Quoi de neuf Dylan Ferrandis ?…
Roczen écarté, le championnat a semblé un moment perdre de son intérêt. Mais le duel Tomac/dungey, arbitré par Musquin, ne peut que passionner. En 250, l’arrivée de Ferrandis fait vibrer les fans. À mi-saison, le Supercross US reste plus intense que jamais !
La chute de Ken Roczen, qui était clairement le pilote à battre cette saison, a déconcerté aussi bien les fans que les top riders. Un flottement qui aura été de courte durée, avant que tout le monde ne se relance dans la course au titre. À Arlington, c’est Marvin Musquin qui a ouvert son compteur de victoire. Holeshot, vingt tours en tête, le Français n’a pas fait dans la dentelle. Il a remporté sa première course 450 avec la manière, 15 ans après la dernière victoire de David Vuillemin. La semaine suivante, pour la première épreuve à l’est, à Minneapolis, une belle deuxième place avec un dépassement autoritaire sur Dungey a confirmé son statut de champion potentiel. Las, Marvin aura moins de réussite sur les deux épreuves suivantes. Cinquième à Atlanta, grippé et 13e à Toronto, le Français a perdu des points tout en restant placé au championnat à mi-saison. Marvin possède le potentiel pour gagner n’importe quelle
épreuve et reste mathématiquement titrable. Du côté d’eli Tomac, on a aussi sorti la grosse artillerie. Après ses deux victoires sur la côte Ouest à Phoenix et Oakland, le pilote Kawasaki a remis ça à Minneapolis et Toronto, volant ainsi la seconde place à Musquin et ne comptant plus que 24 points de retard sur Dungey. Mais cela reste insuffisant pour faire trembler le pilote KTM. Après avoir manqué de motivation sur les trois épreuves suivant la chute de Roczen, autant par peur de la blessure que par manque de repères en l’absence de son rival désigné, le champion en titre s’est ressaisi. Vainqueur à Atlanta, auteur d’une magnifique remontée à Toronto, le Dungey agressif qu’on avait connu en 2016 est de retour. Même si cela pourrait bien être sa dernière année en SX, Ryan est en forme et ne lâchera rien, ses rivaux sont prévenus. Les autres pilotes 450 ont brillé par leur inconsistance. Reed a semblé avoir résolu ses problèmes de fourche et après une 16e place
à Minneapolis, il est remonté fort avec respectivement une 6e place à Atlanta et une quatrième à Toronto. Jason Anderson, deux fois quatrième, s’est fait percuter à Toronto, finissant avant-dernier. La saison est décidément difficile pour le protégé d’aldon Baker. Arrivé à Oakland dans l’équipe HVA pour remplacer Christophe Pourcel, l’anglais Dean Wilson a obtenu de bons résultats et s’est donné du mal pour mériter la nouvelle chance qui lui est donnée. Après avoir galéré en début de saison, puis trouvé ses marques et être monté sur le podium à Oakland, Cooper Webb a disparu des radars. Blessé à l’épaule, il ne reviendra qu’en pleine possession de ses moyens. Seul pilote Honda HRC, le Californien Cole Seely roule toujours avec style. Mais cela ne suffit plus aujourd’hui. Manquant d’agressivité, Cole fait le job mais échoue régulièrement au pied du podium. Il n’empêche qu’il talonne Musquin au championnat ! D’anciens espoirs comme Barcia, Bogle ou Malcolm Stewart ne font plus que de la figuration. Du coup, on a
vu briller des garçons habituellement discrets comme Baggett, troisième à Atlanta, ou Millsaps, qui part souvent devant en finale. Le format de vingt minutes semble être bien passé dans les moeurs et n’aura en tout cas pas bousculé la hiérarchie. Les trois hommes forts du moment restent Dungey, Tomac et Musquin, le reste du plateau faisant office d’arbitre. La dernière partie de la saison n’en sera que plus intense !
SX 250 Est: welcome Dylan !
Chez Pro Circuit, l’année semble celle du renouveau. Leader du championnat Ouest avec le souriant Justin Hill, les verts ont commencé le championnat Est sur une note positive. La victoire de Savatgy à Minneapolis a en effet offert une seconde plaque rouge à l’équipe de Mitch Payton ! Mais l’euphorie a été de courte durée. Accumulant les bévues, le pilote PC, qui avait loupé le titre l’an passé pour un point face à Webb, a craqué sous la pression. Respectivement quatrième et sixième à Atlanta et Toronto, il compte déjà 12 points de retard sur le vétéran Zach Osborne. Celui-ci a en revanche mis tout le monde d’accord en remportant avec autorité deux épreuves sur trois avec sa HVA d’usine. Le travail hivernal chez Aldon Baker a porté ses fruits, on ne l’avait pas vu aussi affûté depuis plusieurs saisons ! Il semble aujourd’hui le mieux placé pour remporter le titre à Vegas. À moins qu’adam Cianciarulo, le second pilote PC, ne vienne l’en empêcher. Régulier, au point de finir second à Toronto, Adam a perdu de sa flamboyance mais a gagné en maturité et en régularité. Une victoire de manche pourrait bien lui donner des ailes… À l’inverse, Christian Craig, qui faisait figure de favori aussi bien pour son pilotage précis que pour son association avec David Vuillemin, est totalement passé à côté de son championnat pour le moment. Transparent à Minneapolis, à terre et victime d’une commotion cérébrale à Atlanta, Craig a redressé la barre en montant sur le podium à Toronto. Mais l’attaque n’y était pas… Et comme si cela ne suffisait pas, le second pilote du team Geico Honda, RJ Hampshire, s’est blessé au Canada. Une année noire pour Honda ! Autre désastre, les performances du pilote TLD Alex Martin qui ne fait qu’un podium en trois courses. Lui qui jouait le titre l’an dernier accumule les fautes ! Du coup, c’est son coéquipier Jordon Smith qui s’en tire le mieux et pointe désormais à la troisième place du championnat. Après avoir vu Shane Mcelrath perdre à l’ouest sa plaque rouge sur casse mécanique, l’équipe Troy Lee Designs se remonte le moral comme elle peut… Les déboires des pilotes expérimentés permettent à des pilotes moins médiatiques comme Colt Nichols, 3e à Atlanta, de se mettre en avant. Sixième à l’ouverture pour sa première course, dix-huitième à Atlanta, Dylan Ferrandis n’a pas brillé tout de suite. Mais dès la troisième course, on a retrouvé le Dylan flamboyant des GP. Celui qui risque tout pour rouler devant, sans retenue ni calcul. Ce qui nous aura valu à Toronto un vrai festival de sensations fortes. Le pilote Star Racing aura commencé la soirée en gagnant sa heat, avant de s’offrir le holeshot de la finale. En tête mais attaqué par Savatgy, Dylan repassera la Kawasaki deux fois de suite dans les whoops, un domaine où habituellement les Ricains dominent les Européens ! Sans parler du blockpass dans le virage suivant. Savatgy finira par passer proprement mais il aura sans nul doute été surpris par l’attaque du Français. Si Dylan chutera peu après et finira 5e, cela sera fait en sortant également Jordon Smith. On sait déjà avec qui Dylan ne partira pas en vacances… Comme un chien dans un jeu de quilles, Dylan a décidé de jouer selon ses propres règles. Cela peut lui valoir du respect chez ses adversaires, mais aussi beaucoup d’animosité. Les courses suivantes seront en tout cas suivies avec excitation par les fans qui, désormais, connaissent son nom…