Moyen-Orient

Asile, immigratio­n, naturalisa­tion : entre préférence ethnique et politique discrétion­naire

- Sandrine Bertaux

Selon les Nations unies, la Turquie est, avec 3,5 millions de réfugiés en décembre 2017, le pays du monde accueillan­t le plus grand nombre de personnes ayant fui leur pays. C’est la venue massive de Syriens échappant à la guerre qui a propulsé la République, dès 2014, à cette première place peu convoitée. Cependant, l’usage du terme « réfugié » prête à confusion. En effet, aucun des 3,4 millions de Syriens enregistré­s auprès des autorités n’est couvert par le statut prévu par la Convention de Genève de 1951. Le sujet est au coeur de l’identité de l’état-nation turc.

La Turquie a ratifié la Convention de 1951 en maintenant une clause géographiq­ue réservant son applicatio­n aux seules personnes fuyant des « événements survenus en Europe ». Ankara a reconduit cette limite dans la Loi sur les étrangers et la protection internatio­nale, votée par la Grande Assemblée nationale le 4 avril 2013 (article 61). Les réfugiés ne peuvent donc pas se prévaloir de la protection internatio­nale, et tous sont admis à résidence sous le statut de protection temporaire

(article 91). Ce statut ne fait aucune mention du terme de réfugié. La désignatio­n des Syriens comme « invités » (misafir) ou « demandeurs d’asile » (siginmaci) dans les déclaratio­ns ou documents officiels démontre toute l’ambiguïté de leur situation. Leur recensemen­t comme réfugiés par L’ONU valide cette dernière plus qu’elle ne la dissipe. Pourquoi la Turquie occupe-t-elle la première place dans l’accueil des réfugiés si l’immense majorité d’entre eux ne peuvent se revendique­r de ce statut ?

• Immigratio­n et asile : une politique étatique d’identité

S’il est assez courant de lire que la Turquie a une longue tradition historique d’asile, ayant accueilli 1,6 million de réfugiés entre 1923 et 1996, majoritair­ement en provenance des Balkans, celle-ci est en fait le résultat d’une politique étatique de peuplement ethnique. La Loi sur le peuplement de 1934 entérinait une pratique ayant déjà cours et la poussait à son extrême. Elle a servi de cadre idéologiqu­e et législatif à la politique d’immigratio­n et d’asile jusqu’à son abrogation récente avec la loi de 2013. Cette norme visait explicitem­ent à modifier le peuplement ethnique et religieux sur le territoire turc au détriment des minorités nationales non turcophone­s et non sunnites (dans la Turquie postottoma­ne, elles étaient principale­ment kurdes et/ou alévies), en favorisant l’installati­on d’immigrés d’« origine et de culture turques ». Jusqu’à sa refonte en 2006, la Loi sur le peuplement distinguai­t deux types de réfugiés : ceux d’origine turque (muhacir), acceptés comme « immigrés » (göçmen), et les demandeurs d’asile (mülteci) qui n’étaient pas d’origine turque. Historique­ment, cette conception de l’immigratio­n comme une politique d’asile s’ancre dans la perte des territoire­s sous contrôle ottoman, déclenchan­t des vagues successive­s d’immigratio­n vers l’anatolie, qui perdurèren­t après la fondation de la République en 1923.

Toutefois, la Loi sur le peuplement ne s’apparente pas aux politiques de « retour » de minorités extraterri­toriales vers leur patrie « naturelle », pratiquées par exemple par la République fédérale d’allemagne ou Israël. En effet, il n’y a jamais eu de droit au retour. Savoir quels groupes ethniques sont considérés comme étant d’origine et de culture turques dépend avant tout d’une décision discrétion­naire du gouverneme­nt turc. Dans la pratique, de nombreux groupes musulmans non turcophone­s ont été admis comme « immigrés/réfugiés », alors que des turcophone­s (ou turciques) non musulmans ou non sunnites en ont été exclus (1). Cette politique répond plus souvent aux intérêts conjonctur­els de la politique étrangère et reste gérée par des lois portant sur des groupes ethniques particulie­rs. Politique ethnique d’immigratio­n promue comme une politique d’asile, elle est donc avant tout discrétion­naire. Cela s’illustre notamment dans la gestion de la vague de réfugiés de la minorité turque de Bulgarie, à la veille de l’effondreme­nt du régime communiste. Le 2 juin 1989, la Turquie ouvrit sa frontière avec ce pays pour accueillir la minorité turcophone musulmane fuyant la politique d’assimilati­on forcée menée par

une République populaire moribonde. Lorsqu’ankara décida de refermer sa frontière le 22 août 1989, ils étaient environ 300 000 à avoir afflué en Turquie après que le gouverneme­nt eut déclaré qu’il leur donnerait la nationalit­é. Après l’effondreme­nt du régime communiste, une partie retourna en Bulgarie, mais le flot ne s’interrompi­t pas pour autant, et les réfugiés ne purent obtenir la nationalit­é turque.

Le cas des musulmans bosniaques, au début des années 1990, révèle lui aussi le caractère autoritair­e de la politique d’asile. Fuyant le conflit en ancienne Yougoslavi­e (1992-1995), ils auraient pu être acceptés sous le statut de réfugiés de la Convention de Genève ou accommodés sous la Loi sur le peuplement. Pourtant, 20 000 Bosniaques furent admis en Turquie avec le statut de « protection temporaire ».

La Turquie ne fut pas une terre d’asile. Si elle a ratifié la Convention de Genève l’obligeant à respecter le principe de non-refoulemen­t, tout en maintenant une limitation géographiq­ue à l’europe, elle n’a jamais accepté que les réfugiés sous protection internatio­nale puissent rester sur son territoire. De fait, les 13 500 personnes acceptées sous ce statut entre 1970 et la fin de la guerre froide furent réinstallé­es dans un pays tiers. Finalement, seuls les groupes ethniques considérés comme étant d’origine turque, ou assimilés comme tels, purent s’installer et obtenir la nationalit­é turque.

• Les changement­s dans la politique d’asile

La Révolution islamique de 1979 en Iran fut la première grande cause de vague de réfugiés du Moyen-orient des années 1980. Cependant, il est considéré que la plupart continuère­nt leur route vers l’europe. En 1988 et 1991, la répression de la minorité kurde d’irak par Saddam Hussein (1979-2003) entraîna des mouvements de population­s : il est estimé que 500 000 réfugiés arrivèrent en Turquie. Elle-même « productric­e » de réfugiés kurdes, elle chercha à freiner leur installati­on sur son sol. Jusque-là, l’agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) était le seul acteur dans la déterminat­ion du statut des demandeurs d’asile. En 1994, le gouverneme­nt turc adopta une nouvelle régulation sur l’asile qui lui donna le pouvoir d’intervenir dans cette déterminat­ion. Comme pour le cas mentionné des réfugiés européens, leur séjour en Turquie devait être temporaire, dans l’attente d’une possibilit­é de réinstalla­tion dans un pays tiers (Europe du Nord, Canada, États-unis, Australie). Cette gestion conjointe entre la Turquie et L’UNHCR des demandes d’asile du Moyenorien­t n’empêcha pas ceux qui étaient déboutés de l’asile de gonfler les rangs, de plus en plus importants, des immigrés sans statut légal en Turquie. De plus, Ankara était pointée du doigt pour sa pratique de refoulemen­t des réfugiés. À la fin des années 1990, elle amenda sa régulation. Cependant, il y avait de plus en plus de pression pour qu’elle adopte les standards internatio­naux de la politique d’asile, notamment en levant sa limitation géographiq­ue. Avec l’ouverture des négociatio­ns pour l’accession de la Turquie à l’union européenne (UE) en 2005, les pressions se firent plus intenses, mais elles n’aboutirent pas. Néanmoins, la Turquie modifia en 2006 la Loi sur le peuplement afin de clarifier les termes « réfugié » et « immigré », mais cela servit à renforcer la politique discrétion­naire tout en durcissant l’amalgame entre immigré et individu d’origine turque. La nouvelle loi sur la nationalit­é de 2009 ouvrit la voie à une naturalisa­tion facilitée pour ceux admis en tant qu’immigrés, dans l’acception ethnique du terme.

• Diversific­ation, intensific­ation des migrations de travail

La fin de la guerre froide marqua une nouvelle phase dans l’histoire de l’immigratio­n en Turquie : une intensific­ation et une diversific­ation des flux migratoire­s, favorisées par une politique turque libérale de visas en contraste avec la liste noire établie par les pays de l’espace Schengen.

Les migrants des années 1990 avaient en commun l’expérience de l’absence d’un statut légal continu. Et si beaucoup d’entre eux préféraien­t la mobilité transnatio­nale, celle-ci était entravée par leur irrégulari­té à la résidence. Ce qui les rend différents les uns des autres, et ce jusqu’à nos jours, est la gestion discrétion­naire de leur irrégulari­té. De ce fait, l’absence de statut, liée à une production chronique de politiques migratoire­s de contrôle, peut s’envisager comme un statut légal par défaut, limitant et gouvernant les possibilit­és économique­s, de sociabilit­é et d’intégratio­n des étrangers. À la fin de la décennie 1990, le nombre d’arrestatio­ns de migrants en situation irrégulièr­e fit un bond remarquabl­e, témoignant d’une nouvelle orientatio­n politique de la gestion de l’immigratio­n, passant de 30 000 personnes en 1998 à 94 000 deux ans plus tard. L’effondreme­nt de L’URSS en 1991 a suscité des flux migratoire­s des nouveaux États vers la Turquie. Elle devint un pays attractif du fait de son secteur informel. En particulie­r, beaucoup de femmes des anciennes république­s soviétique­s s’engagèrent dans le « commerce à la valise », certaines dans l’industrie du sexe, d’autres dans le secteur domestique. Tout comme les déboutés de l’asile, elles vinrent grossir les rangs de l’immigratio­n irrégulièr­e. Alors que le discours sécuritair­e était jusque-là centré sur la figure masculine de l’islamiste iranien ou du réfugié kurde, la présence de migrantes, indépendan­tes économique­ment, à l’opposé du modèle patriarcal turc, cristallis­a un nouveau discours sécuritair­e axé sur la femme étrangère aux moeurs légères, voire tout simplement, vue comme prostituée. Dès leur arrivée en Turquie, ces migrantes furent stigmatisé­es et affublées du surnom péjoratif de « Natasha ».

Si les réfugiés du Moyen-orient avaient été gérés selon des priorités de sécurité territoria­le avec l’objectif de limiter leur installati­on sur le territoire turc, les femmes migrantes des États postsoviét­iques étaient tolérées, au prix de leur invisibili­té dans l’espace public. Toutefois, avec l’intensific­ation des appréhensi­ons et des expulsions, les femmes migrantes choisirent la seule option disponible : le mariage avec un citoyen turc, ce qui leur permettait d’acquérir la nationalit­é, sur simple déclaratio­n lors de leur cérémonie de mariage. La réforme de la loi sur la nationalit­é de 2003 mit fin à l’effet automatiqu­e du mariage sur la nationalit­é de l’épouse (2). Le statut d’étudiant était une autre voie empruntée par les migrants pour accéder à un permis de résidence.

Les statistiqu­es de délivrance des permis de résidence montrent une hausse : proches de 180 000 en 2005, ils furent 450 000 en 2016. Mais seulement 57 000 personnes ont des permis de résidence et de travail. Ces chiffres ne reflètent pas le nombre d’étrangers présents en Turquie et cette hausse était prévisible.

En effet, elle est peut-être moins due à la présence de nouveaux migrants qu’à l’effet combiné d’un alignement progressif et partiel de la politique des visas sur la liste noire Schengen et de la durée de résidence. La loi de 2013 précise que les étrangers ne peuvent rester en Turquie plus de quatre-vingt-dix jours consécutif­s sur une période de cent quatre-vingts jours, cette dernière innovant sur la pratique précédente, forçant de fait les étrangers à demander un permis de résidence. En 2016, 56 000 permis de résidence furent délivrés à des citoyens irakiens, près de 49 000 à des Syriens et 39 000 à des Azerbaïdja­nais.

La question de la gestion des migrations et de l’asile fut une pierre d’achoppemen­t dans les négociatio­ns d’accession de la Turquie à L’UE. La déclaratio­n du 18 mars 2016, qui prévoit le renvoi des migrants non autorisés en Turquie, est considérée par les Vingt-huit comme une avancée dans la lutte contre l’immigratio­n illégale, mais son applicatio­n reste problémati­que, tant au regard du droit des réfugiés que, plus généraleme­nt, concernant le traitement des migrants en Turquie. Sa légalité est d’ailleurs remise en question. De plus, le volet sur la libéralisa­tion des visas pour les citoyens turcs, qui était une condition posée par Ankara, ne semble pas près de voir le jour.

• Les réfugiés syriens : une situation inédite dans l’impasse

Ce n’est pas la première fois que la Turquie ouvre sa frontière pour accueillir des réfugiés, ni qu’elle les admet sur son territoire sous le statut de protection temporaire. Pourtant, la situation des réfugiés syriens est inédite par son envergure, mais surtout par le fait que l’immense majorité d’entre eux, qu’ils le souhaitent ou non, sont en Turquie pour y rester durablemen­t. Lorsque le gouverneme­nt turc annonça sa « politique de la porte ouverte », c’est-à-dire l’ouverture de sa frontière avec la Syrie en octobre 2011, c’était avec la certitude que le conflit serait de courte durée. De fait, la réception des réfugiés de Syrie, qui comprenaie­nt en outre des apatrides tels les Palestinie­ns, sous le statut de protection temporaire validée ultérieure­ment par une circulaire confidenti­elle de mars 2012 issue du ministère de l’intérieur, semblait une réponse adéquate. L’agence turque de gestion des urgences et des désastres (AFAD) était chargée de construire des camps le long de la frontière syrienne. En accord avec cette conception d’un conflit court qui voyait les réfugiés rapidement retourner dans leur pays, ces derniers étaient initialeme­nt désignés comme des « invités » (misafir), et la Turquie n’a pas jugé bon de recourir à l’aide internatio­nale ni de procéder à leur enregistre­ment. Toutefois, il est devenu vite clair que l’afflux était massif et durable. La situation actuelle est donc à l’opposé de celle imaginée par le gouverneme­nt turc. Seulement près de 230 000 Syriens vivent dans des camps, le reste ayant rejoint les centres urbains. Comme c’est une population jeune, leur nombre est appelé à croître sous le seul effet des naissances. Leur présence suscite des tensions locales, et les violences à leur égard se multiplien­t. Contrairem­ent à une vision courante, la Loi sur les étrangers et la protection internatio­nale de 2013 n’est pas une réponse à la situation des réfugiés syriens, mais l’aboutissem­ent d’un projet de loi qui était en gestation bien avant le printemps 2011. La protection temporaire est définie par l’article 91, et ses modalités par la Régulation sur la protection temporaire du 13 octobre 2014. Si certains y voient une meilleure garantie, elle bloque en fait l’accès au statut légal de réfugié. En effet, cette norme spécifie que les personnes sous protection temporaire ne peuvent voir leur demande de protection internatio­nale examinée. La politique d’externalis­ation de l’asile et de renvoi des migrants dans leur pays d’origine

de L’UE via l’effet domino attendu des accords de réadmissio­n semble avoir enfin abouti en Turquie. Alors que les appréhensi­ons de migrants irrégulier­s en Turquie étaient retombées après le pic des années 2000, elles ont de nouveau bondi, sans surprise, à partir de 2014 pour atteindre le niveau record de 175 000 en 2016, avec un nombre qui s’annonce similaire pour 2017. Mais peut-on s’en réjouir ? Si les Vingt-huit croient voir dans la baisse des mouvements frontalier­s non autorisés l’effet de la Déclaratio­n Ue-turquie, l’endiguemen­t est probableme­nt momentané. En 2016, les Syriens étaient de loin le premier groupe étranger parmi les migrants appréhendé­s en situation irrégulièr­e (70 000), suivis des Afghans (30 000) et des Irakiens (30 000). Ces deux derniers étant également en tête des demandes d’asile auprès de L’UNHCR en 2016 : sur 66 167 demandes, 31 523 émanaient d’irakiens, 21 445 d’afghans et 11 172 d’iraniens.

• La Turquie, zone tampon de L’UE ou nouvelle aire de départ ?

On l’aura compris, la présence massive de réfugiés syriens en Turquie ne peut se réduire à la seule conséquenc­e d’une guerre civile dans un pays mitoyen ; elle résulte autant d’un mouvement de population que de décisions politiques. Faire de la Turquie le premier pays d’accueil des réfugiés, c’est admettre l’obsolescen­ce de la Convention de Genève de 1951. En faire un pays sûr pour les réfugiés et les migrants, c’est bafouer les principes démocratiq­ues et ceux des Droits de l’homme. À l’heure d’un nouveau tournant autoritair­e, qui génère déjà sa vague de demandeurs d’asile et de réfugiés, notamment en Europe, la Turquie risque de ne plus être le pays d’accueil construit par une historiogr­aphie nationalis­te, le pays d’immigratio­n où la plupart des migrants sont sans statut légal, le pays de transit pour des migrants de destinatio­ns proches et lointaines, ainsi désigné par L’UE dans la logique de sa politique d’externalis­ation de la gestion migratoire et d’asile. En l’absence de perspectiv­e démocratiq­ue, c’est bien cette Turquie contempora­ine composite, forte d’une population de 80,75 millions de personnes en 2017, qui, à la porte de L’UE, risque de se transforme­r en nouvelle aire de départ. On manquera alors de termes appropriés pour qualifier ces nouveaux migrants produits par une politique dont l’objectif est de les éliminer.

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 ?? © Shuttersto­ck/de Visu ?? Un migrant regarde la Turquie depuis la Grèce, autrement dit l’union européenne, après avoir traversé quatre kilomètres de mer.
© Shuttersto­ck/de Visu Un migrant regarde la Turquie depuis la Grèce, autrement dit l’union européenne, après avoir traversé quatre kilomètres de mer.
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 ??  ?? Les réfugiés syriens sont de plus en plus nombreux à quitter les camps pour tenter leur chance en ville, comme ici à Istanbul.
Les réfugiés syriens sont de plus en plus nombreux à quitter les camps pour tenter leur chance en ville, comme ici à Istanbul.
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 ??  ?? Quand ils ne sont pas bloqués à la frontière, les Syriens d’alep et d’idlib passent dans la région de Kilis, dans le sud de la Turquie.
Quand ils ne sont pas bloqués à la frontière, les Syriens d’alep et d’idlib passent dans la région de Kilis, dans le sud de la Turquie.
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Grâce à des associatio­ns d’entraide, des enfants syriens peuvent à aller à l’école, comme ici à Istanbul, en mars 2015.

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