Moyen-Orient

La Turquie est-elle encore une puissance régionale ?

- Jean-baptiste Le Moulec

La crise régionale qui a éclaté en 2011 en Syrie, s’étendant vers un Irak chaotique et fragilisan­t la situation intérieure du Liban et de la Jordanie, a induit un cortège de difficulté­s encore incommensu­rables à ce jour. Dans ce contexte complexe et évolutif, la Turquie a souvent été décrite comme ayant perdu le bénéfice de sa politique de bon voisinage et d’expansion vers le monde arabe, menée de 2005 à 2011. Prise dans un glissement autoritair­e, dans une bipolarisa­tion de sa société et dans la reprise des hostilités entre État et guérilla kurde, la république ne parviendra­it plus à mener une politique régionale cohérente, se contentant d’initiative­s isolées et parfois hostiles à l’égard de ses partenaire­s traditionn­els.

Ce tableau, qui fait de la crise syrienne le nouvel étalon de l’influence régionale turque autant que de sa situation intérieure, fait toutefois bon marché des mesures prises par Ankara avant puis après les révolution­s arabes dans le champ de la politique étrangère, qu’il s’agisse de ses orientatio­ns stratégiqu­es ou du renouveau de son dispositif institutio­nnel. Plus encore, l’analyse peine souvent à prendre en compte l’ensemble de la politique extérieure turque vers le monde arabe et à lui donner sens.

• La doctrine Davutoglu au-delà des slogans

Si la priorité fixée par Ahmet Davutoglu, ministre des Affaires étrangères de 2009 à 2014, a fait l’objet d’une remise en cause du fait du conflit syrien, si l’homme lui-même a été écarté de la conduite des affaires en 2016 après avoir été nommé Premier ministre en 2014 lorsque Recep Tayyip Erdogan est devenu

président, les lignes de force et objectifs de sa doctrine concernant le monde arabe ne paraissent pas avoir été complèteme­nt battus en brèche.

Universita­ire peu connu lorsqu’il devient conseiller diplomatiq­ue en 2003, Ahmet Davutoglu n’en est pas moins un théoricien prolifique et un entreprene­ur actif dans le champ académique. Son ascension dans les cercles décisionne­ls des affaires extérieure­s turques, du fait d’une carrière universita­ire doublée d’un parcours politique dans la mouvance conservatr­ice turque, lui permet de mettre en pratique une doctrine théorisée dans l’ouvrage La profondeur stratégiqu­e : Le positionne­ment internatio­nal de la Turquie, publié en 2001.

Entre 2003 et 2009, ce conseiller spécial du Premier ministre qui s’implique de manière croissante dans les missions diplomatiq­ues assure également la promotion intérieure et internatio­nale de sa politique à grand renfort de formules désormais connues, à l’instar de « Zéro problème avec les voisins ». S’il ne fait aucun doute que la politique de voisinage constitue l’un des axes prioritair­es de la politique d’ankara dès 2003, que les initiative­s menées dans ce cadre connaissen­t une accélérati­on après l’achoppemen­t des négociatio­ns avec Bruxelles, fin 2005, et qu’elles s’inscrivent en outre dans un discours de civilisati­on, cette politique n’en reste pas moins un segment d’une révision profonde de sa diplomatie. Ahmet Davutoglu aspire à ce que la Turquie, recroquevi­llée sur des alliances et une vision du monde datant de la Seconde Guerre mondiale, marquée par la guerre froide, déploie ses ailes en s’appuyant sur sa position géographiq­ue et son passé ottoman. Il n’est pas question de remettre en cause son appartenan­ce à L’OTAN, mais de diversifie­r les alliances. Pour mettre en oeuvre ce volontaris­me expansionn­iste, Ahmet Davutoglu et ses disciples identifien­t trois types de besoins : le renforceme­nt des synergies entre acteurs turcs des secteurs public et privé ; le renouvelle­ment de l’outil diplomatiq­ue turc ; le développem­ent des connaissan­ces turques sur les zones d’intérêt de sa politique étrangère.

• Un système d’action extérieure innovant

De manière croissante jusqu’à la survenue des soulèvemen­ts de 2011, la diplomatie turque dans le monde arabe se veut commercial­e autant que politique. Les visites ministérie­lles sont accompagné­es de délégation­s d’hommes d’affaires dont les ambitions internatio­nales bénéficien­t parfois d’un soutien direct des membres du gouverneme­nt du Parti de la justice

et du développem­ent (AKP) (1). Il s’agit toutefois ici de renforcer une tendance ou de renouer avec une pratique inaugurée au début des années 1990, en Asie centrale notamment, sous la présidence de Turgut Özal (1927-1993) entre 1989 et 1993. La synergie entre représenta­nts politiques et acteurs économique­s permet que les échanges commerciau­x avec les pays du Proche-orient et d’afrique du Nord atteignent des niveaux jamais égalés – parfois multipliés par 2,5 comme avec la Syrie, passant de 750 millions de dollars en 2000 à 1,8 milliard en 2010 – lorsqu’éclatent les premières révolution­s. L’une des mesures les plus décisives d’ahmet Davutoglu consiste toutefois en la réforme de l’organisati­on et du recrutemen­t du ministère des Affaires étrangères, au titre d’une loi votée en 2010. Outre la création de nouvelles directions générales, parmi lesquelles une pour l’europe et une pour les Affaires globales et humanitair­es, la loi modifie le concours d’accès au ministère en l’ouvrant aux spécialist­es d’aires géographiq­ues et en encouragea­nt la maîtrise de langues rares. Jusqu’alors et depuis des décennies, le concours ne comportait que des épreuves d’anglais, de français et d’allemand. L’accent est aussi

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mis sur l’accroissem­ent des effectifs du corps diplomatiq­ue de manière à étendre le réseau diplomatiq­ue turc, considéré alors comme en décalage avec le rang internatio­nal de la Turquie. Ankara veut disposer d’un outil consulaire comparable à ceux des premières puissances mondiales, un outil à la hauteur de ses ambitions globales. Or, le déficit de diplômés spécialisé­s ne pourra se compenser à court terme et le ministère des Affaires étrangères turc peine à atteindre ses objectifs.

Pour le professeur de relations internatio­nales et le politicien qu’est Ahmet Davutoglu, l’université, dans sa double fonction de production et de transmissi­on de savoirs, doit enfin favoriser la conduite rationnell­e, informée, de la politique de l’état. Dans la perspectiv­e d’une intensific­ation des liens avec les pays arabes, il est donc nécessaire non seulement de produire des savoirs scientifiq­ues sur cette région, mais également de former les étudiants à cette aire géoculture­lle et à sa langue pour en faire des diplomates ou des enseignant­s-chercheurs. Entre 2005 et 2015, une économie du savoir va ainsi s’établir entre, d’une part, des ministères (Affaires étrangères, Enseigneme­nt supérieur, primature) et des organisati­ons gouverneme­ntales (la TIKA qui est l’équivalent de l’agence française de développem­ent, l’agence ministérie­lle pour les Turcs de l’étranger, le TDK qui est un bureau rattaché au Premier ministre chargé de la diplomatie publique, le Conseil de l’enseigneme­nt supérieur, le TÜBITAK qui est un organisme de coordinati­on et de financemen­t de la recherche scientifiq­ue), et, d’autre part, des université­s publiques et privées. Au tournant des années 2000 et 2010, les centres de recherche et les formations universita­ires étudiant le Moyen-orient ont ainsi tendance à bourgeonne­r dans les grandes université­s d’ankara et d’istanbul, mais aussi en Anatolie, où L’AKP compte de nombreux partisans. L’enseigneme­nt de l’arabe littéral dans les facultés de sciences sociales et humaines se développe également, sortant du carcan des études théologiqu­es.

Ahmet Davutoglu alloue en outre des financemen­ts publics à des fondations privées de recherche. Ces think tanks, qui versent surtout dans l’analyse de la politique étrangère, ne sont pas une nouveauté à l’intersecti­on des champs politiques et académique­s turcs. Les premiers naissent dans les années 1970. La seconde génération est soutenue par l’armée turque dans la décennie 1990, s’intéressan­t d’abord à l’asie centrale, puis au Caucase, et enfin à l’union européenne (UE). Les disciples d’ahmet Davutoglu mettent sur pied la troisième génération à compter de 2005. SETA et ORSAM se distinguen­t notamment, le premier faisant figure d’antichambr­e du pouvoir et le second d’intermédia­ire avec les Turkmènes du Machrek (2). Par le truchement d’événements étiquetés académique­s, de revues indexées revendiqua­nt le label scientifiq­ue et de la collusion entre les cadres de ces think tanks, le corps enseignant des université­s et le personnel politico-administra­tif (cabinets ministérie­ls), ces organismes en viennent à déterminer, en Turquie, les thématique­s et approches légitimes dans le domaine de l’analyse de la politique extérieure turque. De surcroît, parce qu’ils sont animés par des cadres ayant effectué des études universita­ires avancées à l’étranger, principale­ment en Amérique du Nord et au Royaume-uni, ces organismes tirent parti de réseaux, de canaux de circulatio­n de l’informatio­n et de financemen­ts internatio­naux.

• Un dispositif confronté aux révolution­s arabes

Le printemps tunisien, fin 2010, puis la révolution égyptienne en janvier 2011 surprennen­t la Turquie qui avait jusqu’alors misé sur le statu quo en s’appuyant sur les autocrates arabes pour développer sa présence économique et son influence

dans la région. Elle n’en relève pas moins le défi puisqu’en mettant en avant le « modèle turc », celui d’une démocratie musulmane prospère, elle sert pendant un temps son ambition de devenir un acteur moyen-oriental écouté et, par ce biais, incontourn­able. L’insurrecti­on libyenne lui pose cependant un problème plus sérieux : les investisse­ments turcs dans ce pays avoisinent 20 milliards de dollars et ses ressortiss­ants y sont plusieurs milliers. Après une réticence initiale, Ankara opte pour la cohérence avec le message pro démocratis­ation et le soutien à l’interventi­on de ses alliés de L’OTAN. L’affaire libyenne reste néanmoins d’un impact limité sur les orientatio­ns de la politique étrangère turque en comparaiso­n avec la déflagrati­on produite par le conflit syrien. La Syrie, avec laquelle la Turquie a renoué avec les accords d’adana, en 1999, est le fleuron de la politique de voisinage promue par le gouverneme­nt AKP. Après un accord de libre-échange, signé en 2004, c’est une zone de libre-échange qui doit être créée entre Turquie, Syrie, Jordanie et Liban, en vertu d’un protocole de 2010. La répression exercée par le régime de Damas contre une opposition initialeme­nt non violente contraint Ankara à appeler son partenaire à la retenue et au dialogue, sans résultat. La rupture est consommée fin 2012, tandis que surviennen­t plusieurs incidents frontalier­s occasionna­nt la mort de ressortiss­ants turcs. La Syrie devient une douloureus­e épine dans le flanc turc, puisque non seulement elle condamne sa politique de bon voisinage à moyen terme, mais le conflit dont elle est le théâtre a des répercussi­ons multiples sur la situation intérieure turque, contraigna­nt les autorités d’ankara à un retour à des principes sécuritair­es et géopolitiq­ues qu’elles pensaient avoir dépassés. Les officines académico-politiques subissent alors une reprise en main par le gouverneme­nt.

Cohérente avec la posture turque en Tunisie, en Égypte, à Bahreïn puis en Libye, la réponse d’ankara à la répression menée par Damas est d’abord perçue positiveme­nt par les observateu­rs occidentau­x alors même que, en Turquie, ce revirement amène la coalition d’intellectu­els conservate­urs, gülenistes et libéraux – qui a jusqu’à présent soutenu la politique extérieure d’ahmet Davutoglu – à se fissurer. Tirer un trait sur ce qui a été construit avec Damas les dernières années

en s’ingérant dans les affaires intérieure­s syriennes est alors vu comme incohérent. À partir du moment où, après une décennie d’accalmie et diverses sessions de pourparler­s entre le gouverneme­nt et le Parti des travailleu­rs du Kurdistan (PKK), les hostilités reprennent fin 2013, l’annihilati­on du séparatism­e kurde de Turquie devient, pour le gouverneme­nt, la principale clé de lecture du conflit syrien.

S’exposant à l’accusation de confession­naliser la guerre et de conforter un « bloc sunnite » opposé à l’« arc chiite », Ankara donne à plusieurs reprises, et jusque dans ses opérations militaires sur le sol syrien de 2016 et 2017, l’impression qu’il désire moins abattre l’organisati­on de l’état islamique (EI ou Daech) que les indépendan­tistes kurdes.

La réaction turque au renverseme­nt du Frère musulman élu président de l’égypte au suffrage universel, Mohamed Morsi, par l’armée égyptienne, en juillet 2013, donne également l’impression qu’ankara soutient l’islam politique, modéré ou radical, contre les intérêts notamment sécuritair­es de ses alliés occidentau­x.

Pourtant, dans le cas syrien comme dans l’exemple égyptien, il faut prendre garde à ne pas s’enfermer dans une grille de lecture ethnocentr­ique. La position géographiq­ue de la Turquie l’a exposée directemen­t, et de manière inédite, aux conséquenc­es humanitair­es et sécuritair­es du conflit syrien. Sa réponse ne pouvait donc être qu’unique. Il ne s’agit pas de justifier ses choix, mais de s’assurer qu’ils ne sont pas évalués à l’aune des intérêts européens et américains, ni même au prisme d’une « islamistop­hobie » occidental­e – compréhens­ible, mais non moins pathogène –, qu’il s’agisse de politique extérieure ou de compréhens­ion des dynamiques à l’oeuvre dans la région. La guerre de Syrie a réactivé la crainte à peine endormie du séparatism­e kurde, élément constituti­f de la constructi­on nationale turque, oeuvre récente et inachevée. Il n’est d’ailleurs pas dit que cet élément ne finisse pas par motiver une réconcilia­tion de Recep Tayyip Erdogan avec son homologue syrien. En attendant, les attentats de Daech sur le territoire turc, en 2016 et 2017, contraigne­nt la Turquie à ranger L’EI parmi ses ennemis, alors que les attaques perpétrées en Europe, qu’elle a néanmoins condamnées, ne lui paraissaie­nt pas de nature à activer son alliance défensive avec les pays de L’OTAN. Cette politique, poursuivie jusque dans sa dernière opération en Syrie, près d’idlib, à l’automne 2017, reposant sur une alliance implicite avec Jabhat Fatah al-cham (jusqu’en juillet 2016 Jabhat al-nousra), lié à Al-qaïda, a le parfum de la trahison pour des alliés occidentau­x aux yeux desquels la lutte contre le terrorisme djihadiste fait à nouveau figure d’obsession belligène.

Au demeurant, il ne faudrait pas enfermer la politique extérieure turque en direction du monde arabe à la seule crise syrienne. Dans le Golfe, au Proche-orient et en Afrique du Nord, la Turquie n’a cessé de travailler à étendre son influence, en identifian­t puis en tissant des liens privilégié­s tant avec les acteurs étatiques qu’avec les organisati­ons non gouverneme­ntales. En misant à la fois sur son attrait persistant dans certaines franges des population­s arabes – jeunes, conservate­urs, classes moyennes – et sur le commerce, elle a ainsi augmenté ses exportatio­ns avec le Maroc (les échanges turco-marocains atteignaie­nt à peine 80 millions de dollars pour la décennie 1990 ; en 2013, ils avoisinaie­nt 1,1 milliard de dollars) et y a remporté de nombreux contrats de travaux publics. La Turquie renforce ainsi une influence discrète, mais non moins réelle, au Maghreb, même si la purge des services de l’état des éléments étiquetés gülenistes et la fermeture des écoles de cette communauté religieuse transnatio­nale comme au Maroc ou au Sénégal gênent son action et ternissent son image.

De plus, mettant à mal la thèse de la confession­nalisation de sa politique moyen-orientale pour marquer son appartenan­ce au bloc sunnite, Ankara a scellé une alliance avec le Qatar – l’émir Tamim bin Hamad al-thani a été reçu par Recep Tayyip Erdogan en septembre 2017. Il y a là plus qu’un rapprochem­ent entre les principaux soutiens des Frères musulmans. Ces deux acteurs régionaux au poids encore indécis partagent une approche diplomatiq­ue reposant sur la médiation et le dialogue avec toutes les catégories d’acteurs. C’est là aussi une option téméraire de la Turquie puisqu’elle a beaucoup à perdre en soutenant le Qatar dans la crise avec l’arabie saoudite depuis juin 2017. C’est toutefois une option qui témoigne d’une conception indépendan­te et originale de son action extérieure au Moyen-orient, quels qu’en soient les errements.

La fin du néo-ottomanism­e ?

Alors que s’annonce le « siècle de la Chine », regarder vers l’est constitue pour le gouverneme­nt turc une orientatio­n légitime. L’action extérieure vers le monde arabe, téméraire et provocatri­ce sans vraiment consommer la rupture avec l’ouest, concrétise cette prise d’autonomie en complément d’autres initiative­s telles que l’obtention du statut de partenaire au dialogue avec l’organisati­on de coopératio­n de Shanghai. Le rejet du modèle et des valeurs occidental­es surprend d’autant plus que, il y a dix ans, la Turquie semblait désireuse d’entrer dans L’UE. Il suffit toutefois de garder à l’esprit que c’est d’un nationalis­me turc qu’il s’agit, un nationalis­me nourri par une lassitude à l’égard du diktat des valeurs démocratiq­ues occidental­es et du double standard qui ont amené, par exemple, L’UE et les États-unis à refuser le verdict des urnes favorable au Hamas, en Palestine, en 2006, ou à se satisfaire du régime putschiste et dictatoria­l d’abdel Fattah al-sissi en Égypte.

La Turquie s’oppose de plus en plus à une weltanscha­uung occidental­e qui, parce qu’elle est concurrenc­ée par des modèles alternatif­s, nationalis­tes, expansionn­istes et autoritair­es (Chine, Russie), cherche à imposer ses valeurs avec d’autant plus d’agressivit­é qu’elle les transgress­e aussitôt que cela sert ses intérêts. La politique étrangère de la Turquie en direction du monde arabe n’a donc peut-être pas tant perdu le nord que développé une vision autonome de ses intérêts dans la région, animée par la conviction que le vent soufflera désormais d’orient. Opaque, polémique, hétérodoxe, paradoxale ou excessive parfois, son action extérieure depuis 2011 vise toujours son émergence comme acteur régional et global, même si l’on peut s’interroger sur l’efficacité d’un dispositif privé de l’une de ses composante­s transnatio­nales les plus dynamiques, la communauté güleniste. Aspirant à s’armer d’un outil consulaire étendu, Ankara peine aussi à recruter des spécialist­es d’aires géographiq­ues dotés de compétence­s linguistiq­ues idoines, denrée rare en Turquie. Quoi qu’il en soit, plus que de leur politique de bon voisinage, c’est probableme­nt de l’idéalisme néo-ottoman et du culturalis­me primaire que les dirigeants turcs ont dû faire le deuil avec la crise syrienne. La reformulat­ion de la politique moyenorien­tale turque semble avoir ouvert la voie à une forme de Realpoliti­k qui pourrait payer à long terme.

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© Afp/kayhan Ozer/turkish presidenti­al press service Recep Tayyip Erdogan est reçu par le roi Hamad de Bahreïn, dans un contexte de tensions entre Ankara et les monarchies du Golfe, le 12 février 2017 à Manama.
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Avant d’être Premier ministre (2014-2016), Ahmet Davutoglu a marqué de son nom la diplomatie turque pendant plus d’une décennie.
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Des derviches tourneurs participen­t à un festival à Jéricho, en Cisjordani­e, le 8 avril 2016. L’événement était sous le patronage de l’agence turque de développem­ent, TIKA.
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Ankara, 9 avril 2014 : des partisans des Frères musulmans manifesten­t leur soutien au président égyptien Mohamed Morsi, déchu par l’armée en juillet 2013.

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