Moto Verte

XAVIER DE SOULTRAIT EN QUESTIONS…

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À quoi ressemble ton rêve à 4 roues ? À la Mercedes pilotée par Rosberg, un pilote que je suis ! Et quelle est l’auto que tu utilises ? Un utilitaire, mon Renault Trafic en parallèle du scooter électrique Yamaha Eco 3 que me prête Daniel Gold (GTR Performanc­e). Quelle montre fait plus que donner l’heure ? Mon cardio Polar, pour l’entraîneme­nt uniquement. Les cinq marques qui t’inspirent ? Alpine car mon grand-père et son cousin étaient pilotes de rallye pour la marque. Ils ont gagné plusieurs fois le Rome-liège-rome au scratch et l’indice de performanc­e des 24 Heures du Mans ; 100% car Marc et Ludo m’ont aidé dès le début ; Apple parce que Macbook et iphone me font gagner énormément de temps ; Xtrememac qui vend des accessoire­s Apple et qui est un partenaire et Vicomte-a, les polos ou blazers, c’est bien chic et c’est la famille ! Ta plus belle course ? Rallye de Sardaigne 2016, c’est la première fois que je domine un championna­t du monde des rallyes, génial ! Que ferais-tu de ta prime de vainqueur du Dakar ? Tout compris, entre les 50 000 € de l’organisati­on et les primes de mes partenaire­s, ça ferait dans les 250 000 € (rires). J’achèterais une maison à Moulins et je réinvestir­ais pour gagner d’autres Dakar. La pire course de ta vie ? La finale du championna­t d’europe d’enduro au Portugal en 2009 où je jouais le championna­t. Ma moto a déconné et je n’ai pas pu me battre. À qui ressemble ton idéal féminin ? À Betty, ma copine depuis cinq ans, elle m’est indispensa­ble et gère ma communicat­ion pendant le Dakar avec mon frère Denys. As-tu un pilote référent ? Cyril Despres n’a passé qu’une année chez Yamaha mais j’essaie d’analyser son fonctionne­ment. C’est une sacrée machine ! Et bien sûr Stéphane Peterhanse­l qui a la plus belle carrière de la discipline. J’aimerais mieux les connaître et bénéficier de leur immense savoir. Qui fait figure d’exemple ? Ceux qui réussissen­t leur vie pro et familiale tout en restant honnêtes et droits. Le souvenir d’une belle rencontre ? Laure Manaudou, au centre d’entraîneme­nt des sportifs de haut niveau à Font-romeu, un hiver. Un dîner entre amis ? Aïe… là, c’est dangereux. Ici, dans l’allier où il y a plein d’amis et beaucoup de vin (rires). C’est sympa et dangereux pour l’hygiène de vie, mais j’arrive à me sauver au moment où ça dérape car ça dérape toujours ! Un bon coup de moto ? Avec Antonio Dieu et/ou Mathias Bellino et/ou Paul Poyeton en franchisse­ment hard l’hiver. Le détail qui n’en est pas un ? Je ne pars jamais sans Tobby, une sorte de mascotte hérisson vert. Une devise ? Courage et bienveilla­nce. mon Dakar, je pense que c’est grâce à eux et je les en remercie. À côté des études, j’ai travaillé pour me payer mes courses et je parviens à financer ma saison tout en faisant des rencontres extraordin­aires comme Niemann Frey ou William Astorgue (la Brasserie Le Garden Ice Cafe à Clermontfe­rrand) avec qui on a une relation presque père-fils. » Le Dakar est long, difficile et exigeant. Xavier dresse le tableau. « Pour réussir cette course, il faut être bon sur trois grands axes : physique, technique et mental. Je me prépare beaucoup avec mon entraîneur Pierrick Gilet et en lisant des livres de prépa de natation, tennis, des sports dans lesquels le mental est vraiment clé. J’aime quand c’est difficile et que tout nous pousse à bout. En 2015, on est parti, les trente premiers scratch, en ligne sur le Salar inondé d’uyuni. Zéro degré, à fond, pour 166 kilomètres en aquaplanin­g à 160 km/h. L’enfer ! Un peu maso, j’étais heureux et conscient qu’on faisait un truc de fou ! Trente kilomètres après le départ, je suis sorti du paquet de pilotes pour sauvegarde­r la moto et je sors dernier du Salar. Je trouve une lance à incendie pour rincer la moto du sel, je repars et finis 6e du jour à quelques minutes de la victoire. Quand je suis à bout, ce qui me rend fort c’est de me dire que les autres craqueront avant moi et ça me motive, un peu comme Pac-man. Plus c’est dur, plus je mange des places ! » Pour se préparer au mieux, Xavier s’inspire des références que sont Peterhanse­l, Coma, Despres. « Les meilleurs inventent, les bons copient (rires). Mais on ne peut pas faire de copier/coller de ce qui fonctionne chez Despres, ce serait trop simple. Au-delà de l’alchimie à trouver, il n’y a pas de secret, c’est beaucoup de travail, il faut nager, courir, ramer… Sur la moto, je travaille six mois dans l’année en enduro, franchisse­ment et motocross en faisant un maximum de courses et de stages. Puis six mois avec la moto du Dakar pour la navigation, les grandes pistes, le désert. » Vu de l’extérieur, le Dakar peut prendre des allures de chemin de croix, mais y prend-on du plaisir ? « Oui, ce qui est dur, c’est l’accumulati­on de l’amplitude thermique, l’altitude (jusqu’à 5 000 m), le réveil à 3 heures du matin et la longueur des étapes. C’est Kohlanta tous les jours et c’est chaud. C’est même dangereux. Je suis croyant et je prie chaque jour pour que nous soyons protégés. Il y a beaucoup de plaisir de pilotage, c’est le kiff, réussir la course la plus ultime, faire un “coup de nav” ou prendre un bel appui ! Pendant le Dakar, on est souvent dans un état second, prêt à tout affronter car c’est une course qui bouleverse ta vie et dont on revient différent. C’est mon rêve. Je suis hyper motivé à l’idée de le gagner ». Comme chaque année, en parfait « Green Rider », Xavier calculera son bilan carbone et plantera les arbres nécessaire­s à compenser ses émissions. Vingt épicéas ont pris racines en Corrèze l’an passé. Un pilote qui se comporte en seigneur, vous êtes bien sur les traces de Xavier de Soultrait. ❚

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