Moto Verte

QUID DES HOMOLOGATI­ONS ?

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La trail E-trek d’electric Motion devrait satisfaire une clientèle intéressée par une pratique loisir.

pour une véritable moto. Notre produit est différent. Ce n’est pas un vélo ni une moto et son pilotage est également particulie­r. Mais une fois en main, on arrive à faire avec des choses différente­s d’un vélo et d’une moto. Kuberg vend 3 000 motos, 400 motos par mois au États-unis, 600 par an en France. On est au maximum de notre capacité de production et nos usines vont devoir s’agrandir. On fait très peu de marge pour démocratis­er la moto électrique. » On retrouve un son de cloche similaire chez LMX : « La légèreté va totalement dans l’esprit de l’électrique puisque moins on a de poids, moins on consomme et donc plus on a d’autonomie, rappelle Paul Manesco de chez LMX. Notre créneau est la production de motos électrique­s extrêmemen­t légères. Nos modèles pèsent 38 kg avec la batterie. Ça fait des machines transporta­bles sur un porte-vélo. On a les avantages du vélo et la puissance d’une moto. Le potentiel commercial est énorme puisque sont concernés les Vttistes qui veulent augmenter les distances de leurs sorties et avoir plus de sensations et les motards confirmés qui ne veulent plus polluer ni faire de bruit. »

Royaume de Géo Trouvetou

Julien Dupont, pilote ambassadeu­r de la Freeride pour KTM, voit lui un certain nombre d’apprentis sorciers dans le milieu : « Aujourd’hui, on voit des concepts et des géométries pas forcément très cohérentes et je me demande comment les gens peuvent mettre autant d’argent pour développer des produits comme ça. Je ne vois pas quelle clientèle ils peuvent toucher. La bonne approche pour la moto reste celle de KTM. Quand on regarde la Freeride, on a une vraie moto avec un look sympa qui donne envie de rouler. Depuis cinq ans, KTM pousse et aujourd’hui, avec les nouveaux tarifs de l’e-freeride, ça devient intéressan­t. On est désormais moins cher qu’une moto thermique et pas plus cher que certains vélos. Je pense qu’on risque d’en voir de plus en plus en montagne. Au niveau sensation, on s’y retrouve sur une moto électrique mais pas dans tous les domaines. On arrive à faire quelques gestes sympas en trial, des pivots, des marches, des jumps, déplacer… Mais ça reste plus lourd qu’une moto de trial. Ça donne en revanche de très bonnes sensations en freeride et sur un circuit genre BMX, c’est carrément l’éclate. » Electric Motion, la marque française dont la gamme se compose à 100 % de motos électrique­s, fait partie des enseignes qui présentent des produits très aboutis : « On pense que l’intérêt pour l’électrique se porte sur les véhicules légers, insiste Leo Finiels, le responsabl­e commercial pour la marque en France. C’est la meilleure solution pour proposer des TT. Le calme avant la tempête ? Pour le moment, les machines homologuée­s comme les KTM et les Electric Motion sont livrés avec des cartes grises de 125, ce qui élargit pas mal la gamme de la clientèle potentiell­e. Les machines d’enfants ne sont évidemment pas homologuée­s et les motos un peu hybrides comme les LMX et les Kuberg n’ont pas encore passé l’épreuve des mines. À terme, certains constructe­urs envisagent de livrer des versions bridées pour entrer dans la réglementa­tion des 50 cm3, ce qui peut ouvrir encore plus le panel de clients. Une simple reprogramm­ation permettrai­t ensuite de bénéficier de la puissance max. La démarche serait évidemment illégale.

produits à des tarifs proches des véhicules thermiques. C’est une activité qui se développe et qui nous donne satisfacti­on au niveau économique puisqu’on vend chaque année deux fois plus de motos que l’année précédente. La gamme s’étoffe et l’on vend de plus en plus en France, ce qui n’était pas le cas au départ où l’activité était surtout à l’export. On vend désormais une centaine de motos dans l’hexagone et près de 300 à l’export. Pour en vendre davantage, il faudrait que les acheteurs bénéficien­t d’une subvention du gouverneme­nt comme c’est le cas pour les voitures. C’est aussi dommage qu’il n’y ait pas de dérogation pour accéder à certains endroits interdits aux véhicules thermiques comme ça se fait dans certains pays. » Si plusieurs indicateur­s positifs semblent se dégager, la question sur la place que prendra la moto électrique tout-terrain dans les décennies à venir reste incertaine. Julien Dupont conclut avec un avis intéressan­t : « Il ne faut pas se voiler la face, il y a aussi une guerre économique. On sait qu’il y a des moteurs qui peuvent marcher à air, à eau, avec des déchets… Ce que sera la moto électrique dans dix ans dépendra avant tout des intérêts économique­s en jeu. » ❚

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