ET UN, ET DEUX ET...
Dans un peu plus d’un mois, l’équipe de France de motocross tentera d’accrocher une troisième étoile consécutivement sur son maillot tricolore (et une 4e dans l’absolu), soit un exploit impensable il y a quelques années lorsqu’on rêvait – enfin – d’un succès au MXDN face aux pilotes ricains. Comme l’an passé à Ernée, L’EDF endossera aussi le costume de favori. Et comme un symbole, ce troisième sacre pourrait se concrétiser à Maggiora, là où 30 ans plus tôt la « dream team » US composée de Bailey, O’mara et Johnson avait installé sa domination sur le cross mondial. Les lignes ont bien bougé en l’espace de trente années (et la couronne de Vimond !) mettant la France au premier plan sur la scène mondiale. L’école française a fait ses preuves et même si l’on ne devrait pas célébrer de Marseillaise finale en MX2 et en MXGP, il est plaisant de constater que les pilotes français restent les plus « bankables ». La France aura d’autant plus la chance de briller en Italie qu’aucune nation n’est aujourd’hui en mesure d’afficher une telle densité de très bons pilotes, USA compris. Croisons juste les doigts pour qu’eli Tomac soit présent (faute de Dungey) et mène avec la même conviction qu’o’mara en 1986, la délégation US. Les bagarres n’en seront que plus intenses et en cas de succès tricolore, la victoire n’en sera évidemment que plus belle. Car c’est sans doute et sans faire la fine bouche ce qui a un peu manqué à Ernée l’an passé. Les absences conjuguées de Dungey, Roczen, Reed ou Cairoli n’ont pas gâché la fête mais elles ont enlevé une part de prestige à une épreuve unique. Le Motocross des Nations, comme les Jeux Olympiques ou une Coupe du monde de foot, doit rester un événement incontournable quand on est pilote pro. À l’heure où se sont ouverts les JO de Rio, on assiste malheureusement trop souvent à des défections, souvent au coeur des disciplines où l’argent est roi. Alors que le CIO a voulu intégrer le golf aux JO, près de 70 % des meilleurs joueurs seront ainsi absents. Pas assez de pognon, un calendrier chargé, pas d’intérêt… Bon, on n’en est pas là. Direction Maggiora fin septembre, on ne vous le répétera pas, avant d’enchaîner avec le SMX, première confrontation d’équipes de constructeurs dans un stade couvert en Allemagne, et de se projeter sur le SX de Lille en novembre où il sera toujours question de couleurs et de drapeaux dans un match Usa-france…
Bertrand Sanlaville, Directeur de la rédaction