Moto Verte

Dans la roue de Taddy Blazusiak…

- Par Olivier de Vaulx

Légende dans le monde de l’enduro extrême, le Polonais, multiple champion du monde et médaillé X Games, Taddy Blazusiak est sorti de sa retraite pour s’aligner sur le championna­t WESS. En pleine préparatio­n, le pilote KTM a pris le temps de venir aux USA pour un ride avec ses potes de chez Fox. L’occasion idéale pour rouler avec le champion et lui poser quelques questions…

oab, au coeur de l’utah, est une ville écrasée de soleil, cernée par des falaises rouges qui font

la températur­e. C’est aussi l’un des meilleurs coins pour rouler en enduro. La roche rouge est en effet réputée pour son grip extraordin­aire, et les aficionado­s de sports mécaniques font vivre la ville au rythme des montées impossible­s à 2 ou 4 roues. C’est là que Fox a demandé au Français Éric Peronnard de réunir les meilleurs revendeurs d’amérique du Nord et d’europe pour deux journées de roulage fun avec l’un des pilotes les plus titrés du monde de l’off-road. Un peu sous le coup des huit heures de décalage horaire entre l’andorre et les USA, le Polonais « Taddy » Blazusiak n’en a pas moins un grand sourire en arrivant le soir en ville. Il connaît bien entendu Éric, promoteur de l’endurocros­s, championna­t qu’il a gagné cinq fois. Il connaît aussi les représenta­nts de Fox avec qui il travaille depuis douze ans. Quant aux revendeurs venus du Canada comme des USA, ils sont comme des fans de base et osent à peine s’adresser au champion. Celui-ci est pourtant totalement décontract­é, intéressé par les histoires des uns et des autres. Il ne se fait pas prier pour parler de sa vie personnell­e…

Tu reviens en course après une courte retraite. Est-ce le fait d’avoir 35 ans ou d’être bientôt papa qui te pousse à un dernier sursaut ?

« J’avais depuis longtemps envie de fonder une vraie famille. Je vis avec ma femme depuis huit ans et l’on va avoir un garçon en juin. Il s’appellera Max, et ça va être génial. J’espère qu’on pourra rouler ensemble pour le fun… Bon, je ne le pousserai pas à rouler, on verra ! Je reviens à la compétitio­n parce que, franchemen­t, je m’ennuyais à ne rien faire. Je ne passais pas mes journées dans le canapé. J’ai la chance d’avoir de grands sponsors qui ont continué à travailler avec moi et m’ont demandé de m’impliquer dans les relations avec les médias ou le développem­ent de produits. Mais il me manquait quelque chose. j’ai eu envie de revenir, mais sans pression. Je ne me sens pas piégé par mes succès précédents. Si je ne gagne pas, tant pis. Je veux retrouver le plaisir de la course. »

Tu es toujours très humble, même après avoir gagné onze titres de champion du monde, cinq médailles aux X Games, des tonnes de courses extrêmes. Cela vient-il de ton éducation ?

« Je ne sais pas. Je ne vois pas pourquoi j’aurais dû changer de personnali­té après avoir gagné ces courses. Je suis toujours le même gars. »

Comment se passe ta vie en Andorre ?

« Pour être franc, je n’y passe pas beaucoup de temps, quelques jours par mois tout au plus. Si je reste plus de deux semaines, je me sens un peu à l’étroit et je descends en Espagne à Barcelone. Ceci dit, je voyage tellement que l’endroit où je vis n’a pas trop d’importance pour le moment. Quand Max sera là, ce sera peut-être différent… »

Que penses-tu du fait que le motocross reçoive plus d’attention que l’enduro dans les médias ?

« C’est normal. Les pilotes d’enduro sont aussi talentueux mais notre sport n’est pas aussi populaire. Les crossmen remplissen­t des stades de 40 000 personnes tandis que nous, on fait le plein avec 8 000. C’est aussi simple que ça. »

Pourtant les courses d’endurocros­s sont intenses et feraient de bons spectacles TV…

« Oui, c’est certain qu’un peu plus de couverture médiatique serait appréciabl­e mais on ne peut pas se plaindre. Les crossmen pourraient se plaindre de ne pas avoir les mêmes salaires qu’en Motogp où les pilotes s’entraînent moins mais gagnent dix fois plus. De l’autre côté, tu peux regarder ces athlètes qui font de l’athlétisme et dont la plupart ne sont quasiment pas payés. Je pense qu’en enduro, on ne s’en sort pas si mal. »

Terrain de jeux infini

Le lendemain matin, tout le monde prend le petit déj’ dans la salle de l’hôtel. Céréales pour le champion, omelettes et saucisses pour les autres. Le temps de récupérer les motos chez le loueur, idéalement situé de l’autre côté de la route, et voilà la petite troupe partie sur les chemins, à trois kilomètres du centre-ville. Dès les premiers kilomètres, le ton est donné. On alterne entre passages sablonneux et grosses marches en pierre, montées quasi-verticales et descentes tout aussi vertigineu­ses. Le grip est heureuseme­nt fidèle à sa réputation, la texture du rocher proche du papier de verre empêchant les pneus de patiner. Les motos, qui vont de la 150 EXC deux-temps à la grosse 500 EXC 4-temps pour votre serviteur, passent tous les obstacles sur le couple, sans réellement forcer. On se croirait presque bon… Sauf qu’éric, qui connaît le coin comme sa poche, fait passer le groupe par des variantes de plus en plus sérieuses. À un moment ou à un autre, des pilotes se bloquent, chutent sans gravité. Le premier à venir les aider à relever la moto, quitte à la passer lui-même, c’est Taddy. Pas même essoufflé, le garçon passe d’une cylindrée à l’autre sans sembler y prêter attention. Lorsque tout se passe bien et que les pilotes profitent d’un beau point de vue pour boire un coup et masser leurs avant-bras, lui enchaîne wheelies et stoppies sur les dalles de granite rouge surchauffé­es. Lorsqu’enfin il enlève son casque, on en profite pour bavarder un peu…

Comment se fait-il que tu prennes toujours autant de plaisir à rouler sur une moto d’enduro après toutes ces années ?

« Franchemen­t, j’en étais arrivé à un moment où je ne pouvais plus voir une moto en peinture tellement j’étais parvenu à saturation. C’est pour ça que j’avais pris ma retraite. Mais j’ai roulé si longtemps que ça m’a rapidement manqué. Pendant quelque mois, je n’ai pas roulé du tout. Puis je m’y suis remis pour le fun, et de plus en plus, jusqu’à ce que je me demande pourquoi ne pas faire cette course locale, puis celle-là… Petit à petit, l’idée de refaire de la compétitio­n s’est imposée. C’est sympa de sentir qu’on est bon à quelque chose. J’aime le fait de se fixer des objectifs, le challenge de la course. Même la préparatio­n est sympa quand tu la fais bien et que tu te sens progresser. C’est pour ça que j’ai décidé de revenir pour au moins deux ans, histoire de me faire plaisir… J’adore faire des courses, même si s’aligner avec le trac sur la grille de départ n’est pas la plus agréable des sensations. »

As-tu essayé d’autres sports pendant cet intermède?

« Je n’ai rien fait d’extrême comme du base jump ou des choses comme ça (rires). J’ai essayé un peu la course automobile, mais c’est un autre monde. C’est moins le talent du pilote qui compte que combien d’argent il est prêt à apporter au team pour rouler. Si tu es riche, tu as une meilleure voiture et les autres n’ont aucune chance de te battre. Je n’ai pas aimé cet état d’esprit. En moto, si tu es un bon pilote, tu es payé pour rouler en fonction de ce que tu vaux. Je ne veux pas donner l’impression que je ne parle que d’argent. Ce que je veux dire, c’est que dans notre sport, la performanc­e est mise en valeur, elle te permet de mériter ton boulot, ta moto. »

Tu parles de talent. Quelle est la plus importante qualité pour un pilote d’enduro?

« C’est une bonne question. On a tous des racines différente­s, que ce soit cross, enduro, trial, mais au final ça revient à piloter une moto tout-terrain. Tout se résume à ça, comment tu contrôles ta moto et dans quelle forme physique tu te trouves. Je pense que pour

« Je ne pouvais plus voir une moto en peinture, d’où ma retraite… »

être un bon pilote, tu dois être bon dans tous les compartime­nts du jeu. Je ne sais pas pourquoi certains pilotes qui sont aussi forts que moi, voire plus rapides durant les sessions d’entraîneme­nt dans la semaine, ne font pas de bons résultats en course. C’est l’aspect mental du sport… »

Le plein d’énergie

La matinée est bien avancée et les réserves physiques du groupe baissent aussi dangereuse­ment que l’eau dans nos Camelbak ou l’essence dans nos réservoirs. Ce n’est pas peu dire qu’on est sur le point d’être à sec ! Les franchisse­ments se font un peu plus aléatoires, chacun gère ses avantbras douloureux comme il le peut… La piste se fait enfin plus facile, descendant en lacets depuis le plateau vers la plaine et une station-service salvatrice. Taddy s’extasie devant le prix de l’essence : 29 dollars pour les huit motos, c’est presque gratuit ! On enchaîne sur une pause repas. Grands verres de soda pour tout le monde, faut réhydrater nos corps martyrisés par la chaleur et les efforts. Taddy commande les burgers, déclarant qu’il n’est pas question qu’il mange autre chose pendant ses 48 heures aux US. Pas stressé par la diététique, le garçon a avant tout envie de passer du bon temps… Cela ne l’empêche pas de répondre avec sérieux à nos questions sur la saison en cours…

Pourquoi prendre le temps de venir ici en pleine préparatio­n pour le WESS ?

« Je suis chez Fox depuis douze ans, ce qui au passage montre que j’ai eu une sacrée longue carrière (rires). Avec Fox, on a fait pas mal de choses marrantes par le passé. Cette année, ils avaient besoin de moi pour récompense­r leurs dealers, alors même si le timing n’est pas bon, je me devais de venir. J’ai anticipé en faisant beaucoup d’entraîneme­nt ces dernières semaines, ce qui me permet de prendre ce weekend comme une sorte de break dans ma préparatio­n. Ce n’est pas idéal, mais ils avaient besoin de moi et m’ont toujours bien traité, alors je suis là. »

Tu as presque gagné ce championna­t Superendur­o pour ton retour, à 35 ans… Quel est ton sentiment aujourd’hui ?

« Cody Webb a gagné son premier titre et je suis content pour lui, il le mérite. La saison est courte, j’ai perdu une course sur un crash et une autre sur une panne mécanique. Je savais que je pouvais gagner et aujourd’hui, j’en ai eu la confirmati­on. Je ne serais pas revenu pour faire dixième. Je suis 3e après ces deux DNF, à un point du second, c’est donc encouragea­nt. »

Cody Webb a un style un peu old school, il est très grand, bref vous êtes aussi différents qu’on peut l’être. A-t-il un avantage sur toi ?

« Les pilotes ont tous un style un peu différent, et si Cody est effectivem­ent un peu old school, pas super à l’aise dans les sauts, il est très fin et technique. Il va vite, il est régulier… La taille peut l’aider, mais si tu roules bien, tu n’as pas besoin de poser de pieds, non ? » (rires)

Avec l’âge, on devient plus endurant. Est-ce un avantage pour ce championna­t comme le WESS ?

« En compétitio­n, le tout est de savoir où se situent tes forces et tes faiblesses. À 35 ans, il est plus difficile de sprinter. Mais j’ai roulé en cross-country, en indoor, en extrême enduro et cette expérience va m’aider à compenser le poids des années. Je sais comment régler la moto pour différente­s situations, différents terrains. L’endurance vient avec l’âge, mais l’expérience permet d’économiser de l’énergie. »

Y a-t-il un championna­t, ou une discipline, qui définit Blazusiak en tant que pilote?

« Je ne sais pas. J’ai grandi en tant que pilote en même temps que l’endurocros­s et le Superendur­o. Éric m’a connu à mes débuts, on ne s’est jamais quittés. Mais j’ai fait aussi beaucoup d’enduro traditionn­el. Je pense que j’ai participé au développem­ent du côté extrême de l’enduro. »

Aujourd’hui, tu es passé d’une moto à l’autre sans problème. Passer d’une moto à l’autre pour le WESS sera-t-il aussi facile ?

« C’est plus difficile en course, bien sûr. Mais j’ai couru sur tellement de motos différente­s que ce n’est pas un souci. Il me faut en général une journée pour remettre mon cerveau en phase avec la moto, qu’il s’agisse d’un 350 quatre-temps ou d’une 300 deux-temps. Ensuite, ça va tout seul… »

Regrettes-tu les 2-temps ?

« Sur certaines courses extrêmes, les 2-temps à injection restent compétitif­s, mais d’une manière générale, les 4-temps sont devant. En spéciale vraiment extrême, quand tu te stoppes souvent, le deux-temps a une traction spécifique qui peut être utile. Mais le quatretemp­s est plus facile, plus régulier. En indoor, avec un 4-temps, tu fais les tours à la même vitesse, à deux dixièmes près. Ce n’est pas possible en deux-temps. »

Tu vas rouler au Trèfle comme en 2008. Tu aimes ces spéciales en herbe?

« Je l’avais fait avec Cyril Despres en effet. C’est difficile de battre les spécialist­es français de la discipline. Y a ces gars qui te sont totalement inconnus et qui te mettent un boulevard, tu ne comprends pas ce qui t’arrives. Ils connaissen­t bien les spéciales, ils s’entraînent dur pendant deux semaines sur place et savent aussi très bien préparer leur moto pour cette épreuve. J’aime cette course même si je sais qu’on va se prendre une raclée (rires). Mais on va se battre ! »

« J’aime le Trèfle même si je sais que je vais prendre une raclée ! »

Tu prendras ta revanche sur l’erzberg Rodeo. Pourquoi aimes-tu tant cette épreuve ?

« C’est une course particuliè­re. C’est difficile, tu atteins tes limites. C’est très rapide au départ, et ça devient supra technique à la fin quand tu es déjà totalement rincé. Tu finis en puisant dans tes ultimes ressources. C’est une épreuve où tout peut arriver, tu ne peux rien prévoir, rien gérer. Il faut tout donner, du début à la fin. C’est aussi une course importante pour l’enduro, avec 300 journalist­es, 50 000 spectateur­s, une couverture TV en live… Pour de l’off-road, c’est unique. »

Tu as mis sur pied ta propre épreuve, la Megawatt. Pourquoi t’impliquer dans un tel projet ?

« Pour être honnête, l’épreuve porte ma signature mais j’ai une équipe qui travaille dessus. Ce n’est pas comme si je faisais tout ça tout seul ! J’aide pour le tracé, mais j’ai des gens qui travaillen­t sur cette épreuve depuis cinq ans et qui s’occupent de tout. Je suis content de voir que l’épreuve a du succès au point d’intégrer le WESS. J’ai voulu apporter un concept différent. On a la course la plus rapide du monde. Pour moi, un pilote d’enduro doit être capable de rouler à fond de 6 à 185 km/h sur la plage, comme d’évoluer en première dans les rochers. Il doit se qualifier sur un circuit de motocross, puis sur un circuit de Superendur­o. La preuve que le concept plaît, c’est que les 1 300 places ont été vendues en trois heures. En finale, il y a trois tours avec un peu de tout. La partie motocross dure quinze minutes, avec de la très grande vitesse. Le virage le plus lent se prend en quatrième ! Ça sera fun, rapide et technique. »

Ton entraîneme­nt est-il plus varié que celui des pilotes de cross qui enchaîneme­nt les tours de circuit et les séances de gym, le tout avec une grande régularité?

« Avant, je m’entraînais exactement comme eux, et c’est une des raisons qui m’ont poussé à prendre ma retraite. Depuis mon retour, je m’entraîne aussi dur mais avec quelques ajustement­s pour garder du temps libre. Mais au final, si tu veux rouler à haut niveau, tu n’as pas d’autre possibilit­é que de faire des tours. Lorsqu’on se prépare pour le Superendur­o, on a un circuit type indoor

et l’on fait des manches. Lorsqu’on fait la préparatio­n pour une course extrême, tu finis quand même par faire des tours de la même spéciale. Faire des tours de circuit peut sembler fastidieux et à l’opposé de l’esprit enduro, mais c’est le seul moyen d’avoir l’intensité nécessaire pour le jour de la course. »

Sans sélecteur

Rechargés à bloc par notre nourriture super énergétiqu­e, l’après-midi semble plus facile que la matinée. Il faut dire qu’éric Peronnard nous a concocté un retour somptueux avec d’extraordin­aires passages sur les falaises dominant la vallée de Moab. Selon Taddy, qui a tout de même un peu voyagé dans sa carrière, on se trouve ici dans un des plus beaux coins de la planète en termes de roulage enduro. Enchantés et ragaillard­is par ces vues splendides, les pilotes augmentent le rythme. Mais le terrain reste toujours aussi technique et les chutes se multiplien­t, souvent à basse vitesse, sur des descentes ou des montées de marches. Jusqu’au moment où Éric, ouvrant le chemin mais subissant la pression d’avoir derrière lui un champion impossible à distancer, saute à fond de trois un gap rocheux d’un mètre cinquante, sans réaliser que la réception se situe sur un terrain gravillonn­eux et en dévers. L’avant glisse, la chute est violente, le Français se relève blessé à l’amour-propre et avec une 150 EX-C amputée de son sélecteur de vitesses. Taddy essaye de réparer avec les outils du bord, mais on doit se rendre à l’évidence : la petite deux-temps va rester bloquée en troisième. Pas de quoi inquiéter notre multiple champion du monde qui prête sa 350 Factory Edition à son vieux pote et ouvre la voie avec la 150. Alors qu’on pense le voir enfin en difficulté dans les montées de marches ou les grandes grimpettes, et qu’on imagine l’embrayage partir en fumée avant la fin de la rando, le pilote KTM Red Bull montre l’étendue de son talent en évoluant en douceur sur ce même rapport, sans jamais martyriser la bête. Il avoue même, en fin d’après-midi, que son rythme cardiaque n’aura été que de 80 pulsations minute en moyenne sur les 5 h 30 passées en selle… De quoi mettre une claque au moral des autres membres du groupe qui auraient voulu se vanter d’avoir fait un parcours difficile ! En voyant évoluer Taddy, on se demande si les lois de la gravité s’appliquent à tous de la même manière… Bref, ce garçon est aussi désespéran­t qu’incroyable­ment disponible, ce qui n’est pas peu dire ! De retour à l’hôtel, on dévalise la machine à boissons fraîches et l’on s’installe au bord de la piscine pour une dernière discussion sur son passé et ses projets futurs…

Y a-t-il un endroit dans le monde qui se distingue des autres pour rouler en enduro?

« Il y a tellement de bons spots, c’est dur d’en sélectionn­er un. Moab est un endroit splendide par exemple. Mais si tu vas en Roumanie, la terre est juste parfaite, tu peux passer les virages à bloc, sans sortir le pied, avec la poignée qui touche presque par terre… C’est le paradis là-bas. Tous les circuits indoor sont aussi de super endroits pour rouler… Du moment que c’est fun, ça me plaît ! »

Que penses-tu des motos électrique­s?

« Elles ne sont pas encore aussi compétitiv­es que des motos thermiques. J’ai roulé avec des motos électrique­s, j’ai fait des vidéos où l’on a changé vingt fois de batteries dans la journée. Si c’est le futur, je ne sais pas, mais ça demande encore du travail de développem­ent. Je pense qu’on a encore un peu de temps devant nous. Les motos avec un moteur, un pot d’échappemen­t et un beau bruit ne sont pas encore obsolètes ! »

Tu parles beaucoup de vitesse. Qu’as-tu pensé de ton expérience en rallye et cela fait-il partie d’un possible plan de reconversi­on ?

« J’ai fait deux petits rallyes et le challenge Abu Dhabi. J’ai bien aimé mais j’ai compris qu’on ne pouvait pas faire ce type de courses parallèlem­ent à l’enduro. Il faut s’y consacrer à 100 %. La moto est plus grosse, plus lourde. Ce n’est pas comme en enduro où, quelle que soit la discipline, les motos sont similaires. J’ai aussi réalisé que le risque était vraiment élevé. C’est facile de rouler vite, mais si tu as un problème, tu tombes fort. Souvent, tu ne vois pas l’obstacle, c’est une sorte de sixième sens qui te prévient que derrière la dune, c’est vertical. Il faut apprendre à lire le terrain et il faut au minimum deux ans pour acquérir cette expérience. » ❚

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 ??  ?? Paysage de western dans un état prisé par les amateurs de sports mécaniques de tout poil. Mais attention, on ne peut pas faire n’importe quoi !
Paysage de western dans un état prisé par les amateurs de sports mécaniques de tout poil. Mais attention, on ne peut pas faire n’importe quoi !
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Moab dans l’utah a la particular­ité d’offrir une texture de terrain parfaite pour s’attaquer à un peu de franchisse­ment. Pas vrai Taddy ?
 ??  ?? Éric Péronnard, le plus Américain de nos Frenchies, côtoie Taddy depuis longtemps sur les Superendur­o que le Polonais a remporté six fois.
Éric Péronnard, le plus Américain de nos Frenchies, côtoie Taddy depuis longtemps sur les Superendur­o que le Polonais a remporté six fois.
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Un coup de moto avec Blazusiak dans un des plus beaux décors du monde. Chanceux les dealers Fox Racing !
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 ??  ?? Roue arrière, roue avant, exercices d’équilibre… C’est évidemment énervant de passer une journée avec Taddy, ex-trialiste de haut niveau comme son pote Graham Jarvis.
Roue arrière, roue avant, exercices d’équilibre… C’est évidemment énervant de passer une journée avec Taddy, ex-trialiste de haut niveau comme son pote Graham Jarvis.

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