Nambotin, roi de France
En remportant son 9e titre de champion de France et cette année le scratch officieux, Christophe Nambotin entre encore un peu plus dans la légende. Loïc Larrieu gagne le E2 pour la 4e fois et Julien Gauthier s’empare enfin du titre E1.
On a beau s’y habituer, la qualité du championnat de France d’enduro ne cesse de s’améliorer. Jean-luc Miroir, son promoteur, annonce une moyenne de 440 demandes d’inscriptions par épreuve cette saison. Pour seulement 370 engagements délivrés au maximum… Et après des épreuves au sérieux indéniable tout au long de l’année, le championnat 2018 s’est terminé en apothéose à Brioude mi-septembre. Difficile de trouver pareille organisation, si ce n’est dans le souvenir que l’on garde de l’épreuve mondiale en 2014. Trois spéciales superbement agencées et différentes, un parcours accessible et par endroits sélectif, plusieurs points spectateurs bien indiqués et comportant des parkings, des buvettes aux points stratégiques, un paddock en quasi centreville… N’en jetez plus ! Si, si. On peut ajouter un soleil omniprésent, un public venu en masse et une ambiance parfois débridée avec l’envie certaine de fêter tout ça. Et vous obtenez un week-end mémorable en Auvergne…
Peuple auvergnat
Du coup, on a passé un week-end passionnant et tendu dans certaines catégories. L’absence de Mathias Bellino en E2 enlevait malheureusement tout suspense dans la catégorie. Loïc Larrieu n’avait plus qu’une poignée de points à remporter pour être sacré dès le samedi soir. Heureux le Sudiste, forcément un 4e titre, mais pas flamboyant car il avait en tête l’image de son pote alité. C’est derrière qu’il y a eu baston, entre Vissac et Basset. L’amateur auvergnat contre le pro ardéchois. Et le pilote Beta s’est imposé, raflant la place de vice-champion de France E2 à son adversaire et la victoire dimanche pour une demi-seconde sur Larrieu. Très fort ça M. Vissac. Moins de suspense en E3, Nambotin ayant remporté toutes les épreuves depuis le début de saison avec Geslin dans sa roue et Dumontier en embuscade pour la 3e place. Et c’est encore dans cet ordre que s’établit le classement final. On notera évidemment que c’est Nambot’1 qui remporte le scratch une nouvelle fois
et permet à Gas Gas de s’offrir le titre constructeur 2018 devant Yamaha et KTM. En E1, l’absence de Tarroux dès après la première épreuve en Ardèche a permis à Gauthier de donner sa cadence à la catégorie. Gotgot remporte huit journées sur dix et triomphe à Brioude, devant un « peuple » auvergnat acquis à sa cause. À 35 ans, son premier titre Élite 1 est comme une récompense après des années de « poulidorat ». Et la joie non feinte de son équipe YAM-B2R et celle de sa famille faisaient plaisir à voir. Thomas Dubost termine 2e du championnat même en étant absent (voir encadré) alors que Jérémy Miroir complète ce top 3 en E1.
Tension
En Junior, avec trois catégories cette saison, la course fut intense. Et si Blanjoue remportait sans conteste le titre J2 malgré lui et aussi une absence pour cause de championnat européen, ce fut plus tendu en J1 et J3. Bagarre intense et jouissive en Junior 1 entre Espinasse et le Belge Antoine Magain. Une bagarre où l’officiel Sherco est sorti vainqueur à six reprises cette saison et notamment à Brioude en signant samedi le 2e temps scratch cumulé de la journée ! Titre donc plus que mérité pour l’occitan alors que Magain n’a rien à se reprocher si ce n’est un poil trop de fougue (faut le faire face à l’ultra-énervé Espi…). « L’atomic » Alexis Beaud complète ce podium si disputé. En J3, il y a eu tension jusqu’au bout également. C’était le pilote victorieux le dimanche qui devenait champion de France tellement la bagarre entre Valérian Debaud et David Abgrall était serrée depuis le début de saison. Et c’est le premier cité qui s’imposait pour dix secondes, ramenant un titre dans le clan Husqvarna France. En J2, en l’absence de l’officiel KTM France Hugo Blanjoue, une belle baston a eu lieu entre Till De Clerq (HVA) et Léo Le Quéré (TM). En signant un magnifique doublé, le premier se retrouvait vice-champion de France pour un point. Quasi inconnu en début de saison, le Sudiste d’adoption a fait une entrée remarquée dans le monde des enduristes Élite… (Résultats p. 127)