Le choix du roi…
Résumons l’histoire. Après un insoutenable suspense et quelques roulements de tambour, la Fédération Française de Motocyclisme a livré le nom des trois pilotes français chargés de ramener une sixième étoile au Motocross des Nations qui se disputera à Red Bud début octobre. Paulin-febvre-ferrandis et pas de Musquin pourtant vice-champion SX 450 et vice-champion National 450, auteur de sa meilleure saison et victorieux notamment cette année à… Red Bud devant celui qu’on estime être le pilote le plus rapide de la planète avec Herlings, Eli Tomac. Pourquoi ? Parce que ? Parce que quoi ? On n’en sait rien, la FFM ayant décidé de maintenir un mutisme total et refusant de répondre à la moindre question « pour ne pas agiter de polémique ». C’est pourtant bien le fait d’opérer une sélection étonnante et de ne donner aucune justification claire qui suscite la polémique. Pas le fait de vouloir savoir pourquoi et comment cette décision incroyable a été prise. Il faut respecter la FFM qui a tout loisir d’user de ses pleins pouvoirs pour arbitrer, surtout en s’appuyant sur les résultats récents au MXDN. Mais ça n’empêche pas de s’interroger sur les raisons honnêtes qui ont poussé nos amis fédéraux à mettre de côté notre actuel meilleur pilote 450 dans son pays d’adoption, sur une piste qu’il connaît et maîtrise parfaitement. La seule bribe d’explication a été donnée par Jacques Bolle dans une vidéo enregistrée et postée sur les réseaux sociaux. Plutôt un aperçu d’explication où chacun peut comprendre ce qu’il veut comprendre et interpréter à qui mieux mieux les propos… JB parle de motivation, d’emploi du temps pour justifier la non-sélection de Marvin Musquin, laissant imaginer que MM25 n’a pas déployé un enthousiasme assez démonstratif auprès du prez’ dans un timing de courses plutôt serré pour mériter de porter le maillot bleu-blanc-rouge. J’interprète ? Comment faire autrement alors que Marvin Musquin a dans la foulée posté une vidéo (ah ! les réseaux sociaux, quel bel outil !) expliquant qu’il était motivé pour rouler et que son emploi du temps ne posait aucun problème ! Et comment ne pas croire Roger Decoster quand il dit que son pilote était déterminé à rouler ? Et quand le même Roger, qui semble s’y connaître un peu en matière de motocross, dit lui-même ne pas comprendre cette décision, affirmant que si Musquin avait roulé pour son pays, il aurait immédiatement demandé des explications à sa fédé pour justifier ce choix, on se dit que d’obscures raisons et de vieux contentieux qui nous dépassent stagnent entre la rue Parmentier à Paris et la Californie. Rien qui ressemble de près ou de loin à du sport et à des intérêts sportifs en tout cas. C’est pourtant bien de sport dont il va s’agir à Red Bud. Et d’un sport individuel à 95 %, même au MXDN. Une fois la grille tombée, il faudra aller le plus vite possible jusqu’au drapeau à damiers et surtout ne pas attendre son coéquipier pour l’encourager s’il a un coup de pompe… Pas indispensable de se faire des câlins pendant une semaine pour espérer être performant le jour J. On devrait légitimement sélectionner les pilotes les plus rapides au moment d’effectuer une sélection et ne pas miser en priorité sur l’expérience, l’esprit d’équipe, la sueur partagée ou je ne sais quoi. Ça n’a pas été le cas et c’est ce qui nous gêne, en peinant tout simplement à trouver un tel cas de figure dans l’histoire du sport national. J’ai l’espoir que mon édito se trouvera balayé par le triomphe de Febvre, Paulin et Ferrandis au soir du 7 octobre, car tous trois méritent le respect et la gloire. Ça ne m’empêchera pas de trouver toujours inexplicable, abracadabrantesque et croquignolesque le comportement arbitraire de notre instance dirigeante suprême…