Les purs, les vrais!
Dans la sphère de la moto tout-terrain circulent et se rencontrent différents acteurs qui portent chacun une ou plusieurs casquettes selon leur degré de passion et d’implication. Il y a les pratiquants, éléments visibles essentiels pour donner corps à un loisir, un sport bref une activité reconnue. Il y a ceux pour qui la passion a donné naissance à un métier. Concessionnaires, commerciaux, mécaniciens, pilotes et même journalistes, soyons fous ! Et puis entre les deux navigue une classe aussi fascinante qu’étonnante et importante, « les bénévoles ! ». Particulièrement les membres de clubs et les organisateurs d’événements. Les travailleurs de l’ombre qui oeuvrent à leur temps perdu pour permettre à chacun de rouler dans les meilleures conditions. Ils n’ont généralement pas grand-chose à gagner si ce n’est la reconnaissance de leur entourage et la certitude de servir une cause enthousiasmante. Vous qui débarquez sur un terrain de cross pour assister à une course de ligue, au pied d’une spéciale d’enduro pour encourager « tonton » qui participe à sa première classique, soupçonnez-vous le travail qui a été effectué en amont ? Je ne parle pas (que !) de la mise en route du barbecue de la buvette ni de la gestion des fûts de bière (même si ça représente des tâches essentielles qui contribuent parfois à sauver l’équilibre économique d’une manifestation) mais du boulot d’entretien quotidien que les membres desdits clubs ont dû s’infuser pendant plusieurs semaines, plusieurs mois ou davantage afin que les pilotes du dimanche prennent leur pied dans des conditions de sécurité optimum. Gloire à ces bénévoles sans qui rien ne serait possible aujourd’hui plus encore qu’hier alors que le repère de l’argent a gangrené depuis longtemps l’univers du sport jusqu’à en faire perdre toute discipline morale. À un échelon plus élevé, il y a ceux qui prennent et assument de gros risques pour placer la moto TT au rang de sport national. Je pense là aux organisateurs de Grands Prix cross, enduro, trial qui investissent chaque année des moyens humains et financiers considérables souvent pour la gloire et rien que la gloire. Derrière la réussite économique d’un club pour qui les planètes se seront alignées au millimètre, avec un soleil éclatant, des Français au top, des stars à la barre, des animations percutantes et une promo d’enfer, se trouvent d’autres clubs à qui la météo et divers aléas n’auront pas permis de boucler le budget. Deux exemples phares d’investissement, d’implication et de stress maxi avec Ernée qui organisait cette année le GP de France après deux MX des Nations mémorables et le staff de Brive emmené par Jeff Buisson pour l’opération « ISDE France 2017 ». Des années de travail pour des équipes bénévoles au service des pros avec la charge de porter des budgets supérieurs au million d’euros. Face à des contraintes de plus en plus importantes, des fédérations internationales ou des promoteurs dont les exigences ne cessent de grimper, on ne peut que saluer la force de la passion de nos animateurs de clubs sans qui rien ne serait possible. Rien !