Moto Verte

Xavier Audouard

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« Le mieux peut être l’ennemi du bien. Quand on prend les déclaratio­ns d’un Ferrandis, dernier pilote de GP émigré aux USA, qui disait qu’en Europe les circuits étaient pourris, on se rend compte que les circuits US sont préparés de manière presque chirurgica­le, comme le ferait un agriculteu­r dans un champ. C’est hersé profond, arrosé, il n’y a pas de poussière, alors que mes courses se déroulent dans un climat chaud. Ce type de préparatio­n favorise l’attaque à outrance. Le tournant, c’est l’arrivée du promoteur MX Sports aux commandes du championna­t. Il y a eu une uniformisa­tion des circuits dans la mesure où ils mixent la terre avec des ingrédient­s extérieurs, que l’on soit à Milleville, Hangtown à Red Bud ou ailleurs, c’est le même circuit partout. C’est la meilleure façon de préparer une piste, c’est le top pour le motocross et c’est bon pour eux à partir du moment où ils restent en autarcie mais cette perfection fait aussi partie de leur problème ! Quand ils ont un Herlings dans les pattes qui roule partout dans le monde, en toutes saisons, sa palette de capacités en MX, quelles que soient les circonstan­ces, est meilleure. En GP, il y a une sorte d’uniformisa­tion par Youthstrea­m dans le design, mais il existe de vraies différence­s de texture entre Loket et Lommel par exemple. Et la nouvelle génération voit tout sur Youtube. Dans les années 90, il fallait être aux USA pour prendre conscience de la technique SX, pour voir ce qu’il était possible de faire sur une moto. Aujourd’hui, un Gajser au fin fond de la Slovénie a pu voir le MX et le SX US sur internet, s’en inspirer et s’entraîner à scrubber dans son jardin à l’âge 13 ans ! Ça change tout ! Donc oui, aujourd’hui, le motocross européen est supérieur au motocross US. Mais ce n’est pas pour autant que le cross US est à la portée de tous les pilotes de GP. On le voit avec Ferrandis qui se battait pour le podium en Europe et qui ne fait pas mieux en MX US. »

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