« L’ALLONGE DE LA GASGAS VOUS CATAPULTE VERS LE PREMIER VIRAGE. »
Les choix techniques sont-ils tous les mêmes ? Non. Au contraire, il y a des différences notables, à commencer par le cadre périmétrique en aluminium sur la Kawa alors qu’il s’agit d’un modèle acier simple berceau dédoublé sur la Gas. Les suspensions sont des WP sur la GasGas, dont la fourche à air. C’est du Showa et une fourche à ressorts sur la KX. Le moteur est un simple arbre à cames sur la MC-F contre un double sur la Kawa. Le collecteur d’échappement de la KX est doté d’une chambre de résonance, pas celui de la Gas.
La différence est-elle perceptible dès la prise en main ?
Oui. La GasGas n’est pas aussi fine que la Kawa particulièrement étroite entre les jambes. La KX semble également un peu plus basse de selle, ou tout du moins plus moelleuse quand on s’assoit. Au démarrage, on note aussi une différence avec un moteur sur la Gas qui sonne plus rauque au coup de gaz. C’est moins feutré et ça vibre aussi un petit peu plus. En action, le petit gabarit GasGas dégage une certaine rigidité. Ce n’est pas le cas de la Kawa, elle aussi plutôt courte, compacte et dont on apprécie tout de suite la rondeur du moteur. Celui de la Gas est plus direct à l’ouverture des gaz.
La GasGas est-elle la plus maniable ?
Non. Ces deux machines ont un peu plus de 4 kg d’écart sur la balance, mais la légère GasGas ne prend pas pour autant le dessus pour virer court, changer vite de trajectoire ou manoeuvrer dans les sauts.
On apprécie immédiatement ce poids plume, sa réactivité quand ça tournicote. Par contre, l’inertie est un peu plus importante. La Kawa pousse un peu moins dans les passages étriqués. La finesse de la verte est aussi un bel atout. Cet ensemble est vraiment facile à bouger, à caler dans une ornière avant de s’incliner sans avoir à forcer. Dans les sauts, les deux sont agiles avec encore une fois une petite préférence pour la fine Kawa à l’inertie moindre.
La Kawa est-elle plus stable?
Oui. Elle l’avait démontré sur le comparatif. Peu importe le circuit, la KX ne laisse pas entrevoir de lacunes quand il s’agit de tailler droit. Sortie de virage, l’ornière est profonde avant de s’élancer sur une série de vagues, la verte conserve sa ligne et permet d’avaler la série avec un max d’élan. Sur le passage, elle ne se désunit pas
en conservant un bon équilibre. La GasGas est un peu moins évidente à maîtriser. On garde sa ligne moins aisément à l’accélération. Sinon dans les vagues, elle assure et garde le cap. Sur une accélération défoncée en montée, elle n’offre pas non plus la motricité de la Kawa. Sur les réceptions cassantes, elle tape aussi plus fermement. La fourche à air n’y est sans doute pas étrangère. Pas de doute, la Kawa confirme son efficacité dès que ça tabasse fort.
Le moteur GasGas est-il plus puissant ?
Peut-être. Disons qu’on serait curieux de découvrir les données d’un passage au banc tant le bloc japonais se montre véloce dès qu’on le pousse dans ses derniers retranchements. Le circuit de Souillac est plutôt du genre technique et la longue ligne droite de départ est le seul secteur permettant d’exploiter au maximum ces deux 450 cross. Sortie de virage, passage des quatre premiers rapports, le moteur de la GasGas est radical. Une force et une allonge vous catapultent vers le premier virage. La sensation est moins bestiale avec le Kawa. Par contre, passé un certain régime, le KX sort les crocs et il y a là aussi un tempérament de feu qui ne demande qu’à se libérer. Ici aussi, c’est très puissant. Le MC-F le plus fort ? Oui sans doute, mais pas de beaucoup.
Le moteur Kawa est-il plus difficile à exploiter ?
Non. Dès la prise en main, nous avons immédiatement apprécié la rondeur du moteur de la KX. En poussant un peu plus le test, on se rend vite compte que pour un 450 cross, il se montre vraiment facile à maîtriser. L’ouverture des gaz est très simple à gérer.
Pour avoir une montée en régime progressive, ça se fait naturellement. Attention, en y allant franco, le KX a aussi du répondant pour défoncer rageusement un appui. Sur la Gas, le moteur n’a pas ce côté aussi docile. Même si la gestion des gaz est facile, le moteur est tout de suite plus rageur. Moins évident à piloter de manière linéaire.