Moto Verte

Aaron Plessinger, du GNCC au titre SX…

Un pilote de GNCC champion SX ! Un scénario un peu fou à l’image d’aaron Plessinger, titré en 250 à Las Vegas. Malgré une vitesse de pointe impression­nante, il n’avait jusqu’ici pas réussi à être assez régulier pour concrétise­r son potentiel. Sur sa lancé

- Par Olivier de Vaulx

AGlen Helen, deuxième épreuve du championna­t outdoor, Aaron Plessinger était comme à son habitude tout sourire. Impossible de voir ce garçon autrement ceci dit. Et ce n’est pas son titre Supercross Ouest, acquis à Las Vegas quinze jours avant, ou la perspectiv­e d’avoir un premier enfant qui vont gâcher la joie de vivre d’aaron. Talentueux et totalement décontract­é, le pilote de l’ohio est une bouffée d’air frais dans le paddock et une sacrée fusée sur le terrain. Toujours disponible pour les fans ou les journalist­es, le pilote Yamaha Star Racing s’est prêté bien volontiers au petit jeu de l’interview. Pas de langue de bois, des éclats de rire, on s’est régalé à l’écouter…

Commençons par une question de fond, incontourn­able. Qu’as-tu changé cette année dans ton entraîneme­nt pour remporter ce titre de champion Supercross côte Ouest ?

« L’année dernière, je manquais de confiance en moi. Pendant l’intersaiso­n, j’ai vraiment essayé de me concentrer là-dessus, de renforcer mon mental au maximum. Ça a marché ! J’ai lu beaucoup de livres sur le sujet pour comprendre comment devenir plus fort mentalemen­t. Ils conseillen­t d’écrire les objectifs que l’on veut atteindre dans la vie sur un bout de papier. Ensuite, il faut les lire à voix haute tous les jours, les placer dans un endroit où l’on ne peut pas les louper afin de les voir sans arrêt… On répète ça des centaines de fois, ce que l’on veut faire, comment on va le faire, et c’est là dessus que je me suis concentré. Quand je roulais pendant l’intersaiso­n, j’ai commencé à avoir de bonnes journées, de plus en plus, puis ça a été de bonnes semaines… Ensuite, tout à coup on s’est retrouvé à Anaheim. J’étais très confiant et c’était comme si je savais que j’allais réussir cette saison. J’avais du mal avec les départs au début, mais ce n’était pas grave car je savais que j’étais plus rapide, que je pouvais gagner ou au moins être sur le podium à chaque fois. J’étais bien, tout le monde dans l’équipe était content, il y avait des ondes positives tout autour… »

Qui t’a incité à travailler de cette façon ?

« Ma compagne m’a beaucoup encouragé à lire tout ça, mais ça venait surtout de moi. J’avais fini second du championna­t de Supercross en 2016 et troisième en 2017, et je ne voulais pas passer à côté cette année. C’était vraiment une volonté de ma part. Je savais que je devais travailler sur cette confiance mais je ne savais pas comment. Une fois que j’ai trouvé ces livres et cette façon de travailler, je m’y suis mis à fond. »

C’est incroyable, la première fois que nous nous sommes rencontrés, tu disais que tu avais du mal à l’école, que tu ne pouvais pas te concentrer… Et maintenant, tu parles de livres !

« Il y a seulement deux ans, je n’aurais pas cru que c’était possible. Mais je veux vraiment gagner, et c’est une façon d’y arriver, alors… il faut le faire ! Je ne sais pas si je suis plus intelligen­t, mais j’y travaille ! » (rires)

D’une manière générale, tu es plutôt très souple sur la moto et tu passes les pilotes sans réelle agressivit­é (si l’on oublie l’incident avec Shane Mcelrath). Est-ce que c’est parce que tu veux rester ami avec tous les pilotes ou c’est juste pour ne pas prendre le risque de tomber dans un accrochage?

« Je pense juste que ce n’est pas nécessaire d’entrer en contact avec ses adversaire­s, sauf si l’on a vraiment besoin de le faire. Shane est un concurrent solide, je savais qu’il allait me rattraper, donc je voulais fermer un peu la porte à ce moment-là. Mais d’une façon générale, si ce n’est pas nécessaire, je reste à l’écart sur la piste et j’essaie de passer proprement. Nous sommes tous copains, enfin, j’essaie d’être copain. Certains ne pensent pas de la même façon quand on gagne (rires). Pour moi, que je gagne ou que

« J’ai demandé sa main à ma copine sur le podium de Vegas devant tout le monde… »

je perde, je reste amical, sauf si l’autre n’est vraiment pas sympa… On a tous grandi en roulant ensemble, on a donc toutes les raisons de rester amis. Certains pilotes ne le voient pas ainsi, mais moi j’essaie de continuer à m’amuser. Et puis, honnêtemen­t, à notre niveau, personne ne veut avoir d’ennemis sur la piste… »

Comment as-tu géré le stress avant la finale de Las Vegas ? Tu n’avais pas encore gagné, et l’on t’a vu détendu toute la journée…

« Je ne sais pas trop comment j’ai fait… Je voulais continuer à prendre du plaisir malgré ce stress. Je pense que j’avais plus de stress à la course précédente, à Salt Lake City. J’aurais pu remporter le titre à ce moment-là et j’y ai pensé toute la journée. Ce n’était visiblemen­t pas ce qu’il fallait faire ! Donc à Las Vegas, j’ai juste essayé de ne pas y penser. J’ai parlé à des gens, je suis resté occupé pour éviter de penser à cette pression, à ce championna­t. C’est pour ça que j’ai gardé le sourire toute la journée ! Si j’y avais trop pensé, j’aurais passé la journée à trembler (rires)… Donc au final, je m’en suis bien sorti. »

Comment as-tu célébré ton titre de champion ?

« Ça a été un week-end assez dingue… D’abord, j’ai demandé sa main à ma copine, sur le podium, devant tout le monde. Wow, c’était un sacré moment… Ensuite, on est allés à la fête organisée par Monster. Je me suis bien marré, j’ai dansé… Mais je n’en ai pas trop fait non plus car la saison Outdoor allait commencer et je ne voulais pas être trop fatigué pour reprendre l’entraîneme­nt, ça aurait été une grosse erreur… J’étais de retour à la maison dimanche et j’ai roulé le lundi. Pour l’instant, je dois rester concentré sur la saison Outdoor, et une fois que ce sera terminé, je pourrai prendre plus de temps pour moi. Je ne sais pas encore si je vais me faire plaisir en achetant quelque chose, peut-être un bateau. Pour l’instant, je dois aussi attendre que le bébé soit né (NDLR : le fils d’aaron et Kendall doit naître en juillet). J’aime bien pêcher, c’est un truc que les gens de la Côte Est comme Malcolm Stewart aiment bien car on attrape plus de gros poissons là-bas. Par ici, il faut être patient si tu vas pêcher. Quatre fois sur cinq, tu reviens les mains vides. »

Ce titre de champion va te permettre d’avoir plus de sponsors ? Tu penses que ta cote va monter en flèche?

« Je ne sais pas… L’équipe Yamaha Starracing a toujours été à 100 % derrière moi, tous mes sponsors sont bien présents. Je ne sais pas s’ils sont prêts à me donner plus car il me semble qu’ils me donnent déjà le maximum de ce qu’ils

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Le titre SX lui échappait depuis deux saisons. Pas question de passer à côté en 2018. L’ex-pilote de GNCC a célébré dignement ce succès au sein du team Yamaha Star Racing…
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Pour Plessinger, l’avenir s’inscrit toujours chez Yamaha. Championna­t SX 250 au programme en 2019 et sans doute le 450 outdoor.

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