Les Libanais, acteurs économiques majeurs du Kurdistan d’irak
Depuis la guerre d’irak en 2003, près de 180 compagnies libanaises ont ouvert une filiale dans la région kurde du pays. C’est vingt fois plus que leurs homologues françaises. De nombreux entrepreneurs libanais y ont également créé leur entreprise sous statut local (1). À l’exception des compagnies turques et iraniennes, dont les propriétaires sont souvent issus des minorités kurdes de ces pays frontaliers, il s’agit de la plus importante communauté d’affaires étrangère à y opérer. La région, forte d’une croissance économique de 70 % sur cinq ans entre 2003 et 2008, suivie d’une hausse annuelle de 8 % de son PIB jusqu’en 2014, a longtemps présenté des atouts considérables pour les investisseurs.
L ’instabilité qui reste associée à la région kurde d’irak, résultat des guerres successives à s’y être déroulées – dont aujourd’hui encore la lutte contre l’organisation de l’état islamique (EI ou Daech) –, a toutefois eu tendance à primer dans les esprits sur la politique de libéralisation de son marché orchestrée par le Gouvernement régional kurde (GRK) depuis une dizaine d’années. Ainsi, nonobstant l’intérêt que lui portent bon nombre de groupes pétroliers, comme DNO, Gulf Keystone Petroleum, Chevron ou Total, les entreprises et entrepreneurs européens – à l’exception des britanniques – ne s’y sont que faiblement engagés. Les compagnies américaines ne sont guère plus présentes. La mise de côté du marché kurde par ces acteurs souligne d’autant plus le dynamisme des hommes d’affaires libanais : ces derniers se sont rapidement investis dans ce qui a un temps été considéré comme un « prochain Dubaï ».
Alors que certains n’y ont associé que risques et contraintes, ils y ont aperçu des opportunités à saisir. Des paramètres historiques, sociaux et culturels ont influencé les modalités de leur immigration et leur degré d’intégration dans l’économie et la société kurdes.
• « Mission accomplie » : le marché est ouvert
Le 1er mai 2003, à bord du porte-avions USS Abraham Lincoln, le président américain George W. Bush (2001-2009) déclare triomphalement que les « opérations majeures de combat en Irak ont pris fin ». Profitant de la levée consécutive de l’embargo imposé par L’ONU sur le pays depuis 1990, trois compagnies libanaises viennent s’installer dès 2004 dans sa région kurde. Mazen Bissat, un pharmacien libanais passionné d’aviation et à la tête de la compagnie aérienne Tapis volant (« Bissat al-rih » en arabe, jeu de mots formé à partir de son nom), ouvre une ligne directe entre Beyrouth et Erbil. Il y transporte tout d’abord quelques hommes d’affaires, à leur demande, dans un bimoteur Metroliner de 19 places. Puis, fort du succès rencontré, il organise des vols réguliers en Boeing 737 deux fois par semaine. Le manque criant d’infrastructures dans cette région au sortir de la guerre attire en effet des entreprises spécialisées dans la construction, l’aménagement et l’urbanisme. Réactive, Byblos, l’une des banques libanaises dites alpha (c’est-à-dire dont les dépôts excèdent 2 milliards de dollars), y ouvre également une agence en 2006. Elle y suit sa clientèle d’affaires et espère profiter du développement éclair de l’économie locale. Nouveau pôle d’attraction du pays, la région kurde est rapidement présentée comme l’« autre Irak », slogan issu d’une campagne publicitaire lancée en 2005 par le gouvernement local et destiné à vanter ses atouts commerciaux et touristiques. Longtemps en marge du pays, elle gagne en centralité jusqu’à devenir la porte d’entrée privilégiée des entrepreneurs et des investisseurs en Irak. Les avant-postes qu’ils y établissent s’apparentent à de futures bases arrière desquelles ils souhaitent déployer leurs activités une fois l’ordre rétabli dans le reste du pays. Comme l’indique le dirigeant d’une entreprise libanaise de construction opérant à Erbil depuis 2004, « le Kurdistan reçoit 17 % du budget fédéral, ce qui veut dire qu’il reste 83 % dans le sud que les Libanais regardent avec leurs grands yeux » (2). En attendant, et en seulement quelques années, tous les secteurs d’activité sont investis dans la région : hôtellerie, restauration,
import-export, éducation, bien-être, commerce de luxe, etc. Cinq nouvelles banques libanaises suivent l’exemple de Byblos dans sa conquête du marché kurde, et la compagnie Middle East Airlines, fleuron du transport aérien libanais, démocratise l’accès à cet « eldorado » dès 2010 en offrant quotidiennement et à prix abordable un vol aller-retour sans escale entre Beyrouth et Erbil.
Cette rapidité de réaction des Libanais n’est pas le fruit du hasard. Karwan Jamal Tahir, ancien directeur adjoint du département des Affaires étrangères kurdes et actuellement haut représentant du GRK au Royaume-uni, explique que les deux communautés sont liées de longue date : « Les Kurdes ont des liens historiques importants avec le Liban. Il y existe une large communauté kurde depuis la Première Guerre mondiale et les accords de Sykes-picot [mai 1916]. » Quand leur région s’émancipe du reste de l’irak, ils se tournent spontanément vers des compagnies libanaises pour en dynamiser l’économie. Ces dernières sont démarchées et incitées à venir s’y établir. « Nous avons beaucoup travaillé dans les pays du Golfe et participé à leur développement, donc les Kurdes qui veulent suivre le même chemin se tournent vers nous. Ils se tournent vers ce qu’ils ont vu, ce qui se fait de meilleur à proximité. […] En tant que Libanais, nous sommes habitués à des situations sécuritaires instables, nous sommes flexibles à ce niveau-là. Nous sommes également flexibles sur le travail : nous n’avons pas de procédure fixe, nous pouvons un peu tout faire sans être bloqués par des procédures codées », explique un représentant d’une entreprise libanaise présente dans la région kurde d’irak depuis 2005.
Les Libanais, acteurs économiques majeurs du Kurdistan d’irak
• Un terreau fertile pour les affaires libanaises
Un habitus kurde veut que les besoins de la population soient largement pris en charge par l’état et les institutions publiques. Ainsi, environ 65 % des Kurdes irakiens vivent de revenus réguliers alloués par leur gouvernement (salaires, retraites, allocations diverses). Si l’on ajoute à cela les emplois contractuels, le chiffre friserait 90 %. La culture de l’entrepreneuriat n’ayant alors jamais été très développée et les salaires de la fonction publique ne permettant que rarement d’investir à titre privé, la porte est ouverte aux entreprises et aux entrepreneurs étrangers. Depuis 2011, la raréfaction des opportunités d’affaires disponibles au Liban, décrite par de nombreux dirigeants d’entreprises installés à Erbil, a poussé les sociétés libanaises à étendre leurs activités à l’étranger. Les tensions politiques internes et le conflit syrien ont négativement impacté la croissance économique du « Pays des Cèdres ». Une forte hausse du nombre de filiales de compagnies libanaises ouvertes annuellement auprès du ministère kurde du Commerce et de l’industrie est alors enregistrée à cette période (seulement dix en 2010 contre 27 en 2011 et jusqu’à 42 en 2013). Des particuliers ont également tenté leur chance en ouvrant une affaire dans la région, parfois sans aucune expérience entrepreneuriale préalable. La proximité géographique d’erbil, à environ deux heures de Beyrouth par avion, lui a conféré un atout supplémentaire en tant que destination d’affaires. Certains sont allés jusqu’à prendre le risque de vendre leur maison au Liban pour se constituer un capital et y investir.
Dans la région kurde d’irak, les Libanais mettent alors à profit diverses ressources. Outre les importantes capacités financières préalables de certains, ils sont tous armés d’un fort capital humain, nourri par des études supérieures et/ ou une formation professionnelle. Quelques-uns poursuivent des activités économiques familiales et ont ainsi « hérité » d’attitudes et de savoirfaire intergénérationnels. Un vendeur de cigares installé à Erbil est par exemple le petit-fils d’un muletier s’étant enrichi durant la guerre du Liban par la contrebande de cigarettes ; son père avait par la suite continué à travailler dans le tabac dans un pays du Caucase avant qu’il ne vienne lui-même opérer dans la capitale kurde. Une circulation rapide de l’information liée aux affaires, des réseaux construits au fur et à mesure de migrations successives, le caractère temporaire et ciblé de leurs séjours et une certaine fierté jouent un rôle essentiel dans le succès des Libanais.
Ces derniers ont également pu profiter du cadre légal kurde relativement favorable aux investissements dans la région. Aux autorisations d’entrée et de résidence sur le territoire aisément accordées aux hommes d’affaires s’ajoute une loi des plus attractives votée en 2006. Celle-ci s’applique aussi bien aux étrangers qu’aux locaux et accorde aux importants projets d’investissements le droit d’obtenir gratuitement, ou à un prix très préférentiel, le terrain nécessaire à leur réalisation. Elle offre aux investisseurs un congé fiscal de dix ans et une suppression des droits de douane liés à leurs projets pendant cinq ans. Elle leur permet également de rapatrier l’intégralité de leurs profits quand ils le souhaitent. Contrairement aux pratiques des États du Golfe, il n’existe aucune obligation de sponsor (kafala) ou d’association à un partenaire local : la compagnie
peut être détenue à 100 % par un étranger. S’appuyant sur ces avantages, des projets libanais d’ampleur ont pris forme : construction d’hôtels, dont le cinq étoiles Rotana par le groupe Malia Holding, exploitation d’un « village » (quartier résidentiel sécurisé aux services modernes multiples) par la Compagnie Hariri, ouverture d’une université, d’une usine de broyage de pierres, etc. À eux seuls, huit grands projets ont mobilisé un capital cumulé d’un milliard de dollars américains entre 2007 et 2013.
• Une intégration locale limitée
Contrairement à leurs habitudes aux États-unis ou en Europe, les entrepreneurs et dirigeants d’entreprises libanais installés dans la région kurde d’irak ne le sont que pour les affaires. Leur vie familiale y est mise entre parenthèses : femme et enfants restent le plus souvent au Liban. Ils vivent généralement en cohabitation avec employés et collègues, dans des appartements ou villas de fonction. Les plus indépendants louent à titre personnel, mais il leur est extrêmement difficile de devenir propriétaires. En effet, pour les étrangers, seules leurs compagnies sont généralement autorisées à acquérir de l’immobilier. Résidant dans les différents « villages » ou à Ainkawa, le quartier chrétien d’erbil, les Libanais restent en marge de la population kurde (à l’exception des citoyens des classes les plus aisées avec qui ils établissent des relations professionnelles), dont ils ne parlent pas la langue. Leur implantation et leur degré d’intégration dans la vie quotidienne locale sont donc limités. Leurs activités sociales se résument le plus souvent à une soirée au Rotana et à la fréquentation des nombreux restaurants libanais, en compagnie de leurs concitoyens. Une migration circulatoire s’est mise en place. Les hommes d’affaires libanais, limitant leurs dépenses personnelles dans la région kurde, réservent le principal de leurs revenus à leur famille restée au pays, famille qu’ils vont retrouver une semaine par mois en moyenne.
Sur le plan professionnel, les Libanais se concentrent dans la région sur une offre de produits dits « globaux », aux caractéristiques, à la qualité et au prix semblables à ceux des économies développées. Ce choix trouve plusieurs explications. Tout d’abord, forts de leurs expériences professionnelles respectives, il leur est plus facile de répliquer des modèles préalablement testés au Liban, aux Émirats arabes unis, et parfois en Europe ou aux États-unis, que de mener une enquête laborieuse sur les modes de consommation locaux. Des pratiques et techniques sont ainsi importées directement et transposées au
contexte kurde. L’exemple type de ce modèle est celui des franchises, comme Hublot, Lalique, Btob ou Wardé. Ce segment de marché « global » correspond à une demande des élites locales qui cherchent, d’une part, à bénéficier chez elles de produits et de prestations de services découverts lors de voyages à l’étranger et, d’autre part, à acquérir des biens associés à la réussite sociale (bijoux, vêtements et montres de luxe, etc.). Il est aussi fortement basé sur une recherche de familiarité des expatriés dans leurs modes de consommation. La spécialisation libanaise sur les produits à forte valeur ajoutée dans la région kurde d’irak atteste également d’une difficile compétition sur ceux à faible valeur ajoutée, leur quasi-monopole étant détenu par les compagnies turques et iraniennes.
Les pratiques commerciales des dirigeants d’entreprises libanais les ont ainsi maintenus isolés du marché « local », c’està-dire du marché de biens aux caractéristiques, à la qualité et aux prix locaux. Une incompréhension réciproque s’est alors inexorablement établie avec une majorité de Kurdes. Ces derniers regardent parfois d’un oeil suspect les pratiques des premiers et n’adhèrent que peu aux nouveaux concepts proposés. Un chauffeur de taxi, passant devant une chaîne de restauration rapide libanaise, commente ainsi : « On n’y mange rien, tout est petit : quand tu ressors, c’est comme si tu n’avais rien mangé ! Et c’est très cher ! Moi, pour 2 000 ou 3 000 dinars [entre 1,5 et 2,2 euros], je peux me faire un plat copieux qui me tient toute la journée ! » Les Libanais, eux, restent dubitatifs quant à ce manque d’intérêt pour leurs prestations. Ils jugent les Kurdes fermés et résistants à l’« évolution » qu’ils leur offrent. Les consommateurs de produits « globaux » ne feraient d’ailleurs pas exception à la règle, n’accordant que difficilement leur confiance et n’acceptant que rarement suggestions et conseils. Un sentiment de frustration s’est donc progressivement développé chez de nombreux dirigeants d’entreprises libanais qui sont, de surcroît, confrontés aux multiples incertitudes du marché kurde. « Les Libanais travaillent sur la valeur ajoutée, mais les Kurdes ne sont pas consommateurs. Ce n’est pas comme à Dubaï, où dès qu’il y a quelque chose de nouveau, ils s’en saisissent. […] Ici, ils ont une mentalité bloquée, ils ne veulent jamais rien changer, ils ne veulent pas changer leurs habitudes. Par exemple, ils aiment Toyota, et voilà. Porsche a dû fermer et Range Rover ne fonctionne pas bien. Mais nous sommes dans un pays pétrolier quand même, ça devrait marcher ! Pour les montres, c’est pareil. Ceux qui ont les moyens veulent une Rolex et seulement une Rolex, quoi qu’on leur apporte. On a beau leur expliquer qu’il existe quelque chose de mieux, ils n’entendent rien », se désole le directeur d’une compagnie libanaise résidant à Erbil depuis 2012.
Les Libanais, acteurs économiques majeurs du Kurdistan d’irak
• Faire face aux incertitudes d’un marché émergent
Derrière la devanture dorée offerte par le GRK en matière d’investissements, les dirigeants d’entreprises libanais sont confrontés à des difficultés résultant d’un environnement réglementaire incertain. Pour faire face aux lourdeurs et aux aléas administratifs locaux (changements réguliers de réglementations, opacité des procédures, etc.), certains décident de s’allier à des Kurdes. Des partenariats sont ainsi scellés avec des particuliers ou des compagnies locales qui, pour être efficaces, se doivent d’être proches des formations politiques et des grandes familles au pouvoir (le Parti démocratique du Kurdistan, autour de Massoud Barzani, et l’union patriotique du Kurdistan, autour de Jalal Talabani). Les Libanais ne faisant pas ce choix s’exposent à la corruption locale, surtout s’ils sont porteurs d’importants investissements : l’acceptation d’un projet et son autorisation d’exploitation peuvent être bloquées par un responsable de l’administration kurde qui exige une contrepartie financière à son accord. Ce phénomène de corruption confère néanmoins paradoxalement un avantage compétitif aux Libanais puisque le paiement consenti des sommes demandées leur ouvre le marché, alors que d’autres compagnies étrangères, parfois plus contrôlées, ne peuvent s’y résoudre.
L’incertitude liée au macrocontexte économique et politique dans lequel s’inscrit la région kurde d’irak n’épargne pas non plus les entreprises et entrepreneurs libanais. C’est ce que rappelle notamment la crise qu’elle traverse depuis 2014 : un conflit avec Bagdad portant sur la distribution de son budget,
la guerre coûteuse menée contre Daech, l’afflux de réfugiés syriens et de déplacés irakiens et la chute des cours du pétrole ont mis un frein important au développement économique fulgurant de la région. Les Libanais ont perdu bon nombre de leurs clients à la suite du départ d’expatriés et de la baisse du pouvoir d’achat des locaux (le salaire des fonctionnaires, à l’exception des forces de sécurité, a été divisé par deux). Surtout, une nouvelle restriction d’accès aux territoires kurdes pour les Arabes originaires du reste de l’irak les prive des touristes qui emplissaient leurs établissements (Erbil avait été nommée « capitale 2014 du tourisme arabe » juste avant la crise). Flexibles et en accord avec leur logique de circulation, de nombreux entrepreneurs sont alors rentrés (souvent temporairement) au Liban ou se sont redéployés dans d’autres espaces géographiques : sud de l’irak, Afrique, etc. Les compagnies dont le siège est à Beyrouth se sont, quant à elles, pour partie mises en retrait, contribuant à une chute de 30 % du nombre des résidents libanais dans la région kurde d’irak entre 2014 et 2015. En un an, leur effectif est ainsi passé d’environ 2 700 à moins de 1 900.
Malgré les difficultés, les dirigeants d’entreprises libanais gardent espoir. Lancée dans la nuit du 16 au 17 octobre 2016 par une coalition internationale, l’offensive sur Mossoul leur a redonné confiance. Avec le succès de sa libération annoncé le 9 juillet 2017, certains imaginent déjà une reprise de leurs activités économiques liées à la reconstruction future de la ville (qui n’est distante que de 80 kilomètres d’erbil). Des investisseurs potentiels sont d’ailleurs à nouveau de passage dans la capitale kurde. Les perspectives d’un nouveau conflit post-daech avec des milices chiites et/ou d’une résurgence des tensions avec Bagdad à la suite du référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien du 25 septembre 2017 ne semblent guère les inquiéter. Si besoin est, ils aviseront le moment venu. Mais, comme relativise un banquier, « nous avons vécu trente ans de crise au Liban, donc les hommes d’affaires libanais ont une certaine expérience dans ce domaine. Les attentats, les voitures qui explosent, ça ne nous impressionne pas ». Pour le moment, certains font le dos rond en attendant que les turbulences économiques s’estompent, tandis que d’autres profitent de la baisse générale des prix et d’une raréfaction de la concurrence pour renforcer leurs positions : constructions de nouvelles infrastructures, ouvertures d’établissements, etc. Le pari sur une future prospérité du GRK, voire d’un État kurde, reste fort. L’un des quatre courtiers de la Bourse d’erbil, institution qui doit participer à la diversification et à la redynamisation des investissements dans la région, est d’ailleurs lui-même libanais… Un jeune chef d’entreprise résume ainsi l’état d’esprit actuel : « C’est vrai qu’il y a un risque à investir
[…], mais c’est aussi justement là l’opportunité ! »