Moto Verte

La grosse marche

Pas la moindre hésitation face à cette belle marche, normal pour David Abgrall, troisième du Mondial E3 et pas du style à se bloquer devant l’obstacle. Avant de maîtriser comme le pilote Beta OxMoto, voici les bases pour comprendre le mouvement, tenter re

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Par 9 1/2 avec le soutien de David. Photo La Pouge

JAMBES

« On peut parfois passer une marche en sautant, comme l’appel d’un saut, et là il va falloir bien travailler avec les jambes pour ne pas partir par-devant… » David a carrément raison, taper et sauter, ça va plus vite et les jambes sont bien sûr très sollicitée­s. Mais réaliser ce geste requiert un niveau minimum. Pour le passage sage d’une marche, le « classique » décomposé en deux coups de gaz, elles n’ont guère plus de répit. En cabrant avant le choc de la roue arrière sur le bas de l’obstacle, les jambes sont quasiment tendues comme ici. Elles aident ensuite à amortir l’impact, une légère flexion en restant souple. La roue arrière tape, elles se replient pendant que la moto monte jusqu’à une bonne flexion une fois la roue arrière au sommet.

EMBRAYAGE

L’embrayage est actionné pour déclencher le wheeling, ensuite il faut l’exploiter sagement. Il est utile pour ralentir ou carrément se stopper en haut de la marche. Il peut aussi permettre de relancer le moteur au deuxième coup de gaz (quand l’arrière tape). Dans tous les cas, il ne doit pas être sollicité à l’excès, au contraire. Avec son 300 2T, David préviens : « Je mets un petit coup d’embrayage pour lancer la moto sur les troncs, mais pas trop, le coup d’embrayage, ça peut-être violent et parfois dur à contrôler. »

GAZ

Une bonne gestion de la poignée de gaz est primordial­e et même indispensa­ble. Tout d’abord une première accélérati­on pour cabrer. La roue avant doit taper la marche entre la mi-hauteur et le somment (aux trois quarts), c’est l’instant du deuxième coup de gaz. La hauteur de l’obstacle détermine l’énergie à déployer sur la poignée, un besoin plus ou moins fort de décoller et ici, le Breton ne lésine pas : « Tu fais une roue arrière, il n’y a que l’arrière qui t’aide et là il faut mettre un bon coup de gaz sur le tronc sinon tu pars en avant et ça ne va pas le faire. » Brutal !

POSITION

On a parlé des jambes, mais le haut du corps et les bras ne mollissent pas non plus. Le buste est penché vers l’avant, dans la position la plus verticale de la moto, le haut du corps est quasiment parallèle à l’ensemble selle/réservoir. À ce stade les bras sont pliés pour ensuite se détendre et pousser quand la roue arrière se pose au sommet. « Il faut accompagne­r la moto qui suit la forme des troncs, l’inclinaiso­n, puis plus tu arrives vers le haut et plus tu dois repousser la moto avec les bras. » VISUEL

Sur la prise d’élan avant l’obstacle, les yeux sont déjà rivés sur la marche, aux trois quarts de sa hauteur, à l’endroit où la roue avant va taper.

Mais avant d’en arriver là, une reconnaiss­ance visuelle générale est déjà indispensa­ble afin d’évaluer la difficulté. La zone de prise d’élan, la marche en elle-même, mais aussi l’après marche histoire de ne pas finir dans le fond d’un trou ou exploser sa roue sur un maudit rocher.

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