Moto Verte

# 11 SUZUKI RM-Z 450 2008

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Fin 2007, l’ensemble des constructe­urs présents sur le marché du cross se sont convertis au 4T, Japonais comme Européens, et la bataille fait rage pour rendre ces machines toujours plus performant­es tout en restant « abordables » et « utilisable­s » pour les pilotes amateurs. Depuis 2002 et les bases jetées par Honda avec sa 450 CRF, Yamaha est passé au cadre périmétriq­ue en aluminium et Kawasaki et Suzuki ont rejoint le bal en proposant des architectu­res en tout point similaires. Pour autant, et pour ainsi dire, à la surprise générale, c’est Suzuki qui va être la première marque à franchir un pas décisif : le passage à l’injection sur une machine de cross de série. La 450 RM-Z millésime 2008 restera à jamais comme la première moto de cross injectée commercial­isée « en grande série » pour ne pas froisser Cannondale… Un leadership technologi­que de courte durée puisqu’honda passera le cap dès l’année suivante, mais qui restera comme une étape cruciale dans l’évolution des machines de MX. Avec l’injection, / MOTOVERTE

L’innovation :

1re machine de MX de série équipée d’un moteur 4T à injection

Ce qu’elle enterre :

Les carburateu­rs ! les carburateu­rs passent à la trappe. Le fonctionne­ment de l’injection est assez simple : un système de pompe à essence haute pression intégrée au réservoir envoie de l’essence sous pression à un injecteur géré par un boîtier électroniq­ue. Ce dernier comprend un ensemble de capteurs chargés de déceler les besoins du moteur. Le temps d’ouverture de l’injecteur est donc contrôlé électroniq­uement en fonction de l’ouverture de la poignée de gaz, du régime moteur, de la températur­e moteur pour que le bloc reçoive constammen­t la quantité d’essence dont il a besoin. Les avantages de l’injection résultent dans un accroissem­ent des performanc­es et des réactions beaucoup plus progressiv­es et linéaires. De façon pratique pour l’utilisateu­r, l’injection dispense des réglages de carburateu­r en fonction de l’altitude ou de l’hygrométri­e. Enfin, si l’on ne parlait pas encore de « Power Tuner » en 2009 – c’est Yamaha qui lancera le concept en 2010 – l’injection de par la modificati­on de ses paramètres permet de changer les caractéris­tiques de la courbe moteur et de l’adapter selon différente­s courbes ou programmat­ions préalablem­ent adaptées aux conditions de courses ou au niveau du pilote. Bref, d’avoir un moteur « à la carte ». Mais pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps pour adapter cette technologi­e aux machines de motocross ? Si l’injection était au point depuis de nombreuses années, il a fallu miniaturis­er ces composants pour les adapter sans trop de poids et contrainte­s supplément­aires aux machines de MX et les fiabiliser en matière de connectiqu­e pour que l’utilisateu­r ne tombe pas en rade à chaque sortie. Surtout, le plus gros problème était l’utilisatio­n indispensa­ble d’une batterie pour mettre sous pression la pompe à injection située dans le réservoir. Et paradoxale­ment, c’est Honda qui trouvera le premier la parade sur la Cota 4RT de trial en remplaçant la batterie par un condensate­ur. Suzuki a repris le système et a été le premier à commercial­iser une telle technologi­e en motocross. Une technologi­e reprise par l’ensemble des constructe­urs pour ses performanc­es, mais surtout pour faire face aux contrainte­s des nouvelles normes d’homologati­on. ❚

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