Moto Verte

DISCUSSION LIBRE...

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Après une interview individuel­le, on a réuni JMB et Stefan pour qu’ils abordent ensemble quelques sujets qui leur tenaient à coeur…

SE : JMB, je me suis toujours demandé si tu avais été satisfait des résultats que tu as obtenus en vitesse ? JMB : « Oui, je suis content. C’était un challenge complèteme­nt différent. Je n’avais pas les mêmes objectifs qu’en motocross. L’objectif n° 1 de ma vie était de devenir champion US. Quand je suis allé pour la première fois à Bercy et que j’ai vu mes modèles Jobé, Geboers se faire prendre deux tours en SX par les Américains, je n’ai pas eu envie de leur ressembler. J’ai commencé la vitesse assez tard. Mon but était d’avoir le niveau pour faire partie de ce championna­t. J’ai réussi mais c’était un challenge très relevé. En même temps, c’est sûr que c’était difficile de ne pas être devant. Quand tu fais de la course, c’est pour gagner. Mais j’ai apprécié de progresser petit à petit. »

SE : Et au niveau émotions, tu y trouvais ton compte en vitesse ? JMB : « J’ai commencé la moto par le trial, j’ai fait du cross et ensuite de la vitesse. Je me fais plaisir à partir du moment où je pilote, peu importe la moto. Aujourd’hui, c’est encore le cas ».

JMB : Tu as réalisé quelque chose de particulie­r dans le MX et j’ai beaucoup de respect pour toi. Mais tu ne regrettes pas de ne pas avoir un titre aux US ? SE : « J’ai rêvé pendant longtemps d’aller aux US. Et j’ai été vraiment très près d’y aller. Mais au moment de prendre la décision, j’ai choisi de rester en Europe. Certaines personnes m’avaient dit : “Il vaut mieux être un gros poisson dans une petite piscine qu’un petit dans une grande.” Et j’ai choisi d’être le gros poisson dans la petite piscine. Aux US, il faut trouver sa place. Alors j’ai décidé de m’attaquer au record de six titres de Joël Robert. Et ma dernière saison s’est déroulée comme dans un rêve. Donc, non, je n’ai jamais regretté. »

SE : Tu es heureux d’être revenu dans le milieu du motocross ? JMB : « Oui, ce n’est pas forcément quelque chose qui était prévu. Aujourd’hui, je prends beaucoup de plaisir à retrouver les fans, les anciens champions comme toi, Joël Smets… Mais le travail à réaliser pour devenir champion du monde avec le HRC n’est pas facile. » JMB : Tu as occupé un boulot similaire au mien pendant pas mal d’années et là, tu as franchi un autre cap en devenant team manager. C’est beaucoup de stress, non ? SE : « C’était mon but il y a quelques années. Ça n’a pas été simple et c’est sans doute l’un des challenges les plus relevés de ma vie. Mais j’ai de bonnes personnes autour de moi qui me font croire que c’est possible. C’est compliqué en ce moment alors que beaucoup de mes pilotes sont blessés. Je prends quand même du plaisir mais il y a aussi des prises de tête. Ça me plaît d’essayer d’arriver à faire quelque chose avec Suzuki qui reste la plus petite marque japonaise en moto. Ça va prendre du temps, peut-être que ça sera même impossible mais j’ai besoin d’essayer. J’ai énormément de passion pour ce sport. Ça sera sans doute jusqu’à la mort. » SE : Qu’est-ce qui t’impression­ne le plus dans la nouvelle génération de pilotes ? JMB : « D’un côté, je les vois parfois faire des trucs impossible­s en piste. D’un autre, je suis impression­né par leur non-profession­nalisme. Beaucoup ne se donnent pas toujours 100 %. » SE : « J’ai aussi parfois la même impression. » JMB : Ce n’est pas trop dur de voir ton fils faire des courses de motocross ? SE : « Pour le moment, ça me plaît. Il a une belle technique, un super feeling sur la moto et avec le circuit. Je suis content de le voir franchir les étapes. Il est d’une régularité incroyable aux chronos. Mais quand il va commencer à rouler en championna­t d’europe, ça va sans doute changer. Il est conscient de ses capacités et il ne prend pour le moment pas de risques. Je me suis demandé un paquet de fois si je devais le laisser faire du motocross. Mais c’est ce qu’il aime. Mon père m’a donné la possibilit­é de faire ça, je dois faire de même avec Liam. » / MOTOVERTE

Le SX peut toujours apporter des choses aux pilotes de GP ?

JMB : « Bien sûr que ça apporte. Les Américains ont quand même une certaine aisance technique parce qu’ils pratiquent les deux discipline­s. Mais il n’y a peut-être pas besoin de ça pour performer en GP ». SE : « C’est bien pour se faire plaisir et aussi pour travailler la technique, mais faire des courses de SX dans le cadre de sa préparatio­n reste risqué. Brian Hsu s’est cassé le poignet dernièreme­nt en voulant se faire plaisir sur une course de SX, c’est dommage. Quand on est pilote de GP, il ne faut plus penser qu’à se faire plaisir. »

Quelle place occupe l’autre dans l’histoire du MX mondial?

JMB : « Stefan occupe une place très importante, c’est sûr. Il n’y a pas beaucoup de pilotes qui ont marqué le sport autant que lui. Ils se comptent sur les doigts des deux mains et je pense aussi en faire partie. » SE : « Notre sport a quelques légendes et JMB fait partie des plus grandes. C’est le seul à avoir tenté l’aventure en vitesse. »

Quel est le plus bel exploit que vous retenez chez l’autre?

JMB : « L’exploit de Stefan, c’est sa carrière globale. Champion du monde dix fois, c’est énorme. » SE : « Passer à la vitesse après sa carrière en cross. »

Est-ce qu’il y a un succès qui vous manque?

JMB : « J’aurais bien aimé gagner un GP de vitesse. » SE : « Une victoire aux US aurait pu être sympa. Mais ça ne m’empêche pas de dormir. Aujourd’hui, mon but est de réussir mon challenge avec ce team et le jour où Liam, mon fils, sera champion du monde dans mon team, alors je pourrai partir tranquille à la retraite. » (rire…)

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La transmissi­on est aussi une motivation pour JMB qui a pris plaisir à rencontrer de jeunes pilotes lors du GP de France. À découvrir sur motoverte.com…
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Comme le souligne JMB, le HRC comptait quatre personnes en 1989. Ils sont aujourd’hui 25 en MXGP. Une véritable machine de guerre !

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