Moto Verte

HVA cross, gammes Sherco et Beta…

- Par Jordan Labbé - Photos Laurent Reviron, HVA

Avec près de 60 % de pièces inédites ou revues, la gamme Husqvarna 2019 évolue encore en profondeur pour 2019. On a traversé l’atlantique, direction la Baker’s Factory en Floride, pour une première prise de contact avec les nouvelles Husky.

C’est au tour d’husqvarna d’affronter les premiers regards de la presse internatio­nale sur sa gamme 2019. Comme on pouvait s’y attendre après avoir vu évoluer les pilotes officiels sur les « Rockstar Editions », il y a eu du changement sur les Husky. C’est en Floride, sur la base d’entraîneme­nt de Jason Anderson chez Aldon Baker, que nous a convoqués la marque pour nous présenter ses nouveaux modèles. Le thermomètr­e affiche 33 degrés à l’ombre, le taux d’humidité est lui aussi assez élevé et il y a de quoi se faire peur dans le jardin d’aldon ! On est assez loin des racines suédoises de la marque, mais c’est avec une certaine fierté qu’husky a tenu à célébrer son

premier titre SX US en catégorie reine, à l’endroit où tout s’est construit autour de Jason. Lors du traditionn­el briefing technique, les ingénieurs autrichien­s énoncent et expliquent la liste des changement­s. Elle est longue, elle ressemble à celle que l’on a déjà entendue chez KTM (voir « ce qui change ») quelques semaines plus tôt, mais il y a quand même quelques petites différence­s. Moins qu’avant, certes, mais il y en a. À commencer par cette plastique qui s’engage encore plus loin dans le côté atypique avec quelques éléments surprenant­s. Les plaques latérales sont littéralem­ent scindées en deux parties, ce qui ne sera pas le plus pratique pour coller ses bons vieux numéros découpés dans une planche de Vénilia. On poursuit sur le gardeboue arrière qui laisse entrevoir un arrière de cadre plus long, partiellem­ent composé de carbone. On remonte sur la selle, plus basse, mais malgré tout plus épaisse grâce à un meilleur placement des éléments l’électroniq­ue. Les ingénieurs ont cherché à rendre la moto parfaiteme­nt symétrique vue du dessus, malgré le pot d’échappemen­t – très exposé avec le nouveau design – et le système d’accès rapide au filtre à air. Ils ont augmenté légèrement la largeur sous la selle dans le but d’améliorer le feeling en position debout, tout en réduisant l’encombreme­nt au niveau de l’avant de la moto pour la position assise, en replaçant et en abaissant la position des radiateurs et en dessinant des ouïes plus enveloppan­tes. Tout comme sur les Katé, c’est la partie-cycle qui a bénéficié des plus grands changement­s avec une nouvelle version du cadre acier, rigidifié dans le sens de la longueur. Niveau moteur, on peaufine des blocs qui étaient déjà très performant­s face à la concurrenc­e. Trêve de bla-bla, on veut savoir ce qu’elles ont dans le ventre. À l’occasion, on saura ce que les tests riders ont dans le ventre aussi, vu la piste XXL mise à notre dispositio­n. Une texture sablonneus­e qui se creuse rapidement et « bouffe » pas mal de puissance à la roue arrière, des sauts impression­nants dont les appels de cinq mètres de haut sont truffés d’ornières, bref, une vraie piste US…

125 TC

À sa décharge, la 125 n’était pas vraiment la moto idéale pour évoluer sur notre piste d’essai qui réclamait beaucoup de puissance en bas. Si on l’avait presque oublié depuis quelques années, la 125 TC reste… une 125 ! Eh oui, pour sortir des appuis et aller vite dans le sablonneux, il faut cravacher, la maintenir dans les tours, donner un peu de sa personne quoi ! Rien d’étonnant jusque-là, mais vu la chaleur, les technicien­s ont préféré enrichir la carburatio­n ce qui a eu pour effet de ramollir un peu le moteur. Dans les tours, ça marchait fort, comme d’habitude, mais en bas, c’était plus compliqué. On ne fera pas de mauvais procès à la 125 qui n’a plus besoin de faire ses preuves au niveau moteur et les améliorati­ons du châssis vont dans le bon sens. Ses suspension­s sont agréables, prévisible­s et performant­es, l’ergonomie est bonne, bref, on a hâte de l’essayer plus longuement sur les circuits de chez nous !

« D’excellents moteurs dans des châssis au top ! »

250 TC

Si sa petite soeur a souffert chez Aldon Baker, la 250 a quant à elle une nouvelle fois fait grimper sa cote de popularité ! Elle marchait d’enfer la TC, toujours aussi facile à utiliser et surtout cette absence de vibrations qui donne presque l’impression de piloter un 4T qui fait un joli bruit rétro ! Quelle santé ! Le moteur est capable de tout. Il sait se montrer vif et rageur à l’attaque tout en restant facilement contrôlabl­e sur le filet de gaz. Le châssis bénéficie des dernières mises à jour du reste de la gamme et d’une ergonomie ultra-moderne, de suspension­s derniers cris et d’un haut niveau d’équipement­s… On ne prend pas de risques en écrivant que cette 250 TC est le meilleur 2T cross jamais produit ! On lui trouve un petit défaut quand même ? Allez, pourquoi pas un petit démarreur électrique à l’avenir ? On chipote…

250 FC

Comme sur le reste de la gamme, la 250 bénéficie d’une grosse mise à jour du châssis mais pas énormément de changement sur le moteur, si ce n’est un nouveau collecteur d’échappemen­t, quelques cotes retravaill­ées et une électroniq­ue revue. Personne ne s’en plaindra puisque la 250 TC reste la moto la plus puissante de sa catégorie, mais également la plus légère. En piste, pas de surprise, malgré la texture du sol, elle s’en est bien sortie. Comme sur les autres HVA, la position de conduite est naturelle malgré le guidon un poil trop bas pour rouler dans le sable, mais le petit bloc à soupapes a une santé incroyable. Linéaire, fort, puissant avec une allonge interminab­le, tout ce qu’il faut pour s’amuser dans la silice et ailleurs. On attend une piste un peu moins typée pour vous parler plus en détail des suspension­s, mais on peut vous dire que malgré la souplesse relative, on peut se « manger » quelques bons « courts » sans forcément se casser les poignets. À n’en point douter, une sérieuse concurrent­e pour le match MV 2019 ! Affaire à suivre.

350 FC

Outre les changement­s communs aux autres machines de la marque, la 350 FC évolue en douceur au niveau du moteur avec une culasse allégée et quelques cotes internes revues. En piste, la 350 reste assez spéciale, et difficile à situer. Son moteur se pilote à la manière d’une 250 plutôt dans les tours, mais il a logiquemen­t plus de puissance en bas sans pour autant bénéficier du couple du 450. Dans le sable, elle était plutôt à son avantage aux mains d’un bon pilote. Les niveaux « intermédia­ire/débutant » ont eu plus de mal, rien d’illogique. On pourrait la comparer à une 250 4T d’usine, en vente libre. Reste à voir si ce choix vous convient pour vous engager dans votre championna­t.

450 FC

Nouveau châssis, haut moteur retouché avec un gain annoncé de 500 grammes sur la culasse (!), nouvel arbre à cames, piston et traitement­s de soupapes revus en plus de toutes les évolutions communes, la 450 est la machine qui change le plus chez Husky pour 2019. En piste, le comporteme­nt n’est pas radicaleme­nt différent de l’ancien modèle – qui était déjà excellent – mais il est encore plus naturel, plus abordable, plus facile et au final, plus performant, que cela soit sur un tour chrono ou sur la durée d’une manche. Un vrai tour de force de la part d’husky avec une machine qui arrive à maturité, mise en valeur sur le terrain de jeux où elle a été en grande partie développée. Le moteur, en boîte 5 rapports contrairem­ent à la SX-F qui a une boîte 4, est ultrapuiss­ant, ne semble jamais fatiguer et tout passe au sol. Il y a une réponse instantané­e et efficace à chaque coup de gaz. Le châssis est équilibré, cette 450 FC est un véritable outil. Certains diront qu’elle est un peu lisse, qu’elle manque de fun ou de caractère. Ce n’est pas faux ! Mais nous, cela ne nous dérange pas. Tout est un peu plus facile et l’on prend plaisir à explorer ses propres limites sans jamais vraiment atteindre celle de la machine. Une belle réussite !

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 ??  ?? La 125 TC a souffert sur le circuit d’aldon Baker, sablonneux et défoncé, mais elle reste une référence dans la catégorie. Des sensations à confirmer sur une piste plus « convention­nelle ».
La 125 TC a souffert sur le circuit d’aldon Baker, sablonneux et défoncé, mais elle reste une référence dans la catégorie. Des sensations à confirmer sur une piste plus « convention­nelle ».
 ??  ?? La 250 4T reste un fer de lance pour Husqvarna. Quelques petites retouches au moteur et une nouvelle partie-cycle devraient lui permettre de se maintenir dans le haut du panier.
La 250 4T reste un fer de lance pour Husqvarna. Quelques petites retouches au moteur et une nouvelle partie-cycle devraient lui permettre de se maintenir dans le haut du panier.
 ??  ?? Husqvarna reste fermement accroché au 2T. Le développem­ent de la 250 TC continue, pour le bonheur des puristes, mais pas que !
Husqvarna reste fermement accroché au 2T. Le développem­ent de la 250 TC continue, pour le bonheur des puristes, mais pas que !
 ??  ?? Le nouvel habillage des HVA divise l’opinion sur la question esthétique mais le feeling et la position sont plus agréables en action.
Le nouvel habillage des HVA divise l’opinion sur la question esthétique mais le feeling et la position sont plus agréables en action.
 ??  ?? On peut reprocher aux HVA de manquer un peu de caractère, mais il y a toujours moyen de se faire plaisir en toute confiance.
On peut reprocher aux HVA de manquer un peu de caractère, mais il y a toujours moyen de se faire plaisir en toute confiance.
 ??  ?? Championne SX US en titre aux mains de Jason Anderson, la 450 FC est la moto qui évolue le plus dans la gamme. Un outil affûté, facile et performant !
Championne SX US en titre aux mains de Jason Anderson, la 450 FC est la moto qui évolue le plus dans la gamme. Un outil affûté, facile et performant !

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