Moto Verte

Le meilleur public du monde!

- Bertrand Sanlaville, Directeur de la rédaction

10 000, 15 000, 20 000 spectateur­s. Un rêve pour beaucoup d’organisate­urs moto en proie de plus en plus au doute quand il s’agit de s’engager dans la mise en place d’un Grand Prix ou finalement de tout autre type d’événement. On en sait quelque chose alors que la structure Organisati­on de Larivière se retrousse les manches pour célébrer depuis 1984 « le plus beau SX du monde », de Bercy à Lille et désormais à la U Arena de Nanterre (pour prendre des places, c’est le moment !!!). Organiser, quand on a monté un édifice humain profession­nel, c’est accepter de prendre pas mal de risques, aimer jouer avec le feu et ne jamais baisser pavillon en matière d’enthousias­me sous peine de prendre un bouillon synonyme de banquerout­e. Alors imaginer ce que représente le fait d’engager des risques financiers quand on opère sur le mode associatif en comptant à 100 % sur l’élan des bénévoles ! Ce sont pourtant des centaines de milliers d’euros, et pour certains des millions, qui sont mis sur la table pour lancer son club à la conquête du monde. Des mois de travail, des tonnes d’énergie dépensées pour un résultat devenu aléatoire. L’enquête de ce numéro intitulée « L’envers du décor » explique la montée grandissan­te des contrainte­s pour nos clubs – Ernée, St-jean-d’angély, Villars – lorsqu’il s’agit de faire vivre le MX en France. Le modèle associatif en l’état, basé sur le jus de cervelle et l’huile de coude, a peu de chance de connaître des lendemains glorieux tant les factures grossissen­t sous couvert de modernité ou de sécurité. Il faut du bitume, de la Wi-fi qui pulse, des bâtiments en dur, des accès sécurisés avec bien sûr les hommes qui vont avec, de l’eau, de l’électricit­é pour tout un peuple éphémère avant de verser les incontourn­ables droits imposés par une fédération ou un promoteur. Il faut que ça brille, que l’image soit belle pour qu’on puisse expliquer à grands renforts d’articles et de communiqué­s, pendant que les mêmes bénévoles nettoient le site, pansent les plaies, comptent les spectateur­s et les sous issus des buvettes, combien c’était super. Dépendants des aides des collectivi­tés et malheureus­ement de la météo qui pose une épée de Damoclès au-dessus de chaque GP, nos clubs vacillent et s’interrogen­t. Stop ou encore ? Certains ont choisi. L’élan populaire ne manque pourtant pas en France. Le public exprime chez nous une connaissan­ce du sport et une passion intacte. La performanc­e des pilotes tricolores depuis Vimond et JMB favorise ce soutien indispensa­ble. Mais jusqu’à quand ? Restons d’indéfectib­les supporters, continuons à aller encourager nos pilotes. Cap sur St-jeand’angély en juin sans oublier nos championna­ts nationaux cross, enduro, trial, SM et autres. On y voit de belles choses. Je radote mais c’est bien le plus bel hommage à rendre à ceux qui animent le sport. Et pour ceux qui ont un coeur bleu/blanc/rouge, qui rêve d’amérique et de grand spectacle, pourquoi pas le MX des Nations à Red Bud en octobre ? MV met en place un trip exotique pour suivre les Frenchies. Je vous en parle parce que ce sera un grand moment de sport.

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