Test produit
Les suspensions WP à l’essai…
WP est aujourd’hui un acteur majeur de la suspension TT, déjà bien connu des possesseurs de KTM et Husqvarna. La firme autrichienne développe également depuis une dizaine d’années une gamme de suspensions « racing » pour toutes les motos du marché. On a testé un ensemble Cone Valve/trax pour Kawasaki 450 KX-F.
Incontournable sur le marché de la suspension dans les années 80, la marque au ressort blanc fondée par Wim Peters a connu un gros passage à vide dans les années 90 avant d’être rachetée par le groupe KTM en 1999. Depuis, tout en continuant sa production « OEM » pour équiper entre autre les KTM et Husqvarna d’origine, WP s’est également réorienté sur le marché de la suspension racing avec notamment deux produits phares, l’amortisseur WP Trax et la fourche WP Cone Valve. Lancé en 2010, le Trax est aujourd’hui devenu une véritable référence aussi bien en MX qu’en enduro ou en rallye. L’objectif est simple, éviter la perte de motricité en réduisant au maximum le temps que mettra la roue arrière (plus ou moins freinée par le réglage de détente) pour revenir au sol après une bosse. Relativement basique mais sacrément ingénieux, le système Trax est constitué d’une pièce mobile montée sur de petits ressorts qui, lorsqu’elle n’est plus soumise à la force exercée par le poids de la moto sur le sol, permet d’ouvrir le circuit hydraulique de détente de l’amortisseur. La roue arrière retombe alors instantanément au sol. Côté fourche, WP a choisi de conserver un ressort en acier sur la version 2017 (une version à air est disponible mais uniquement pour KTM et Husqvarna). Comme son nom l’indique, le secret de la Cone Valve réside dans un clapet conique en deux parties, l’une concave et l’autre convexe, monté sur un ressort. Parfaitement hermétique lorsque les deux parties sont en contact, ce système permet en s’ouvrant de faire circuler un flux d’huile plus ou moins important selon la pression exercée, évitant aux clapets de saturer. La palette de réglage de la Cone Valve est quasi infinie puisque, en plus des réglages de précontrainte, compression et détente, vous pourrez également choisir des cônes de différents angles et des ressorts de cône de différents tarages.
Efficacité bluffante
Pour ce test, direction la piste de Paillard en Picardie, sur une texture changeante craie/terre, des sauts de différentes tailles, des dévers glissants, des montées et descentes défoncées bref, tout ce qu’il faut pour tester des suspensions. On dispose pour l’occasion d’une 450 KX-F 2017 d’origine et de la présence de Jérôme Hemery (HRS Suspensions) qui nous aidera à régler les suspensions. On commence par tester les suspensions Showa d’origine de la KX-F. L’amortisseur montre rapidement des résultats satisfaisants. Sécurisant, le Showa fait le job et la 450 réagit sainement et file droit. En ce qui concerne la fourche, c’est plus compliqué. La SFF Air manque clairement de progressivité. Après plusieurs ajustements de pression d’air, il y a du mieux mais difficile d’obtenir un résultat pleinement satisfaisant. De l’aveu de Jérôme Hemery, la SFF Air, efficace sur des terrains meubles, est difficile à régler sur des terrains secs et durs. Place maintenant aux suspensions WP. Tout est prévu pour s’adapter parfaitement sur la Kawa. Du même diamètre que la Showa d’origine, la Cone Valve permet de conserver les tés d’origine, les protègefourche, l’étrier et l’axe de roue. L’amortisseur prend lui aussi parfaitement place dans le cadre de la Kawa. Seul bémol, le plastique de la KX-F ne comporte qu’un trou pour le réglage de compression de l’amortisseur. Il devra être découpé pour accéder facilement aux deux mollettes de réglage de compression du Trax. Rien de grave. Côté look, la nouvelle anodisation noir qu’a reçue la gamme 2017 est du plus bel effet et se marie à merveille avec la 450 Kawa. Look factory assuré ! En piste ! Dès les premiers tours de roues, le poids de la Cone Valve se fait sentir alors qu’on agite le guidon mais il ne gêne en rien la prise en main de la moto. On retrouve surtout vite la progressivité qui manquait à la SFF Air et l’on se sent immédiatement en confiance. Le gain en confort est évident et même dans les dévers poussiéreux, on ressent un certain feeling qui incite à passer de plus en plus vite. On note du mieux également sur les gros chocs. Sécurisante, la Cone Valve réagit parfaitement et tape moins fort dans les bras. Une montée en craie défoncée surplombée d’une table d’une vingtaine de mètres, le tout
en sortie de virage. Pour la 450 Kawa qui motrice plutôt bien, avec le Showa d’origine, ce n’est pas vraiment un problème à condition tout de même de ne pas se rater et garder de la vitesse dans le virage du bas, et encore, ça passe tout juste. Le Trax en place, la KX-F semble avoir gagné 10 chevaux et me propulse derrière la table en haut de la montée sans forcer, bluffant ! Après plusieurs passages dans différentes traces, plus de doute, la roue est bien collée au sol et tracte tout du long, la totalité de la puissance de la 450 passe au sol. Pour le reste, pas de mauvaise surprise, l’amortisseur WP est agréable et peut être ajusté avec précision grâce aux réglages de compression séparés haute et basse vitesse. La palette de réglage est immense et vous permettra sans aucun doute de trouver votre bonheur. L’ensemble Trax/cone Valve fonctionne à merveille et améliorera les performances de votre machine plus qu’une ligne d’échappement ou une préparation moteur. Il vous en coûtera 2 800 € pour la fourche et 1 800 € pour l’amortisseur.