MX US Pressenti
Pas de miracle, Eli Tomac était le plus fort cette saison et il décroche logiquement son deuxième titre outdoor US avant de partir à la conquête des Nations. Deuxième comme en 2017, Marvin Musquin avait le masque à l’arrivée mais démontre qu’il est bien l’un des meilleurs pilotes au monde en motocross.
Nous vous avions laissés le mois dernier au lendemain de Washougal avec un Marvin Musquin ne comptant que 15 points de retard sur Eli Tomac. Que s’est-il passé en trois courses disputées à Unadilla, Budds Creek et Ironman ? Petit cours de rattrapage pour ceux qui étaient en vacances à se dorer la pilule. Deux épreuves se sont disputées dans des conditions dantesques ce qui pouvait logiquement redistribuer les cartes, mais il n’en fut rien. Si l’an dernier, Tomac n’avait remporté aucune des cinq dernières épreuves jouant même avec le feu sur la finale à Iron Man, il semblerait que sa gestion de la pression se soit améliorée ces derniers temps même si ses mauvais départs ne lui ont pas facilité la tâche. Musquin et Tomac sont repartis à égalité de points après la boue d’unadilla et il restait toujours 15 points à combler pour Marvin sur les deux dernières épreuves. La semaine suivante sur le circuit de Budds Creek, le pilote français a manqué l’occasion de refaire son retard, amoindri après une chute à l’entraînement dans la semaine. De son côté, Eli Tomac a gratifié le public d’une belle remontée en seconde manche pour s’adjuger sa 15e victoire de manche et sa 8e épreuve de la saison. L’écart entre nos deux adversaires est passé à 20 points avant la grande finale à Iron Man. C’est 10 de moins qu’en 2017, ce qui laissait encore un espoir légitime pour Marvin de remporter son premier titre MX US 450. Même avec une avance plutôt confortable, une casse moteur comme pour Tomac à Red Bud ou une blessure (souvenez-vous de l’épaule de Christophe Pourcel en 2010 lors de la finale MX US) peuvent changer le cours de l’histoire. L’incertitude était donc au rendez-vous, d’autant plus que la pluie s’est invitée sur le magnifique circuit de l’indiana. Dans ces conditions dantesques, chacun a essayé de tirer son épingle du jeu, ou plutôt de survivre dans la boue devenue collante au fil des heures. Musquin (4e) a raté son départ en première manche et Tomac (2e) est parti à la faute. L’essentiel était quasiment assuré avant l’ultime départ avec 24 points d’avance pour l’officiel Kawasaki. Bien que mal parti, ce dernier ne s’est pas emmêlé les pinceaux et a assuré l’essentiel : un deuxième titre outdoor, une première depuis Carmichael en 2005 et 2006. Tomac a été plus fort cette saison, a marqué plus de points qu’en 2017, mais a de nouveau dû attendre l’ultime course pour être sacré comme l’an dernier. Musquin a été, de son côté, plus régulier repoussant l’échéance au maximum et il termine pour la deuxième fois vice-champion outdoor derrière son ennemi juré. Il n’y aura pas de revanche aux Nations sur la piste où s’est imposé le Français et c’est bien dommage. Coup de chapeau également à Ken Roczen qui, avec ses deux blessures aux bras, termine sur le podium final de cet outdoor 2018. ❚ (Résultats p.127)