UN MONDE DE FOUS !
Y’a pas à dire, on a la chance de vivre dans un monde de fous. Une chance oui, car on assiste dans notre univers TT à une cascade d’événements capables de secouer le tensiomètre à des niveaux exaltants. Le mois écoulé nous aura administré une dose d’adrénaline rare. Je pense bien sûr au MX des Nations de Maggiora. Si l’on avait l’impression d’avoir tout vu et tout entendu un an plus tôt à Ernée au moment de célébrer le succès des Frenchies devant un public record, dans une ambiance unique, on a reçu avec appétit la deuxième couche sur les terres historiques italiennes avec une victoire aussi spectaculaire qu’improbable avant le dernier tour de la dernière manche. La formidable union entre une forme de force tranquille d’un groupe et le panache d’un Romain Febvre retourné en orbite associée au brin de réussite qu’il convient d’avoir pour construire un succès sur le fil, nous a secoué la couenne. L’équipe de France est devenue « américaine » l’espace d’un week-end tant on a eu l’occasion ces dix dernières années de constater l’effarante réussite des Yankees au MXDN. Oui, les planètes étaient bien alignées en Italie pour nos tricolores, particulièrement celles d’un Febvre héroïque au moment où tout le monde nous voyait perdre le trophée. Bravo aux pilotes, au staff et plus encore au sport qui seul est capable de faire vivre de telles émotions. Dans ce monde de fous, on ne peut pas rester insensible, non plus, à l’issue du Mondial d’enduro. Rien n’était joué avant Cahors pour décerner le premier titre Endurogp d’un championnat en pleine mutation. Il aura fallu attendre le terme de la finale pour assister au succès de Matthew Phillips et au couronnement de Sherco, la « petite » marque française qui monte, devenue « ready to win » après des années de labeur et une construction méthodique de sa structure, tant au niveau technique que marketing et sportif. Une victoire d’autant plus à saluer qu’elle met en vitrine un pilote australien au charme atypique, sorte d’antithèse du sportif de haut niveau sur le papier (rien au planning, tout au feeling !), mais capable de se transcender et surtout résister à toute sorte de pression pour décocher la dernière flèche sans trembler. Comme fin 2015, la France « verte » reste globalement au sommet en cross, en enduro, en supermotard et bientôt en rallye, sportivement et désormais technologiquement. Et si nos trialistes demeurent un peu à la traîne du top niveau mondial, ils s’en sortent avec les honneurs. Dans un monde de fous, le nombre crée l’ambiance. On espère donc vous voir nombreux à Lille au SX les 12 et 13 novembre pour prolonger l’état d’euphorie !
Bertrand Sanlaville, Directeur de la rédaction