Moto Verte

ASSURANCES RASSUREZ-VOUS !

- Par Jordan Labbé - Photos Archives MV

Quand on charge sa moto pour une compétitio­n ou qu’on donne rendez-vous à ses amis le dimanche matin, on pense toujours au meilleur, jamais au pire. C’est pourtant quand on se retrouve au pied du mur, face ses responsabi­lités ou victime d’un accident, qu’on se dit qu’on aurait peut-être dû se renseigner sur les questions d’assurance. MV vous éclaire avec ce dossier et vous donne les clés pour rouler rassurés.

C’est un fait, la société moderne est procéduriè­re. Les tribunaux voient chaque jour défiler des dossiers de litiges. Il faut trouver un responsabl­e à chaque accident et faire valoir ses droits en cas de problème. On le sait, l’assurance est obligatoir­e et en cas de contrôle par un agent des forces de l’ordre, il faudra présenter son petit papier vert sous peine d’amende. Mais prendre une assurance ne sert pas qu’à éviter la prune. S’il vous arrive un pépin ou que vous causez un dommage à autrui, elle peut changer la donne en vous évitant une situation complexe ou en vous accompagna­nt dans votre vie après un grave accident. Les contrats sont généraleme­nt assez lourds à lire, assez techniques dans le verbe et au final, plutôt difficiles à comprendre. Alors on se contente du minimum légal ou du contrat le moins onéreux histoire d’être en règle et advienne que pourra, on y pensera le moment venu. Erreur ! La communauté « verte » est une population dite « à risques ». Vous avez plus de risque de vous broyer sur une racine ou de vous faire piquer votre moto qu’en allant chercher des champignon­s dans la forêt. Le verdeux est donc fortement exposé aux accidents et aux litiges et fait partie des bêtes noires de nos chers assureurs. Le faible nombre de pratiquant­s et le haut degré d’accidentol­ogie (idem pour d’autres sports comme le deltaplane ou le saut à l’élastique) font que les garanties sont souvent restrictiv­es et très coûteuses. Que faire ? MV s’est penché sur la question en collaborat­ion avec Alex Boisgrolie­r, le directeur Juridique de la Fédération Française de Motocyclis­me. Des questions simples et des réponses claires, on vous devait bien ça.

Quelles sont les assurances obligatoir­es? Tous les véhicules motorisés doivent être assurés en responsabi­lité civile qui intervient lorsqu’on cause un dommage à un tiers. Elle est obligatoir­e pour circuler, mais la plupart des contrats comportent des clauses d’exclusion en cas de retrait de permis, d’utilisatio­n de produits stupéfiant­s, mais également de pratique de sports à risques, notamment en compétitio­n. La licence FFM permet de se couvrir en responsabi­lité civile pour la pratique fédérale de la moto toutterrai­n lors des compétitio­ns ou des entraîneme­nts sur circuit homologué pendant les heures d’ouverture.

En cas d’accident en randonnée, qui prend en charge les dommages? On est là typiquemen­t dans le cadre de la loi Badinter sur les accidents de la circulatio­n. C’est donc la responsabi­lité civile de la carte verte de la moto (l’assurance du véhicule) qui prendra en charge les dommages causés à autrui, par exemple des projection­s de pierres sur un véhicule ou un accident avec un randonneur.

Que se passe-t-il en cas d’accident si la victime ou le coupable ne sont pas assurés? Un énorme problème ! Ce sera au responsabl­e de l’accident de payer les dégâts matériels et les frais médicaux. Il est possible dans certains cas de s’indemniser et de s’arranger si les dégâts ne sont pas trop importants, mais en cas d’invalidité par exemple, on se retrouve avec des sommes qui peuvent atteindre plusieurs millions d’euros.

Le fonds de garantie, c’est quoi ? C’est un organisme qui est chargé d’indemniser les victimes lorsque le responsabl­e n’est pas en mesure d’assumer financière­ment sa faute. Le fonds de garantie va intervenir mais il va ensuite se retourner contre le responsabl­e des dommages et lui demander de rembourser certaines sommes de manière mensuelle, ou va engager une procédure de surendette­ment. En France, ce fonds d’indemnisat­ion est en mauvais état, notamment parce que plusieurs milliers de personnes roulent sans permis ou sans assurance en France. Or quand ces personnes causes des dommages, c’est le fonds de garantie qui intervient. On estime que 2 % des primes d’assurance du véhicule servent à financer le fonds de garantie.

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