Moto Verte

Adrien Van Beveren

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Pas besoin de chance pour gagner, mais j’aimerais éviter la malchance.

chute sur le Victime d’une terrible venait sans dernier Dakar alors qu’il coup de doute de réaliser un joli mettre Beveren ne devrait pas navigation, Adrien Van longtemps à se reconstrui­re…

Où en es-tu après ta terrible chute sur le Dakar ?

« Je ne souffre presque plus. J’ai encore les anneaux pour ma clavicule mais comme elle n’est pas trop déplacée, il n’y a pas eu d’opération. Mes deux côtes cassées commencent à me faire moins souffrir. J’ai aussi quelques douleurs dans le dos qui sont des courbature­s et le pneumothor­ax est résorbé. »

Ça a dû être pour toi un moment difficile si tu ajoutes la chute, la victoire au Dakar qui s’envole, la souffrance physique…

« Ma petite soeur est restée avec moi et le fait de parler espagnol m’a ouvert plein de portes. J’ai eu une dizaine de potes qui sont venus me voir. Des gens que je vois tous les ans à l’enduro del Verano qui sont des amis désormais. Ça m’a fait du bien. Ma soeur a dû rentrer pour son boulot, je pensais que j’allais rentrer le lendemain mais je suis resté cinq jours de plus parce que j’ai eu un problème au niveau du sang qui ne me permettait pas de prendre l’avion en toute sécurité. Mais oui, c’était dur. J’étais sous morphine, mais je souffrais quand même. Mais j’ai reçu des milliers de messages qui m’ont vraiment touché. J’ai presque eu autant de félicitati­ons que si j’avais gagné. Je me suis senti soutenu et ça m’a fait du bien. »

Une mésaventur­e comme celle-là laisse des traces…

« Je ne vais pas changer ma façon de m’entraîner ni mon approche parce qu’au final, ça a bien marché. Je vais continuer à bosser avec l’envie de progresser. Je ne suis pas tombé parce que je me suis enflammé. J’ai roulé tout le rallye avec du contrôle. Je n’ai jamais débranché. Quand je suis tombé, j’étais concentré dans la spéciale et pas du tout à me dire que j’étais sur le point de gagner le Dakar. J’étais juste en train de regarder mon cap et j’ai pris une grosse pierre que je n’ai pas vue. Ça m’a fait comme un coup de fusil, ça m’a expulsé direct de la moto sans me laisser aucune chance de rattraper quoi que ce soit. C’est un gros coup de malchance, mais d’un autre côté, vu la chute, j’ai eu de la chance de ne pas me blesser plus gravement. Ça me donne envie d’être encore meilleur physiqueme­nt pour gagner en lucidité et de progresser encore techniquem­ent pour rouler avec plus de marge. Mais je n’ai pas peur. Je suis sûr que je peux y arriver. Je me mets un peu dans la peau d’un guerrier. Quand tu vas à la guerre, tu sais que tu peux te faire tuer et pourtant tous les ans, il y a des milliers de personnes qui s’engagent dans l’armée. »

On a l’impression que pour être devant, c’est un peu la roulette russe…

« Je n’aime pas parler de roulette russe mais c’est vrai qu’aujourd’hui, le parcours et le niveau du plateau font que ce n’est plus le même rallye. Avant, il fallait économiser la moto. Les motos étaient plus puissantes mais avec des châssis moins aboutis et les pilotes ne pouvaient pas arriver aussi vite sur les obstacles. Ils roulaient avec plus de marge. Aujourd’hui, quand on part pour une spéciale, c’est comme si l’on partait pour une manche de cross et si tu veux gagner, il faut vraiment rouler vite. Mais il faut distinguer malchance et chance. Je n’ai pas besoin de la chance pour gagner, mais j’aimerais éviter la malchance. » MOTOVERTE /

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