250/450 GasGas du team 737 Performance…
GASGAS 250 « DAVID HERBRETEAU » ET 450 « ANTHONY BOURDON »
Pour sa deuxième saison, le team 737 Performance de Valentin Teillet s’est donné les moyens de jouer les premiers rôles sur le championnat de France Élite. Avec le champion 24MX Tour MX2 en titre Anthony Bourdon et un David Herbreteau revanchard, la structure affiche la couleur. Ça tombe bien, on s’est dégoté une belle piste pour prendre la mesure des machines.
2020, l’année de l’apprentissage pour le team 737 Performance avec un Valentin Teillet pilote et manager. 2021 marque la transformation. D’abord parce que le Vendéen a définitivement raccroché le guidon pour se consacrer à 100 % au team. Ensuite, pour construire un palmarès sportif à la hauteur des ambitions de son boss, la structure CBO s’est professionnalisée et a changé de couleur cet hiver. On trouve désormais des GasGas sous l’auvent avec Mathis Valin (85 cm3), Thibault Maupin (250 cm3), Loris Lévy (250 cm3) et les deux pilotes phares qui nous intéressent aujourd’hui, Anthony Bourdon et David Herbreteau. Pour ce dernier, « c’est une nouvelle carrière » ! Conscient d’avoir raté un train en tant qu’espoir du cross français, David Herbreteau souhaite désormais construire un palmarès sur le sol français en MX et en SX. Malgré de nombreuses saisons au plus haut niveau marquées par des blessures, le pilote breton n’a que 23 ans et encore de belles choses à réaliser. Du talent et un potentiel pas forcément exploités de la bonne manière, une histoire qui vous rappelle sans doute celle du boss du team 737 Performance. C’est aussi pour cette raison que Valentin Teillet a souhaité l’intégrer dans sa structure pour 2021.
« 500 TR/MIN ET CINQ CHEVAUX DE PLUS PAR RAPPORT À L’ORIGINE… »
« Je connais David depuis tout petit, on vient de la même région. Nous étions dans le même team ensuite chez Bud Racing. On a commencé à travailler ensemble à l’entraînement l’année dernière. J’ai vu que le David d’aujourd’hui n’est plus le même.
Il a appris de ses erreurs. Je le vois tous les jours à l’entraînement, il s’est professionnalisé. Il a un potentiel qui est de plus en plus exploité. Je me suis un peu reconnu en lui. On veut un titre de champion de France avec GasGas CBO. » Pour l’accompagner sur son objectif de titre MX2, Valentin Teillet n’a pas hésité à lui fournir une machine ultra-performante. En relation depuis plusieurs années avec Jérôme Salhi, le moteur a été envoyé
chez SR Motorsport dont la réputation dans la préparation n’est plus à faire. Jérôme possède un certain savoir-faire dont peuvent attester tous les pilotes qui lui ont fait confiance (Maschio, Bolley, Frossard, Demaria, Boissière, Boog, Boisramé, Rubini…). Jérôme s’est occupé personnellement du moteur de course de David Herbreteau. « On commence à avoir pas mal de recul sur le bloc autrichien. J’ai fait des modifications au niveau du rapport volumétrique et des conduits de culasse. Cela apporte de la performance. Ensuite par l’électronique avec le boîtier GET et le double injecteur, il y a un travail important de mise au point sur le banc afin de sortir une cartographie associée à la moto. Cela m’a pris deux jours pour y parvenir avant de partir sur la piste. Je voulais une machine facile et pleine. La plage d’utilisation entre le couple max et la puissance max est augmentée de 2 000 tr/min environ. Au total, ça demande une semaine de travail pour arriver à ce niveau-là sans demander un budget excessif. »
Un cran au-dessus !
Dans sa robe rouge, la GasGas de David Herbreteau est superbe et bardée de pièces spéciales. Pour cet essai, je vais dans un premier temps rouler avec la version entraînement et son moteur d’origine pour passer ensuite sur celle de course. Un temps de chauffe est nécessaire sur cette dernière pour mettre en température l’huile et les pièces. Les coups de gaz libèrent un son rageur qui laisse deviner toute la préparation de Jérôme Salhi. En prenant place, le poste de pilotage est forcément adapté à la taille de David avec un guidon assez bas et sur l’arrière. Rien à signaler sur les commandes dans l’axe des bras. La poignée de gaz est très libre et pour cause, la moto n’a qu’1 h 30 de fonctionnement. Intéressons-nous directement au coeur de cette 250. Grandes montées avec du grip, le circuit est idéal pour tester sa puissance. C’est simple, par rapport à celui d’origine, il y en a plus partout. Le mécanicien de David m’avait prévenu, il ne faut pas hésiter à lui faire prendre des tours. On se rapproche du comportement des machines de GP qui conservent beaucoup de force à bas/mi-régimes et développent ensuite une allonge incroyable. Jérôme Salhi a réussi une préparation qui permet de rester sur le même rapport entre les virages. On peut par exemple prendre une courbe en montée en 4e et la moto continue de cabrer alors qu’on aurait déjà passé un rapport sur l’origine. Forcément, cela demande davantage d’efforts pour appréhender cette puissance supplémentaire. Autre possibilité et avantage du kit GET installé sur la moto, il permet avec, le système « LCGPA », d’intervenir sur le traction et le launch control grâce à un bouton rouge sur le guidon. Pour se faire, il suffit d’appuyer trois secondes sur ce dernier pour ajuster le « traction control » (de 0 à 9). On maîtrise le patinage de la moto en dégradant l’avance sur l’allumage.
« Il offre aussi la possibilité d’optimiser les départs avec une plage de régime idéale pour s’élancer de la grille, explique Jérôme. Je peux également mettre des tours/minute en plus en fonction des rapports. Celle de David a 500 tours de plus par rapport à l’origine et développe 5 chevaux supplémentaires. On va encore peaufiner les réglages grâce à des acquisitions de données prises directement sur la piste. Avec le ressenti de David, il est indispensable de bosser sur l’électronique. À moteur identique, tu peux avoir deux motos totalement différentes avec l’électronique. »
Concernant le châssis, un gros travail a été effectué sur les suspensions avec une fourche assez ferme et l’arrière plus souple qui permet d’obtenir une bonne traction. David dispose d’une belle arme dans sa conquête du titre Élite MX2 et franchement, il ne serait pas surprenant de voir la GasGas 737 Performance devant au premier virage.