L’italienne est forte en bas mais plus élastique à l’ouverture des gaz. Sur notre terrain de jeux gavé de pierres, on se sent au premier contact plus en sécurité sur la Beta mais quand c’est sinueux, on découvre le potentiel de la Husky. On regrette toujours son réservoir

imposant entre les jambes et cette impression de poids sur l’avant, alors que les chiffres indiquent pourtant que la Beta est plus lourde. Cette dernière, plus fine et équipée d’un réservoir plus petit, offre plus de satisfacti­on à ce niveau.

Pour franchir, laquelle choisir ?

Notre terrain d’essai était assez spécifique avec beaucoup de pierres humides. La Beta s’est montrée supérieure à la Husky dans ces conditions, surtout dans le relief. D’abord grâce à sa capacité à monter facilement. Aidée par un moteur accessible et surtout qui peut descendre incroyable­ment bas dans les régimes, la RR fait bien passer la puissance au sol. Le châssis de la Husky est plus vif, l’avant plus compliqué à placer précisémen­t. Dès qu’on commet une erreur qui oblige à s’asseoir, voire à poser le pied au sol, ça se complique avec la FE. On a du mal à repartir alors que la Beta demande

La Beta 350 RR est une reine de la grimpette technique…

moins d’efforts et d’attention dans ce cas précis. Le moteur autrichien, plus réactif au coup de gâchette, n’est pas forcément un avantage dans ces sections, surtout qu’il a tendance à caler facilement quand on le fait trop descendre dans les régimes. En baissant la pression dans les pneus, on a amélioré un peu le comporteme­nt de l’husky, mais sur ce terrain qui semblait taillé pour l’italienne, la Beta s’est montrée vraiment à son avantage. En descente, la tendance reste la même. La Beta, plus stable, tient le cap, alors que la Husky a tendance à se balader un peu plus.

Que donnent nos 350 au chrono?

Dans notre spécial au profil cross-test, la Husky a pris cette fois l’avantage. Elle est plus efficace dans les relances, vire mieux et elle est surtout vraiment plus plaisante à piloter dans ces conditions. On se fait plaisir à attaquer alors qu’on subit un peu plus le terrain avec la Beta. Avec une pression plus basse dans les pneus et une fourche réglée plus ferme, l’ensemble gigote nettement moins. On peut aller aussi vite avec la Beta, mais la RR n’est pas ici dans son élément de prédilecti­on. Alors que la Husky se jouait d’un petit double en sortie de virage grâce à son moteur pêchu, on était dans cette section en difficulté avec la Beta. Enfin, au niveau freinage, le système de la Husky offre un poil plus de mordant, mais la Beta reste largement à la hauteur des attentes.

Et pour ceux qui roulent avant tout en balade ?

Pour une balade sportive entre potes avec quelques franchisse­ments, la Beta sera plus polyvalent­e. Elle se montre sécurisant­e dans les portions rapides et vous facilitera la vie dans les passages à l’adhérence

La 350 Husky sera une arme en championna­t de ligue…

délicate. Avec 1,5 litre de plus dans le réservoir, l’husky offre évidemment plus d’autonomie, ce qui représente un avantage indéniable pour les longues sorties. Et si vous appréciez de mettre à fond dans les grands espaces, alors vous prendrez votre pied sur la FE. Son moteur offre une plage d’utilisatio­n incroyable, prend des tours à n’en plus finir avec une allonge fantastiqu­e. Un domaine où la Beta rend largement la main. Une fois haut dans les régimes, elle sature assez vite et offre même l’impression que l’embrayage patine.

Et s’il ne fallait en garder qu’une?

S’il est très compliqué de dire laquelle des deux est la plus performant­e globalemen­t, il est très facile d’orienter votre choix car elles ne jouent pas franchemen­t dans le même registre. Pour réaliser des performanc­es en course, la Husky représente le choix incontesta­ble. En revanche, pour faire de

l’enduro, du vrai, dans du technique, la Beta vous donnera entière satisfacti­on. Avec quelques adaptation­s, il y a sans aucun doute moyen de faire de la Husky une arme en franchisse­ment, mais dans la configurat­ion d’origine que nous avons essayée, ce n’était pas le cas sur ce terrain très particulie­r. Et puis si vous voulez simplement faire des économies, vous ne pouvez que vous orienter vers la Beta proposée à un tarif de 800 euros inférieur à la Husky. ❚

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Les lignes de ces deux motos sont très différente­s. Leur comporteme­nt en action également.

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