C’est reparti!
La chasse aux chronos est ouverte. Avec 372 partants, Privas a donné le ton d’une saison 2018 disputée où les champions 2017 risquent de se faire bousculer dans la plupart des catégories. Et vous savez quoi ? C’est parfait.
Après un hiver long et froid, cinq mois après l’humide finale d’ambert, on se disait qu’on reverrait avec plaisir la lumière pour l’ouverture de la saison 2018. Pas le vendredi en tout cas. Des averses comme vache qui pisse obligeant les pilotes en reconnaissances à se planquer rapido ou à finir comme des amphibiens, rendant les 70 kilomètres de liaison compliqués et les trois spéciales bien grassouillettes. Le soleil eut beau se montrer samedi matin, on en reprit une deuxième couche samedi après-midi histoire de bien beurrer ce qu’il restait d’herbe ardéchoise dans les prairies… Et du coup, le terme enduro reprit ses droits comme à chaque fois que la météo joue avec nos nerfs. Endurance, dur, dur au mal, sont des mots (des maux ?) qu’une bonne partie des pilotes a ressentis dès samedi matin sur ce 40e enduro des Châtaignes. Et c’est ce qui en fit le charme, tout comme les paysages traversés (sublimes) et les quelques points de vue offerts par les montagnes entourant la préfecture ardéchoise. Oui, tout ça se mérite, tout en restant accessible. Une cinquantaine d’abandons dans chacune des deux journées, pas énorme pour 372 partants dans ces conditions. Le MC Privadois avait bien fait les choses. Et que dire des spéciales, sélectives à souhait, mais toujours faisables. Voire jouissive comme la longue banderolée de Pranles visible à quasi 100 % par le public venu en masse dès le samedi matin. Et le sport dans tout ça me direz-vous ? J’y viens, patience. Comme chaque début de saison, ça sentait la vendetta, la revanche sur la saison précédente. On l’a très vite ressenti sur les premiers chronos du samedi matin. Si Jérémy Tarroux signe d’entrée le meilleur chrono en E1, il sera ensuite bousculé toute la journée par Romain Boucardey et Jérémy Miroir. Et le champion de France ne devra sa victoire du jour qu’à 1,65 seconde reprise dans l’ultime spéciale face à un Boucardey déchaîné. Le lendemain, l’officiel Sherco se vautre dans le premier chrono et passera sa journée à remonter de la 5e à la 2e place, ne pouvant finalement rien face à la vitesse de Julien Gauthier et sa YAM-B2R survoltée. Un dimanche où l’on vit le jeune Thomas Dubost venir signer son premier podium en E1, pas si loin que ça du champion en titre. Ça promet. Ça promet aussi en E2 où l’omniprésent Loïc Larrieu s’est fait bousculer par un Mathias Bellino en mode énervé. Il faut dire que huit mois sans compétition avaient sacrément remonté le Provençal qui étrennait sa nouvelle 450 Honda. Tout comme le local Antoine Basset, lui aussi de retour après une saison off sur sa 250 Gas Gas. Ces trois-là en ont mis et remis toute la journée. Jouant avec nos nerfs et faisant la joie du public. Surtout l’attaque fantasque du rapide Rouquin et les beaux « travers » de Babass face au pilotage millimétrique de Larrieu. Et si ce dernier l’emportait finalement, ce n’était qu’un court répit. Le lendemain, Bellino passait la deux et s’envolait, remportant cinq chronos sur neuf, collant 21 secondes à Loïc et une trentaine à Antoine. Beau, net, précis et sans bavures. On en redemande les gars ! Moins de tension en E3. Christophe Nambotin a tué le suspense d’entrée. Remportant tous les chronos de sa catégorie, loin devant Anthony Geslin et Romain Dumontier. Et surtout deux fois le scratch officieux avec 25 secondes le samedi sur Larrieu et 10 le dimanche sur Bellino… C’est écrit : « Papa » ne s’en laissera pas compter sur sa cylindrée fétiche, ce 300 deux-temps signé Gas Gas. Marque qu’il amènera avec ses potes d’écurie en tête de la catégorie constructeur les deux jours. Ouais, un beau retour collectif pour les rouges. Rien à dire. Les Juniors, désormais divisés en trois catégories, ont eux aussi donné le ton. Avec trois titres à remporter, il y a trois fois plus de baston à la clé. Notamment en Junior E1 avec un Théo Espinasse déchaîné le samedi et un
« Comme chaque début de saison, ça sentait la vendetta. »
Antoine Magain solide le lendemain une fois son adversaire éliminé sur casse moteur. En J2, c’est l’officiel KTM France Hugo Blanjoue qui s’occupe de remporter les deux journées devant Jimmy Chevalard et Léo Le Quéré (abandon samedi). Et en J3, la bagarre a commencé entre David Abgrall et Valérian Debaud (une victoire chacun). Ce qui promet une saison intense chez les plaques bleues. En Féminine, plus de Jess Gardiner ni de Samantha Tichet. Juliette Berrez allait-elle avoir la vie facile ? Ben non. Une certaine Justine Martel, soutenue par la clique du MC Lozérien, allait démontrer qu’elle avait bien progressé cet hiver. Surtout dans ces conditions difficiles. Une double victoire pour l’autre « Juju ». Et une nouvelle venue, Élodie Chaplot, deux fois 3e sur une douzaine de filles au départ. En Espoir, Nathan Bérerd n’a pas fait le détail : deux victoires bien tassées. Mais Robin Filhol et Killian Brémond sont aux aguets. Ça promet chez les « pissefeu » du 125 ! En National, on retiendra les victoires de Maëlig Bron-fontanaz et Kévin Bard en N1, la double victoire du revenant Bérenger Carrier en N2 et celles de Loïc Pezzuti et Damien Echaubard en N3. Tout comme on a vu des Vétérans bien remontés, l’éternel Stéphane Jeannin bousculé par Alban Cantel. Ou encore l’increvable Nicolas Boyer s’offrir le doublé dans la nouvelle catégorie des Super Vétérans (+ de 47 ans !). Enfin le challenge team Moraco compte cette saison une quinzaine d’équipes engagées. Et pour l’instant le team Dafy a fait le doublé devant la Sherco Academy. Prochain rendez-vous les 12 et 13 mai à Chemillé-sur-indrois (37).