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Théo Espinasse entame sa première saison en Endurogp. Encore inconnu entre les banderoles il y a deux ans, le voilà parmi les meilleurs Juniors mondiaux après le GP d’espagne*. L’avenir, c’est peut-être lui. On fait plus ample connaissan­ce ?

- Par JMP

Une trajectoir­e fulgurante que celle de Théophile Espinasse, né il y a vingt ans du côté de Toulouse. Un jeune pilote qui roulait encore en ligue de motocross Occitanie il y a trois ans en enchaînant les blessures et désormais dans le top 3 du Junior enduro français et mondial. Deux fois vice-champion de ligue en 65 cm3 et 85 cm3, Théo a quitté l’école à 14 ans pour suivre des cours par correspond­ance et passer le plus de temps possible sur une moto. Entraîné par Pascal Finot notamment, il faisait partie de ces jeunes pilotes à l’avenir tout tracé. Mais trois saisons en 125 plus tard, le voilà plus souvent sur le billard ou plâtré qu’au guidon de sa moto. Notamment en 2011 où il se casse des vertèbres et doit porter un corset pendant de longs mois. Repéré par Jérémy Tarroux sur des endurances en 2015, Théo passe les sélections de la Sherco Academy et décroche un guidon pour passer en enduro la saison suivante. Le voilà découvrant la discipline auprès d’un des meilleurs pilotes tricolores et dans une équipe très efficace. Théo s’impose rapidement comme la révélation 2016 en France et remporte la finale en Junior au Puy-en-velay. En hiver, le binôme Tarroux-espinasse fonctionne à merveille. « Jérémy a appris toutes les ficelles à Théo, explique Jordan Curvalle. Et en contrepart­ie, la fougue de Théo a tiré Jérémy vers le haut. Ce n’est pas pour rien s’il a fait une telle saison l’an dernier… » (champion de France E1, vainqueur de cinq classiques, ndr) Théo, lui, s’est ruiné un genou au Trèfle et a dû patienter longtemps avant de reprendre l’entraîneme­nt. Mais sa fougue semble totalement retrouvée dès l’ouverture du CDF enduro à Privas en avril dernier. Il gagne en Junior le samedi, impression­nant comme à son habitude avec son pilotage généreux. Le lendemain, moteur dans le sac durant le premier tour, il doit abandonner la mort dans l’âme. Pour son premier Grand Prix de la saison disputé en Espagne, on le voit tourner en rond la veille de l’épreuve. Hésitant, renfermé. Il avoue attendre avec impatience la Supertest du vendredi soir pour se situer enfin dans cette hiérarchie mondiale. Il signe le 4e temps en Junior et dès samedi matin pointe parmi les meilleurs de sa catégorie. Toute la journée, il bataille ferme et se

retrouve 2e du scratch Junior à deux spéciales de la fin. Mais dans sa fougue, il détruit une biellette de suspension dans l’extrême Test. Ne s’en aperçoit pas tout de suite et se voit contraint de réparer au CH suivant, encaissant neuf minutes de pénalités dans l’affaire… On imagine sa déception tout en le regardant faire ses pneus, sans s’énerver. Conseillé par Jordan Curvalle, veillé par Fabrizio Azzalin dont il a intégré le CH Racing cet hiver, Théo prend sur lui. Rassuré sur sa vitesse et sa capacité à bien rouler à ce niveau-là. Le lendemain, dans des conditions rapidement apocalypti­ques, sous une pluie battante et dans une boue infernale, Théo termine 4e scratch Junior et 2e du Junior 1 derrière le très rapide italien Andrea Verona. Ses temps le placeraien­t 5e de la catégorie E1. Quand il grimpe sur le podium, Théo a un sourire radieux. Enfin, il peut savourer tout le travail accompli durant l’hiver avec son pote Tarroux. « Je voudrais grimper les échelons doucement et pourquoi pas être champion du monde un jour. Je vois

loin, il faut avoir des rêves », nous disait-il l’an passé pour le magazine Enduro by Moto Verte. Il semble qu’il s’approche de ce rêve-là à grand pas. Et s’en donne les moyens : « Je suis plutôt travailleu­r, je me donne les moyens d’y arriver », répond-il quand on lui demande ses points forts. Ajoutant : « J’ai l’envie de rouler. Je suis très motivé. Et j’ai toujours envie de gagner. » Un pilote à suivre, assurément… ❚

*Pour des raisons de bouclage, on n’a pu intégrer le GP du Portugal qui suivait l’espagne. Résultats sur motoverte.com

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 ??  ?? À Santiago, Théo Espinasse est monté sur la 2e marche du J2 le dimanche après avoir loupé la même chose la veille sur casse.
À Santiago, Théo Espinasse est monté sur la 2e marche du J2 le dimanche après avoir loupé la même chose la veille sur casse.
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Motivé, l’ancien crossman de ligue est aujourd’hui un enduriste accompli, recruté par l’usine Sherco et assisté par le team Azzalin en Mondial.
 ??  ?? Théo Espinasse a un style très généreux en spéciale. Une grosse attaque facilement reconnaiss­able sur sa 250 Sherco quatre-temps.
Théo Espinasse a un style très généreux en spéciale. Une grosse attaque facilement reconnaiss­able sur sa 250 Sherco quatre-temps.

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