Moto Verte

Trèfle Lozérien

31 bougies au paradis de l’enduro…

- Par La Pouge – photos Jmp/mcl/mastorgne

Quelle image garderais-tu en tête de ces trois jours de Trèfle ? Si tu me poses la question, va falloir que je me creuse un peu ce qui me sert de cervelle. Trois jours, ça use… Et pas que le guidon dans les 600 bornes de chemins et les 15 spéciales chronos. Y’a les soirées aussi. Mais ça, c’est privé. Disons qu’au choix je dirais : 1. La spéciale de dingue de vendredi aprèm’ où Loïc Larrieu reprend six secondes à Jérémy Tarroux et s’offre le classement du jour. Un Larrieu pourtant fiévreux et à moitié dans le coltard. 2. La beauté du parcours, Margeride, Gévaudan, Gorges du Tarn compris. Pas pris une ride malgré ses 32 printemps au compteur. 3. L’un des nombreux « burn » de Laurent Pidoux dans le café Le Provençal sur la place du foirail de Mende. Le Grand s’amusait tous les jours à faire fumer sa gomme au milieu des clients, dont un certain Guy Drut qui passait là par hasard. L’ex-ministre des Sports a dû apprécier… 4. La spéciale 4 de dimanche dans la laquelle Tarroux met 6 secondes à Mccanney et fait le hold-up final sur ce 31e Trèfle. « Un missile ! », me disait Mastorgne le photograph­e. 5. La malchance de Romain Boucardey qui s’atomise dimanche matin alors qu’il était en tête du classement provisoire. Le Lozérien méritait de terminer bien mieux qu’aux urgences de Mende. 6. Le final sur le site de la Vabre, BMX contest de folie, Trophée Castan enflammé, public de fou et mix de la jolie Maeva Carter pour achever un week-end parfait.

Mélange

Bon, ça fait pas qu’une image comme on te le demandait. Ça en fait six. Ouais, mais je peux pas départager tout ça. Le Trèfle c’est TOUT ça. Pas qu’une course de bécanes dans les chemins séculaires du Gévaudan. C’est aussi une ambiance, des moments de folie ou de beauté, des coups d’adrénaline et de zen

mélangés. Le paddock en centre-ville, le public qui déambule, les terrasses bien remplies, la fiesta finale du dimanche soir après le concert rock de la veille… L’équipe du MCL et son jeune président Émilien Osmont ont sacrément bien repris tout ça en main sous les conseils avisés des anciens (Dieu est amour !). Cette édition a été de la balle sur tous les plans. Roulage, tirage de bourre et fiestage compris. C’était un fichu bon week-end. Où l’on a vu du grand bleu et de gros orages comme souvent à cette période. De l’herbe sèche et glissante et de l’herbe grasse et… glissante aussi ! On a vu rouler non pas une, mais deux motos électrique­s dont une trimballan­t Seb’ Guillaume en spéciales à défaut d’avoir assez de jus pour faire la liaison. L’ex-champion du monde par équipe s’est dit emballé par l’engin et signe même un 34e temps scratch le dimanche dans une des cinq spéciales. Il y avait une belle brochette de vainqueurs également, à l’image des gars qui ont roulé déguisés en lapin, en vache et en poulet (si, si !) dans une ambiance du tonnerre. Dégustant un peu de houblon aux buvettes des spéciales, pas vraiment dans la performanc­e quoi. Ou alors celle du meilleur fou rire de la journée. Ce qui désacralis­e tout ça et remet le délire amateur au centre du Trèfle. Oui, car des « zamateurs », il y en a plus de 500 en Lozère chaque année. 500 qui ont fait la queue entre trois et quatre minutes un certain samedi soir de janvier sur internet pour accrocher le fameux sésame. Le ticket d’entrée dans le club de « ceux qui ont roulé au Trèfle ». Pas facile d’en être. Pourtant certains y étaient. Des jeunes espoirs en 125

« Suspense chez les Élites, sourires chez les amateurs… »

(le premier est 20e) et des papys en… 125, comme Fabien Planet qui a étrenné la nouvelle Sherco avec une 15e place scratch sans avoir fondu de piston. Des vétérans aussi dont le plus rapide fut un certain Laurent Charbonnel, toujours vert pour sa 31e participat­ion sur l’épreuve. Y’avait aussi des meufs – et des bonnes ! – je veux dire qui entrent dans le top 50 comme Jessica Gardiner. Oui, 49e au scratch l’australien­ne. Ça cause, non ? Sur 550 bonhommes… J’ai aussi vu des Belges. Des Espagnols, des Ritals. Et puis des Anglais. Et pas n’importe quels Brittons. Un brelan de branleurs des Purple Helmets, ceux-là mêmes qui animent chaque année les ISDE avec leurs drôles de pétoires. Cette fois équipés de véritables enduros et venus rouler « en vrai » sur le Trèfle. Boire aussi « pas pour de faux » aux terrasses des cafés (mais c’est une autre histoire). Drôle de mélange en tout cas que ce Trèfle-là.

Bobos

Un mélange détonant, entre SP95 et bière blonde. Attaque et détente. D’un côté cette vingtaine de pilotes qui jouent la gagne, celle du scratch ou de la catégorie. Et de l’autre ceux qui jouent contre leur montre. Leurs potes. Ou leurs imprescrip­tibles besoins de se mettre par terre… Les premiers nous ont fait un festival. Qui a commencé dès la première spéciale du vendredi matin. Manu Albepart qui scratche (comme toutes les premières spéciales du jour, il doit être du matin l’auvergnat) et les Boucardey, Tarroux, Larrieu, Gauthier et Cie qui s’engouffren­t à sa suite. Et se tirent la bourre pendant trois jours. Sauf Larrieu qui se blesse samedi matin et Boucardey qui se blesse lui aussi dimanche matin. Pas de casse, mais des bobos suffisants pour stopper là. Et dire que Romain était en tête du provisoire samedi soir. Quatre pilotes en une seconde au départ du dimanche matin. Tout à refaire quasiment. À ce jeu, Jérémy Tarroux sera donc le plus leste, claquant un temps d’extraterre­stre dans la spéciale 4 qui lui donne cette courte avance pour laisser Jamie Mccanney 2e et Manu Albepart 3e. Manu, qui avait gagné il y a dix ans, contre Mccanney dont c’était le premier Trèfle avec des recos minimales. Mélange des genres, je vous dis. Derrière eux, Théo Espinasse et Jérémy Miroir. Deux Juniors se partageant les 4e et 5e places. La classe. Bref, avec tout ce suspense chez les Élites et toute cette bonne humeur chez les autres, on ne s’est guère ennuyé. Ni dans les chemins, ni dans les spéciales. Ni dans le paddock et les cafés du centre. Le 31e a vécu. Vive le 32e !

« Gagner le Trèfle, c’est vraiment une victoire très spéciale… » Jérémy Tarroux

 ??  ?? Mccanney termine à moins de six secondes de Tarroux. Pour sa première participat­ion et avec des recos minimales, l’anglais a impression­né.
Mccanney termine à moins de six secondes de Tarroux. Pour sa première participat­ion et avec des recos minimales, l’anglais a impression­né.
 ??  ?? Des genêts en fleur, de la belle piste sablonneus­e et du panorama infini : tout le charme de la classique lozérienne…
Des genêts en fleur, de la belle piste sablonneus­e et du panorama infini : tout le charme de la classique lozérienne…
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 ??  ?? Alors que Théo Espinasse court vers la 4e place (action ci-contre), Marc Bourgeois et Jamie Mccanney (7e et 2e) flemmarden­t dans l’herbe au CH d’auroux.
Alors que Théo Espinasse court vers la 4e place (action ci-contre), Marc Bourgeois et Jamie Mccanney (7e et 2e) flemmarden­t dans l’herbe au CH d’auroux.
 ??  ?? Dimanche, Maeva Carter est venue mettre l’ambiance musicale sur la spéciale de la Vabre. Histoire de chauffer la foule avant le Trophée Castan final.
Dimanche, Maeva Carter est venue mettre l’ambiance musicale sur la spéciale de la Vabre. Histoire de chauffer la foule avant le Trophée Castan final.
 ??  ?? Les gagnants du concours AMV ont roulé gratos au Trèfle. Et surtout se sont bien lâchés pendant trois jours. Ce qui s’appelle « assurer » !
Les gagnants du concours AMV ont roulé gratos au Trèfle. Et surtout se sont bien lâchés pendant trois jours. Ce qui s’appelle « assurer » !
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 ??  ?? Grosse baston entre Jérémy Tarroux (action), Jamie Mccanney et Manu Albepart. Trois génération­s d’enduristes qui se tiennent en moins de 12 secondes après trois jours de course.
Grosse baston entre Jérémy Tarroux (action), Jamie Mccanney et Manu Albepart. Trois génération­s d’enduristes qui se tiennent en moins de 12 secondes après trois jours de course.
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 ??  ?? La veille de l’épreuve, Antoine Méo est venu animer un stage avec de jeunes pilotes. Genre rapide le stage pour suivre l’animal sur sa 450 Rally !
La veille de l’épreuve, Antoine Méo est venu animer un stage avec de jeunes pilotes. Genre rapide le stage pour suivre l’animal sur sa 450 Rally !

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