Il a construit une YZM 500… !
La 500 YZM de 1987 reste l’une des motos d’usine les plus mythiques de l’histoire du motocross. 30 ans plus tard, un passionné a été au bout de son idée : construire une réplique de la machine qui a bercé ses rêves de jeunesse. On a eu la chance de rencontrer Emmanuel et de faire un galop d’essai sur son prototype. Impressionnant !
« 3 000 heures et 5 000 euros pour construire cette réplique. »
En 1987, Yamaha jette un pavé dans la mare et pose les bases des motos du futur. Avec son cadre en aluminium, son moteur à refroidissement liquide et son look incroyablement moderne, la 500 YZM a traversé le temps. Seulement huit exemplaires (six en 1987 et deux en 1988) ont été produits pour les pilotes de l’époque : Jacky Vimond, Leif Persson et Kurt Ljungqvist. Malgré son niveau technologique élevé pour la décennie, la 500 YZM n’a pas connu un grand succès en compétition (voir encadré), mais cette moto a marqué son époque. En 1987, Emmanuel était un jeune fan de MX et il a rêvé devant la Yamaha 500 YZM : « L’YZM me faisait rêver dans les magazines. Avec mes amis, on se réjouissait à l’idée de se dire qu’on trouverait certainement cette moto chez notre concessionnaire l’année suivante. Et finalement non, quelle déception ! », avoue-t-il. De là est née une sorte de « frustration » qui entretient aussi le mythe de cette moto très rare. Vingtcinq ans plus tard, en 2012, Emmanuel discute avec sa femme de la moto de ses rêves et, sans vraiment se rendre compte du travail que cela impliquerait, elle lui lance tout simplement au détour d’une balade : « Si tu ne peux pas en acheter une, pourquoi est-ce que tu ne la
fabriquerais pas toi-même ? » C’est le déclic pour Emmanuel qui décide de se lancer dans ce projet fou. Mécanicien de formation, il est plutôt à l’aise avec une clé de 12 dans les mains mais le plus gros travail pour construire cette moto est de fabriquer un châssis en aluminium. Emmanuel part de loin puisqu’il ne sait pas souder ! Mais sa détermination est sans faille. À partir de photos d’époque, le projet prend forme sur le papier et les écrans d’ordinateurs, avec des cotes basées sur la géométrie d’un châssis de 250 YZ, tout en adaptant les caractéristiques visuelles propres à la 500 YZM. L’étude des matériaux a également pris beaucoup de temps : « Il a fallu définir quel type d’aluminium je devais utiliser pour regrouper la possibilité de souder, cintrer, usiner et éviter le traitement thermique final. Une fois ce choix effectué, la difficulté fut de trouver une source d’approvisionnement en quantité raisonnable des différents tubes et plaques d’aluminium. Pour la plupart introuvables en France, ces matériaux se vendent la majorité du temps à la tonne… Trouver comment s’approvisionner au détail fût très
compliqué. » Pour réaliser un cadre correct, il a aussi fallu fabriquer le « marbre », un châssis évolutif qui permet de fixer les éléments entre eux tout en étant certain de les assembler dans l’axe avant de les souder. Mine de rien, cette étape cruciale a pris près 40 heures de boulot !
Un travail d’orfèvre !
Une fois qu’emmanuel avait trouvé la bonne matière première et dessiné ses plans, il fallait transformer ces barres d’aluminium en jolies courbes harmonieuses et précises, avant de les assembler. Là aussi, le défi était de taille, entre le cintrage et l’usinage. C’est vers une école spécialisée qu’il s’est tourné pour obtenir un bon résultat à moindre coût : « Le coût de l’usinage numérique étant trop important, il me fallait trouver une solution de remplacement. J’ai donc eu l’idée de m’adresser à un lycée technique possédant une filière usinage numérique. J’ai
fourni la matière première, les élèves m’ont usiné les pièces. Il m’a fallu attendre six mois, mais
ce fut gratuit. » Pour le cintrage, Emmanuel a essuyé les plâtres au début, mais il a fini par acquérir une cintreuse manuelle. Cinq essais, et autant de tubes jetés à la poubelle plus tard, la technique est maîtrisée et les pièces de cet énorme puzzle commencent à prendre forme. À partir de là, la question de la soudure commence à se poser et pour l’aider à débuter, Emmanuel fait appel à un soudeur professionnel afin d’acquérir les bases qui lui permettront de s’en sortir seul. Lui qui n’avait ni le matériel, ni les connaissances dans cette discipline, force est de constater devant