Moto Verte

Gas Gas 300 EC Bien née

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Si elle ne bouleverse pas les codes en vigueur, la nouvelle 300 EC se révèle efficace et facile. Bien plus agréable et accessible que l’ancien modèle. Premiers tours de roue.

Nouvelle, la 300 EC l’est à – disons – 90 %. Peut-être même 95 %. Et quand bien même son moteur reprend une bonne part de l’ancienne mécanique catalane, il a subi un profond chamboulem­ent. Mais d’abord, détaillons la partie-cycle. Ce nouveau cadre acier classique, bien plus léger que l’ancien cadre périmétriq­ue aux énormes poutres périmétriq­ues. Celui-ci semble plus proche d’un cadre de type KTM. Il adopte une nouvelle boucle arrière en alu qui enchâsse un boîtier de filtre à air agrandi. On retrouve une batterie lithium au-dessus de la mousse de filtre. Gros plan sur le bras oscillant qui semble là aussi issu du moule KTM ancienne génération (d’avant 2017 s’entend). Un bras qui supporte de nouvelles biellettes et un système de tension de chaîne revu. Les suspension­s ont été confiées à Kayaba dont les settings sont réglés « enduro » sur recommanda­tion de l’usine. Le freinage reste signé Nissin mais avec des disques NG en 260 et 220 mm. L’habillage est 100 % inédit avec son réservoir translucid­e de 10 litres, de longues ouïes rouges et de nouveaux gardeboue et plaque-phare. La ligne est résolument moderne, fine, élancée et anguleuse. Oui, c’est vrai, là encore il y a du « KTM » dans cette gueule-là, mais pourquoi pas ? La référence est suffisamme­nt plébiscité­e depuis longtemps par les enduristes du monde entier pour qu’elle ait servi d’inspiratio­n « inspirée » chez Gas Gas. Côté mécanique par contre, on reste sur du Gas Gas, ce bon vieux bloc 300 qui a fait tant d’heureux dans le passé. Mais attention, y’a eu du boulot sur le gros deuxtemps catalan. Nouveau cylindre, culasse reliée au cadre, carters redessinné­s, embrayage remanié… Ça a cogité sec à Gérone. Et si la boîte de vitesses ou le démarreur semblent n’avoir guère évolué, on note le carbu Keihin Ø 38 mm et le nouvel échappemen­t avec silencieux FMF. Le guidon acier semble un peu « cheap » et les commodos plastiques datent un peu mais rien de grave. Allez, faut y aller, sur cette spéciale d’essai malgré la pluie qui nous arrose depuis une heure…

Cohérente

Pas drôle mais dès les premiers tours de roues, on va pouvoir juger de l’efficacité de L’EC sur le gras. Première remarque, y’a très peu de

vibrations, que ce soit dans le guidon, les fesses ou les pieds. Un bon signe. Le bruit est rond, contenu comme il se doit sur une moto d’enduro. Comme ça glisse copieux dans les virages en terre, je monte du rapport et profite du bon gros couple espagnol dans les mirégimes pour m’éviter d’inutiles « sucettes ». Et ça marche. Le bloc catalan offre beaucoup de souplesse en 3e et 4e, ne rechigne pas

« Cette Gas Gas EC 300 fait oublier l’ancien modèle… »

à reprendre très bas et m’aide quand la dérive s’accentue. Le châssis est maniable, le poids semble en baisse quand on se souvient de l’ancienne version haute et lourde (121 kg à plein contre environ 115 sur le nouveau modèle si les chiffres constructe­urs sont exacts). En tout cas, ça vire facile et dans la partie boisée de notre spéciale d’essai, ça se balance sans jouer les gros bras. On fait la pause tapas et agua con gas et une heure plus tard, le soleil est revenu. À nous la 2e séance d’essai. Comme on est nombreux à rouler, la piste a retrouvé du grip, la boue a été balayée. Changement d’ambiance et l’on se met à tirer sur les rapports dans les bois. Oui, on est bien sur un 300. Les montées en régime sont jouissives et l’allonge excellente pour un gros 2T. Dans les appuis meubles, le couple semble néanmoins moins important que notre premier ressenti du jour. Il faut être sur le bon rapport pour repartir fort. D’après Gas Gas, le moteur a pourtant gagné près de 10 chevaux et 4 kgm de couple par rapport à l’ancien bloc. Mouais, pas évident à jauger sur le terrain. Mais rassurez-vous, y’a quand même du bourrin dans le moulbif ! Et du bon. La motricité est au rendez-vous et c’est un plaisir de sauter d’un virage à l’autre. La trajectoir­e s’est creusée par endroits. Ce qui permet de trouver les suspension­s un poil fermes. Mais ça reste stable à l’accélérati­on dans la longue ligne droite comme dans les gros freinages de notre spéciale. En sous-bois, je reste assis dans la mono-trajectoir­e et je me fais un peu brasser dans les trous et les racines. Mais ça file droit. Ça vire bien entre les arbres et le freinage reste puissant et progressif. Voilà une moto efficace et facile dans le gras et plutôt marrante sur le sec. Allez, on vérifiera tout ça dans nos chemins un de ces jours. Avec de la caillasse, du relief et une autre moto en comparaiso­n. Mais une chose est sûre, cette EC 300 fait oublier l’ancienne et nous a semblé plus que cohérente. Vive L’EC 2018 ! ❚

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 ??  ?? 1/ Un peu vieillots les commodos au guidon. On apprécie en revanche le starter au guidon et la commande d’embrayage Magura.
1/ Un peu vieillots les commodos au guidon. On apprécie en revanche le starter au guidon et la commande d’embrayage Magura.
 ??  ?? 2/ Silencieux FMF de série et nouvelle boîte à air plus accessible et étanche.
2/ Silencieux FMF de série et nouvelle boîte à air plus accessible et étanche.
 ??  ?? Nerveuse et maniable, L’EC 300 nous a paru très cohérente lors de cette prise de contact. À vérifier sur un parcours plus enduro…
Nerveuse et maniable, L’EC 300 nous a paru très cohérente lors de cette prise de contact. À vérifier sur un parcours plus enduro…

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