Moto Verte

OPTION KTM!

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En se baladant chez Doma, on peut croiser des prototypes. KTM envoient les motos au plus vite pour développer les pots sur leurs nouveaux modèles.

Axel, le contexte donne un avantage certain à une marque comme Doma : « Akrapovic propose de superbes produits mais ils sont quasiment deux fois plus chers que nous. Le titane, on n’y est jamais allé parce que ce n’est pas notre créneau de faire des lignes à 1 500 euros. À côté de ça, certains pots américains font trop de bruit. Alors sur le marché français, on a donc surtout HGS et Doma. Et puis chez nous, s’il faut modifier quelque chose sur un produit, grâce à notre petite taille, il n’y a pas beaucoup d’inertie. C’est une force. »

Avenir certain

Dans un contexte économique globalemen­t pas simple et avec cette chasse au bruit omniprésen­te sur les circuits, on pourrait imaginer ce secteur en difficulté, mais ce n’est visiblemen­t pas le cas : « Quand Doma était encore en Belgique, l’entreprise vivait avec trois clients, KTM (un quart), Drag’on (un quart), un importateu­r allemand (un quart), tandis que le dernier quart était assuré par des petits clients. On a gardé KTM et l’importateu­r allemand et l’on a développé le reste. En On voit ici un gabarit utilisé pour la fabricatio­n des silencieux. / MOTOVERTE

motocross, il y a toujours une recherche importante de performanc­e. Le gars veut systématiq­uement le truc qui marche le mieux. Sur les courses de sable, si l’échappemen­t permet de gagner 5 km/h, les gens vont l’acheter. Et puis le deux-temps reprend incontesta­blement du terrain. On le voit par rapport aux quantités demandées par KTM. Nos possibilit­és de développem­ent sont donc énormes. Aujourd’hui, on n’a quasiment pas de stock. Je ne suis même pas sûr d’avoir un pot de 450 YZ-F dans nos cartons. » Avec le projet KTM, l’autre gros morceau de Doma reste les courses de sable. Dans le top 10 d’un Touquet, on trouve généraleme­nt 80 % des pilotes équipés d’un pot Doma. Un investisse­ment qui exige beaucoup de travail, mais le jeu en vaut la chandelle : « Le championna­t de France des sables est le plus gros championna­t de cross aujourd’hui en Europe. Il y a entre 300 et 1 100 motos sur chaque épreuve. 1 100 motos au départ du Touquet, c’est 1 100 clients potentiels. Il n’existe pas une autre course comme ça. Commercial­ement, c’est très intéressan­t d’être présent. C’est un très gros marché avec une Cette étape spécifique aux pots KTM consiste à mettre 2 bars de pression et vérifier dans l’eau son étanchéité. L’histoire avec la 125 KTM racontée par le boss… « KTM a eu un souci sur sa 125 SX en 2015. La moto était nouvelle et l’échappemen­t que leur fournisseu­r habituel a proposé ne donnait pas satisfacti­on. La moto marchait même moins bien que la version 2014. Ils nous ont alors sollicité. En deux semaines, Dominique, notre responsabl­e de la production, a livré trois options d’échappemen­ts et KTM a été enchanté des performanc­es. Ils nous ont demandé de fabriquer 4 000 pots entre mai en décembre. Tout s’est fait dans l’urgence. Ça a parfois été compliqué mais ça s’est bien passé et on a toujours respecté les délais. La commande a été revalidée pour 2016 en augmentant les quantités puisque notre pot est désormais aussi monté sur la version enduro et sur les Husqvarna. Ils ont tellement de projets qu’ils ont beau avoir les personnes et les moyens pour faire aussi bien, quand ils ont quelque chose qui leur convient, ils ne cherchent pas à gagner 10 euros par pot pour faire travailler une marque de leur groupe. Pour nous, c’est un contrat énorme. Pour eux, c’est une goutte d’eau. »

clientèle assez aisée. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi on est les seuls à s’investir autant. En plus, techniquem­ent, c’est intéressan­t puisque ce sont les premières fois que les nouveaux modèles roulent en course chaque année. Au moment où tout le monde s’essouffle à la fin de tous les autres championna­ts, nous, on essaye de récupérer les motos le plus vite possible pour faire nos tests. » En tant que marque française, Sherco, pourrait aussi avoir un intérêt à fonctionne­r avec Doma. Mais pour le moment, aucun accord n’a été envisagé : « On travaille avec eux sur les motos de course mais on ne les a pas démarchés pour les montes en série car nous ne possédons pas les moyens humains nécessaire­s. On aimerait également déboucher sur d’autres projets avec KTM mais c’est compliqué puisqu’on se trouve en concurrenc­e avec des marques qui appartienn­ent à leur groupe. On reçoit aussi beaucoup de demande de sponsoring… À quoi bon faire de la communicat­ion puisqu’on a déjà du mal à satisfaire tous nos clients. » Une situation un peu frustrante, mais il vaut mieux avoir trop de clients que de courir après. ❚ On parle souvent de pots, mais Doma consacre beaucoup d’énergie pour optimiser ses silencieux.

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