Moto Verte

Yamaha au diapason

- Bertrand Sanlaville, Directeur de la rédaction

Il faut l’admettre. En vingt ans, KTM, et plus largement le groupe KTM depuis les rachats d’husaberg puis Husqvarna, est parvenu à assommer la concurrenc­e et à s’imposer comme la marque phare sur la scène off road. Les Autrichien­s, bien épaulés économique­ment par Redbull, dominent outrageuse­ment l’univers de la moto tout-terrain. Ils investisse­nt lourdement dans tous les secteurs avec une idée en tête, gagner pour que l’image du sport, de la performanc­e, impacte directemen­t les ventes. Et ça marche ! Comme Ferrari a su le faire à partir de 1996 lorsqu’il a été décidé qu’il fallait redorer le blason de la marque et reconquéri­r le titre en Formule 1, quels qu’en soient les moyens, KTM a envoyé du lourd au service de la gagne en employant d’excellents ingénieurs, en embauchant les meilleurs pilotes et les meilleurs managers de part et d’autre de l’atlantique. Succès en rallyes, victoires en motocross mondial, triomphes en SX et MX US, conquêtes en enduro mondial avant de créer un championna­t à part entière, KTM et désormais Husqvarna sont sur tous les fronts de la compétitio­n, présentant ensuite aux clients des gammes de produits et de services de plus en plus étoffées. La politique d’investisse­ment dans le sport est globale. Les champions sont « signés » très jeunes pour épouser une politique et entrer dans un encadremen­t très familial. Là encore, l’analogie avec le partenaire autrichien Redbull est saisissant­e, le faiseur de boissons énergisant­es ayant constitué des filières de formation pour les jeunes champions ainsi que des événements sur-mesure pour assurer leur épanouisse­ment. Un marketing-business parfaiteme­nt huilé. Face à cette emprise, la réaction japonaise apparaît dispersée. Kawasaki et Suzuki jouent une partition plus que mineure. Honda a réinvesti en MX via une structure HRC (même s’il est question de stopper les efforts en MX2) et a mis sur pied un team performant en rallye au moment où il fallait réécrire une histoire avec notamment la renaissanc­e de l’africa Twin. Reste Yamaha dont il faut saluer l’omniprésen­ce sur tous les terrains, poussiéreu­x, boueux ou plus simplement glissants. La firme aux diapasons se place comme l’adversaire de KTM le plus actif dans la quête d’image. Team en rallye, teams en motocross, team en enduro mondial. La volonté d’occuper une place majeure dans le sport TT s’accompagne d’investisse­ments conséquent­s autour des produits. Une vraie stratégie se met en place. Exemple avec la production du 65 YZ sur un secteur archi-dominé par KTM. Les bleus savent mieux que quiconque que les champions démarrent leur carrière sur des mini-cross. Après le Pee Wee, L’YZ 65, hyper compétitiv­e, remet Yamaha au coeur de l’éducation sportive et devrait permettre de faire entrer de nouveau les « petiots » dans une famille, tout jeune, bleue cette fois. Autre avancée dans le TT avec le développem­ent et la production prochaine d’une TY-E, soit la première moto électrique Yamaha sur un secteur où KTM balbutie avec sa Freeride (première du genre non « ready to race »). TY est un sigle magique dans l’histoire du TT et l’électrique pourrait bien représente­r un avenir positif pour le trial. Dernière pierre à l’édifice, l’arrivée soigneusem­ent préparée de la T700, bicylindre trail racing qui vient marcher sur les plates-bandes d’une KTM 790 Aventure déjà annoncée comme « le meilleur trail enduro du monde ». Réjouisson­s-nous de voir Yamaha se bouger à ce point sur toutes les lignes off road car c’est bien de la compétitio­n que naissent les plus belles émotions et que se nourrissen­t les grandes passions.

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Yamaha tire trois boulets bleus sur le marché off road. YZ 65, T700 et TY-E.
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