Moto Verte

KTM 300 EXC

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Avant l’arrivée de l’injection, la 300 KTM EXC regroupait à peu près tous les atouts que l’on pouvait attendre d’une enduro avec un ensemble performant, polyvalent, fiable, économique en entretien qui avait la cote sur le marché de l’occasion. L’arrivée du nouveau système d’admission a quelque peu perturbé cette copie idéale. Si cette 300 reste une moto parfaite pour 95 % des enduristes, les plus rapides ont par exemple du mal à se familiaris­er avec ce moteur moins pêchu qu’à l’époque du carbu. un atout incontesta­ble pour randonner. Les éléments WP lisent parfaiteme­nt le terrain et l’on peut même se permettre d’entrer dans des sections de cailloux avec un maximum de moelleux et de sécurité. Le moteur, docile en bas régimes, renforce le plaisir. Le moteur de la Gas est également agréable pour avaler des kilomètres et voir du paysage. Sa courbe de puissance se montre plus linéaire que la KTM. En revanche, on regrette les éléments de suspension­s trop fermes et trop réactifs qui nuisent au confort et à la stabilité.

Laquelle de ces 300 tire son épingle du jeu en franchisse­ment ?

La KTM prend l’avantage sur ce chapitre grâce à un moteur qui redescend bas dans les régimes et à ses suspension­s souples et donc à son amortisseu­r qui assure un maximum de traction. Ce n’est pas le cas de la Gas. On peut se reposer sur la force de son moteur pour grimper. En revanche, sur le sol de notre terrain d’essai sec, la roue arrière avait tendance à rebondir dans les grimpettes un peu raides. La motricité n’était pas son point fort. À la descente, c’était cette fourche ferme qui rendait la moto difficile à placer et à contrôler. Pas évident de ne pas également subir l’inertie du bloc 300. Au niveau freinage, si la KTM offre un poil plus de mordant et d’attaque, les deux systèmes assurent des performanc­es largement suffisante­s.

Est-ce qu’en spéciale, la Gas 300 reprend l’avantage sur la KTM ?

Oui et pour les mêmes raisons. Arrivé sur notre spéciale, le technicien a modifié les réglages

des suspension­s pour augmenter le confort. Bien qu’elle n’ait pas réussi à rivaliser avec la KTM en termes de souplesse, la fourche de la Gas s’est révélée plus onctueuse. Le bloc de l’espagnole est sympa à l’attaque. On peut rouler un rapport au-dessus, tout comme attaquer plus et s’amuser à mettre des coups d’embrayage en sortie de virage pour s’extraire avec force. Les suspension­s plus fermes demeurent un atout. On est plus à l’aise pour se lâcher sur les sauts et pour arriver plus vite au freinage. Néanmoins, une fois les éléments assouplis, la fourche a fini par talonner à deux reprises sur un saut en descente avec une réception à plat. Et si les éléments très (trop ?) souples de KTM n’offrent pas suffisamme­nt de précision lorsque la vitesse augmente entre les piquets, sur ce même saut en descente, ils n’ont jamais talonné. Comme sur la 250, le bloc autrichien à injection demande un temps d’adaptation. La courbe de puissance est différente d’un moteur à carbu avec des bas, très bas et très souples, des mi-régimes plus virils et une allonge limitée. La plage de régime « efficace » n’est pas si grande. L’idéal ?

Accrocher les mi-régimes et garder un maximum de vitesse de passage partout. La réaction au coup de gâchette et au coup d’embrayage reste moins virulente que sur la Gas. Ce qui ne représente pas un handicap en termes d’efficacité, mais qui nuit quand même au niveau des sensations de pilotage.

Alors, 250 ou 300? À pilotage égal, les 300 peuvent se révéler plus fatigantes à emmener. Mais on peut aussi choisir de s’économiser en pilotage un rapport au-dessus et là, l’option ne se révèle pas plus gourmande en énergie. La 250 demeure le bon choix si votre priorité reste le plaisir de mettre du gaz et d’attaquer en spéciale. Pour tout le reste, il n’y a rien que vous ne ferez avec la petite et qui sera impossible avec la grosse.

Gas Gas ou KTM ? La moto parfaite pourrait être un mixte de ces deux machines. Les KTM sont agréables en balade. En revanche, la Gas se révèle plus véloce en spéciale. Le point négatif de la Gas reste ses suspension­s trop fermes. Et c’est au niveau du caractère moteur que ça pêche du côté de la KTM. Si l’on part du principe qu’il sera plus facile d’assouplir des suspension­s que de changer le caractère d’un moteur et si on ajoute le tarif plus attractif des Gas, alors l’avantage revient aux motos espagnoles. ❚

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On apprécie particuliè­rement la 300 KT en balade, mais elle reste performant­e à l’attaque.
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