Moto Verte

LA SECURITE EN MX

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Qui n’aimerait pas avoir ce type de vue depuis son bureau ? Pit Beirer bénéficie d’une option grand angle sur le terrain SX privé de KTM…

Pour commencer, peux-tu revenir sur le départ de Stefan Everts et l’arrivée de Joël Smets dans le team officiel en cross ?

« On a vécu des moments exceptionn­els avec Stefan. On a débuté ensemble en 2006, au moment où j’ai commencé à avoir plus de responsabi­lités chez KTM. On était alors dans une situation compliquée en motocross. Puis après quelques années, nous n’avions plus toujours la même façon de voir les choses. Nous n’étions par exemple pas satisfaits de la façon dont ça se passait avec Herlings. Stefan a eu en même temps cette opportunit­é avec Suzuki. Pour faire court, je pense qu’on s’est arrêté au bon moment. On est resté bons amis, ça aurait été dommage de sacrifier cette amitié juste parce que nous avions des divergence­s profession­nelles. Quand nous avons décidé de ne plus travailler avec lui, nous n’avons pas pensé à Joël Smets tout de suite, mais quand nous avons su que Stefan allait chez Suzuki, cette décision s’est imposée comme une évidence. Et il n’y a eu besoin que d’un coup de fil pour motiver Joël à venir chez nous. »

C’est difficile de faire cohabiter deux superstars du motocross ?

Le départemen­t sport de KTM vient de déménager dans un bâtiment incroyable par sa taille, son design et son organisati­on.

« Il y a toujours des tensions entre deux personnes à forte personnali­té. Quand tu as deux champions comme Stefan et Jeffrey sous l’auvent, ce n’est pas facile, tu voudrais pouvoir garder les deux. Mais à la fin, le plus important reste celui qui est sur la moto. Ce n’est ni Stefan ni moi que les gens viennent voir sur les courses mais Jeffrey. Il ne faut pas rester sur ses positions et vouloir reproduire avec les jeunes ce qui nous a permis de réussir dans le passé. Il faut s’adapter. Ce qui marchait avant ne marche plus forcément aujourd’hui. Il faut évoluer avec son temps et se montrer ouvert si l’on veut que les jeunes se sentent bien dans le team. Je ne pouvais pas souvent donner tort à Stefan parce qu’il avait même souvent raison ! Mais quand on s’adresse à des jeunes de 15/16 ans, la vérité est des fois trop difficile à accepter. Il faut prendre son temps, y aller petit à petit, instaurer la confiance avant de faire passer les messages et c’est pour ça que Stefan a eu des soucis relationne­ls avec certains champions. Il a souvent été trop direct et c’est ce qui a cassé la relation avec Jeffrey. »

Que penses-tu de la position de Cairoli pour le moment ?

« Ce n’est pas une situation facile. Ne plus « Ça commence à devenir un gros problème. Les motos sont devenues trop performant­es. À l’époque des 250 2T, les motos faisaient environ 50 chevaux et c’était l’équivalent du MXGP. Avec ces motos, on faisait pas mal d’erreurs, on glissait dans les accélérati­ons, il fallait être plus vigilant. Aujourd’hui, les motos de 50 chevaux sont les machines du MX2. Elles ne bougent plus, ne glissent plus. À partir du moment où le pilote ouvre les gaz en virage, il peut monter un/deux rapports et s’il perd le contrôle, il y a tellement de vitesse qu’il ne peut pas rattraper et chuter fort. Le scrub est aussi un problème. On voit des pilotes coucher la moto dans l’appel au départ sur le saut le plus chaud du circuit. À ce moment-là, la moto peut toucher le pilote d’à côté. Il ne faudrait pas trop préparer les circuits et laisser les trous pour réduire la vitesse. Il faudrait aussi arrêter de développer l’électroniq­ue sur les motos. Ça rend les machines trop faciles à piloter et ça va plus vite ».

dominer est nouveau pour lui. C’était la superstar du paddock, il a été cinq fois champion en MXGP, souvent imbattable… Mais des jeunes sont arrivés en 450 et ont élevé le niveau au moment où il a connu des soucis comme sa blessure l’année dernière. Il a roulé diminué au moment où Febvre a fait passer un cap à la catégorie. Pour le contester, il aurait fallu un Cairoli au top et affûté et ce n’était malheureus­ement pas le cas. Cette année avec Tim Gajser, le niveau est encore monté d’un cran. La technique de Toni qui consistait à rouler à sa main et à forcer le jour où il se sentait bien ne marche plus. Avec ces jeunes devant, il faut être à bloc du premier au dernier tour et sur toutes les courses. Je suis curieux de voir ce que ça pourrait donner avec un Toni à 100 %. Les gens pensent que c’est parce qu’il est trop vieux, mais en vérité, c’est qu’il n’a pas retrouvé son niveau. S’il revient au top, je suis sûr qu’il pourra se mêler à la bagarre devant, par contre c’est sûr qu’il ne se retrouvera plus jamais dans la situation qu’il a connue dans le passé quand il gagnait en contrôlant parfaiteme­nt la situation. »

As-tu été surpris de cette situation?

« Pas vraiment. Romain a surpris tout le monde l’année dernière, mais ce qui se passe cette année est assez logique. Depuis deux ans, j’avais vu cette nouvelle génération arriver. »

Le prochain jeune à monter en 450 et à connaître le succès dès sa première saison pourrait être Herlings?

« J’espère. Il a les qualités en tout cas. Il sort de deux années terribles. La douleur qu’il a endurée, le nombre de docteurs qu’il a vus, d’injections antidouleu­r, d’anesthésie­s, d’opérations qu’il a subies… Tout ça n’est pas normal. Ça laisse des traces au niveau du corps aussi bien qu’à la tête. J’espère que nous sommes sortis de ces moments difficiles et il semble à nouveau très fort. S’il continue comme ça, s’il ne se blesse plus alors oui,

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