# 8 YAMAHA YZ 400 F 1998

Après Honda, c’est Yamaha qui reprend la main en engageant dès la saison 1997 un étonnant prototype à motorisation à soupapes. Nom de code YZM 400 F. Douze mois seulement après avoir démarré le projet, Yamaha répond à Honda et jette de nouveau un pavé dans la mare en relançant le 4T en cross ! Un projet ambitieux après trois décennies de domination du 2T. Suite aux accords de Kyoto en 1995 et face à la pression écologique montante aux États-unis et en Californie en particulier, le 2T commence à être menacé dans son avenir à plus ou moins long terme. « L’YZM d’usine jouera un rôle vital dans le développement d’une nouvelle génération de 4-temps tout-terrain, génération à même de changer la face du sport moto tout-terrain dans un avenir proche » affirme-t-on chez Yamaha. Effectivement, l’ensemble de l’industrie devra s’adapter, mais Yamaha est bien décidé à prendre deux longueurs d’avance. Après les victoires de Doug Henry en SX US et d’andrea Bartolini en GP, Yamaha prend de nouveau de court ses concurrents en annonçant dès la fin 97 la sortie de L’YZ-F 400 de série. Réplique du / MOTOVERTE

L’innovation :

1re machine de série japonaise équipée d’un moteur 4T nouvelle génération

Ce qu’elle enterre :

Les 250 2T… provisoirement !

proto, soit un bloc 4T dernière génération et ultra-compact monté dans une partie-cycle de 250 2T. La cylindrée est fixée à 399 cm3 comme le compromis parfait. Côté rendement, la marque aux diapasons a opté pour un double arbre à cames en tête et 5 soupapes, cotes super carrées (92 x 60,1 mm), 55 chevaux et une plage de régimes utilisable bien plus grande que les 250 2T, un piston à jupe très courte et un cylindre à revêtement céramique pour réduire les frictions au maximum et améliorer la vivacité des réponses. Côté châssis, une partie-cycle aux dimensions comparables à celles d’une 250 2T avec exactement les mêmes valeurs d’empattement, de chasse et d’angle de chasse que L’YZ 250. Grâce au dessin très compact de la mécanique et à l’usage de matériaux ultralégers pour les pièces internes ou l’usage de magnésium pour les carters latéraux, la machine accuse moins de 107 kg sur la balance. L’onde de choc est mondiale et il n’existe plus un seul pilote de MX sur terre qui n’ait pas envie de poser ses fesses sur cette nouveauté absolue pour connaître son potentiel réel face aux 2T du moment. Une réponse qu’apportera Moto Verte en avantpremière dès le mois de décembre en comparant L’YZ-F à L’YZ. Extrait : « À la question principale de savoir si la Yamaha 400 YZ-F peut rivaliser avec une 250 cross, la réponse est… oui sans problème. La facilité d’exploitation de son moteur et une partie-cycle accessible à tous assurent une adaptation rapide et efficace pour tout le monde. Ses défauts ? Une lourdeur de l’ensemble qui pourra peut-être gêner les p’tits bras (c’est une 400 cm3 ne l’oublions pas), une réponse au coup de gaz moins vive qu’une 250 2T (rien de dramatique si vous ne faites pas Bercy) et une mise en route pas toujours évidente pour un novice. Rien de grave, si vous avez déjà réservé la vôtre, vous ne serez pas déçu… Ça marche ! » La suite, nous la connaissons. L’évolution dans l’équivalence des cylindrées appliquée en compétition va entraîner petit à petit la mort du deux-temps et l’on retiendra que la Yamaha 400 YZ-F en fut le premier fossoyeur, d’autant que la même année, Yamaha Motor France commercialisera la version enduro de cette machine sous le nom de WR 400 F ! ❚