Moto Verte

PARIS-BIARRITZ : LA CROISIÈRE VERTE QUI NE DIT PAS SON NOM

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Après avoir annoncé la fin de la Croisière Verte durant l’hiver 1982, au grand dam des aficionado­s, TSO revoit sa copie en proposant un nouveau rallye pour 1983 : le Paris-biarritz. En fait, une Croisière Verte revisitée. Ce qui ne change pas : course d’étapes, de ville en ville, par les chemins, agrémentée de spéciales. Ce qui change, c’est la possibilit­é pour les régionaux de ne participer qu’à l’étape locale – une excellente initiative – et la volonté de calmer le jeu au niveau de la longueur des étapes pour que la course se dispute avant tout en spéciales pour les meilleurs. L’armée de Terre pour la logistique et Europe 1 pour la médiatisat­ion sont toujours de la partie et le Loto fait son entrée en tant que sponsor. De Paris à Biarritz, en huit étapes, le rallye fait escale à Mailly-le-camp, Dijon, Thiers, Mende, Aurillac, Cahors et Nogaro. 153 pilotes répondent présents parmi lesquels Auriol (HVA 4T), Neveu et Vassard (Honda XR 500), Bacou et Baron (TT 600), Loue et Calzavara (IT 490), Joineau (PE 175), Crespo (Cardel 125), Delsaux (RM 250) et le team Peugeot au grand complet : Delavault (80), Boissonnad­e, Lacroix et Boyer en 125. Un constat : les Honda XR et Yamaha TT sont légion, au détriment des trails et pures enduros. La première étape entre Paris (départ à Beaugrenel­le sous la pluie) et Mailly-le-camp est une grande classique de feue la Croisière Verte. Chemins rectiligne­s, mais ornières grassouill­ettes et profondes, les 300 km ne sont pas de tout repos et 80 pilotes prennent des pions ! L’endurance de 2 heures au Camp de Mailly se déroule sur un sol hyper glissant. Les enduristes Crespo et Lacroix, armés de leur 125, la jouent en finesse et s’emparent de la course. Hubert Auriol (allumage grillé) et Cyril Neveu (moteur cassé) sont contraints à l’abandon. Il pleut toujours lorsque les pilotes s’élancent pour la deuxième étape, vers Dijon, 415 km qui ne changeront rien au classement. La descente vers Thiers est du même acabit : 400 km de chemins gras où François Crespo, victime de pépins mécaniques, concède 4 minutes à Denis Lacroix qui prend la tête devant son coéquipier Alain Boissonnad­e, deux Peugeot 125 devant le grand Serge Bacou et sa Yam 600 TT. Lors de la 4e étape, Auvergne rime avec soleil, pour une étape somptueuse avec des temps qui se resserrent sur un tracé sélectif ! Ludovic Loue remporte la spéciale devant Serge Bacou. Puis c’est la traversée de l’auvergne entre Mende et Aurillac, sur 250 km où Camier (KTM) fait parler la poudre dans la première spéciale. Denis Lacroix renforce sa position de leader devant Boissonnad­e et Delsaux fait une chute de 30 mètres, sans bobo, mais avec une sortie au treuil ! Entre Aurillac et Cahors, la course quitte l’auvergne pour le Quercy, 200 km à parcourir avec des temps larges sous une météo clémente. Denis Lacroix roule toute la journée avec un péroné cassé. Les choses virent à la catastroph­e le lendemain dans l’étape vers Nogaro où Besozzi, en sens inverse, le percute. Le pauvre Denis se retrouve avec une cheville et une main cassées, Besozzi laissant un pied dans la bagarre. Seuls Crespo et Loue pointent à l’heure chez les leaders avant que Loue ne se perde avec Bacou. Barat casse son moteur, Boissonnad­e connaît des problèmes d’embrayage… La première spéciale est une série de cinq tours d’un terrain de cross par pack de dix pilotes, la seconde, un superbiker (mi-bitume, mi-terre) sur le circuit de Nogaro. Crespo prend la tête avec 7’30 d’avance sur Delavault et son 80 Peugeot ! La huitième et dernière étape s’attaque aux contrefort­s du Pays Basque et les 78 rescapés n’ont plus que 250 km avant d’atteindre Biarritz où une spéciale-spectacle est organisée sur la plage au pied de l’hôtel du Palais (une autre époque) sous la forme d’un slalom parallèle. François Crespo casse le moteur de sa Cardel à vingt mètres de la ligne d’arrivée, pousse comme un malade dans le sable profond pour franchir la ligne d’arrivée et s’écrouler dans les bras de Thierry Sabine. Un film qui se termine comme au cinéma. Trois petites cylindrées s’emparent du podium : Crespo (125 Cardel), Delavault (80 Peugeot), Boissonnad­e (125 Peugeot). Jean-michel Baron se classe 4e et premier 4-temps et l’incroyable Jean-luc Guesnais place sa Honda 200 MTX (1er trail), à la 5e place. Ce premier Paris-biarritz fut une réussite totale. Pour autant, face aux difficulté­s d’organisati­on, au changement de gradés au sein de l’armée qui ne trouvait pas suffisante­s les retombées médiatique­s, TSO décide d’en rester là. Fin de la parenthèse enchantée. Snif.

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