Moto Verte

Mathys Boisramé, un mental en granit…

- Par Jordan Labbé, Photos Jolab, Fred Rombaut, Pascal Haudiquert

Mathys Boisramé incarne la nouvelle génération du MX français de manière peu commune. En tête de L’EMX 250 et de l’élite MX2 alors qu’il avait du mal à trouver un guidon il y a deux ans, ce jeune de 20 ans mène une vie simple, discrète et déconnecté­e, en mode « avion » dans la vie comme sur la moto. Il nous a reçus dans son petit coin de paradis breton, entouré de son cercle d’amis, loin de Facebook, Snapchat et NRJ 12. Ça fait du bien…

« Mon truc à moi, c’est mettre du gaz et passer du temps avec mes amis. Le reste… »

Il y a deux ans, nous avions discuté ensemble peu avant le début de saison et tu n’étais pas serein sur ton avenir. Pas de team, pas de deal mais aujourd’hui, tu roules dans deux teams différents et tu es leader des deux championna­ts auxquels tu participes. On peut dire que tu as bien rebondi!

« Oui, c’est clair. J’ai passé une période difficile et cela n’a pas été simple avec Yamaha de trouver un guidon. J’étais vicechampi­on de France Junior, le champion était Maxime Renaux et c’est logiquemen­t lui qui avait la priorité chez Yamaha. On a finalement trouvé un accord avec Tip Top et l’on a fait ce qu’on a pu. J’ai malgré tout été champion de France Élite MX2 et j’ai participé à l’europe, mais je me suis blessé en fin d’année (une phalange coupée) et je me suis encore retrouvé dans une situation précaire car trouver un team quand on est blessé, même si l’on est champion, c’est compliqué. J’ai traversé des épreuves, ça m’a forgé le caractère et aujourd’hui, je suis récompensé et j’espère garder mes plaques rouges jusqu’au bout. »

Trouver une place dans un team, entrer dans le « système », toute la réussite d’un pilote dépend de cela?

« Pour entrer dans le système, il faut déjà qu’une marque t’ait repéré et qu’elle pousse pour te trouver une place dans un team. Cela passe par de bons résultats ou des coups d’éclat dès le plus jeune âge. Quand on a un titre, on est à peu prêt assuré d’avoir une place pour l’année suivante mais ce n’est pas automatiqu­e ! »

Avec ta position de leader en Europe 250, tu dois déjà recevoir des coups de téléphone?

« Normalemen­t, quand tu es champion d’europe, tu t’en sors mais dans n’importe quel cas, tu peux toujours te faire avoir ! Si tu es champion mais que tu n’es pas apprécié, que tu ne représente­s pas la marque comme il faut, que tu ne portes pas les vêtements que tu dois porter… tu peux toujours te faire virer du jour au lendemain. On est à l’abri de rien mais c’est sûr que le titre EMX aide bien. Pour ma part, on est en discussion pour 2019 donc je ne peux pas trop m’avancer mais je suis confiant. »

Cette année, tu évolues avec deux teams différents. Assomotor pour l’europe et Honda SR pour la France. Pas trop dur à gérer ?

« Deux teams, trois motos différente­s… »

Trois motos ?

« Oui, ma moto de tous les jours avec laquelle je m’entraîne et qui est toute d’origine, la moto de l’élite qui est préparée du mieux possible et ma moto de l’europe qui est une moto de GP et qui va très bien. Tout est différent, les tés de fourche, les guidons,

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