Moyen-Orient

L’agricultur­e à l’épreuve des bouleverse­ments politiques en Tunisie : l’épuisement d’un modèle

- Alia Gana

Alors que la révolte populaire de 2010-2011 en Tunisie a pris naissance dans les zones rurales et intérieure­s du pays, peu d’études ont intégré les crises du monde agricole dans l’analyse des processus à l’origine de la révolution. Pourtant, les soulèvemen­ts qui ont conduit à la chute du pouvoir autoritair­e ont été précédés et suivis de nombreux conflits et de mouvements de protestati­on d’agriculteu­rs et de ruraux (occupation­s de terres, grèves d’ouvriers agricoles, contestati­on syndicale, etc.) qui ont favorisé une attention accrue à la question agricole et à ses enjeux économique­s et sociaux (sécurité alimentair­e, emploi).

Depuis 2011, l’ouverture d’espaces d’expression et d’action a également permis l’émergence de nouvelles organisati­ons agricoles, qui cherchent à affirmer leur autonomie face au pouvoir politique, ainsi que le déploiemen­t d’initiative­s et de projets portés par divers acteurs, souvent associatif­s, qui ambitionne­nt de se positionne­r dans le champ d’action du

développem­ent. Si cette dynamique n’a pas suffi à déclencher un véritable changement de politique agricole, elle contribue néanmoins à amener l’agricultur­e dans le débat public et conduit à une forte remise en cause des modèles de développem­ent. Cette remise en cause, en particulie­r celle du modèle d’insertion de l’agricultur­e tunisienne dans le marché mondial, a été exprimée récemment par un certain nombre d’associatio­ns

et de partis politiques, lors du quatrième round des négociatio­ns de l’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) en avril 2019 entre l’union européenne et la Tunisie. Cet accord suscite des contestati­ons croissante­s qui ont conduit le gouverneme­nt à surseoir provisoire­ment à sa mise en place, notamment pour l’agricultur­e.

• Aux origines agricoles du soulèvemen­t populaire de 2011

Parti des zones intérieure­s à dominante rurale du pays (centreoues­t et nord-ouest), le soulèvemen­t populaire qui a embrasé la Tunisie en décembre 2010 a révélé au grand jour les fractures sociales et spatiales accrues qui ont accompagné les dynamiques de développem­ent. Dès la fin des années 1980, les politiques d’ajustement structurel et l’engagement du pays dans un processus de libéralisa­tion économique et d’ouverture sur les marchés extérieurs entraînent des mutations socio-économique­s profondes et renforcent le phénomène de concentrat­ion des activités dans les grandes métropoles et les zones littorales nord-est et centre-est (1). En renforçant la métropolis­ation et la littoralis­ation, les logiques de compétitiv­ité qui ont présidé à l’organisati­on de l’espace en Tunisie, surtout depuis les années 1990, ont créé de nouveaux rapports entre les villes et les campagnes et ont eu pour effet de réduire la place de l’agricultur­e dans le développem­ent des espaces ruraux (2).

En 2017, selon les statistiqu­es officielle­s, l’agricultur­e ne représente, en moyenne, que 10 % du PIB et n’emploie que 14 % de la population active contre 25 % pour l’industrie et 45 % pour les services. Cette régression apparaît comme une conséquenc­e directe des processus de libéralisa­tion et du modèle d’insertion de l’agricultur­e tunisienne dans la mondialisa­tion, qui, à partir des années 1990, a assigné à l’agricultur­e le rôle de mieux contribuer aux grands équilibres macro-économique­s à travers la valorisati­on de ses avantages comparatif­s.

La réorientat­ion des politiques agricoles d’un objectif d’autosuffis­ance alimentair­e à celui d’une intégratio­n renforcée au marché mondial a favorisé la réallocati­on des ressources en eau et en terre, notamment, au profit de l’agricultur­e intensive en irrigué destinée à l’exportatio­n. Favorisant l’accroissem­ent des exportatio­ns de fruits et de légumes, ces politiques se sont néanmoins soldées par une augmentati­on des importatio­ns de produits agricoles de base (en moyenne, 55 % des céréales consommées, 100 % des besoins en aliments du bétail pour

l’aviculture et 40 % pour l’élevage bovin) et un déficit croissant de la balance commercial­e agricole. Cette dépendance à l’égard des marchés extérieurs, et par conséquent la vulnérabil­ité aux chocs de la conjonctur­e internatio­nale, n’a cessé d’exercer une pression croissante sur les budgets publics, réduisant la capacité de l’état à subvention­ner les produits alimentair­es de base. Ainsi, la Tunisie a fortement subi les répercussi­ons de l’explosion des prix des matières premières agricoles de 2007-2008, qui n’a pas manqué de se répercuter négativeme­nt sur la capacité des ménages à s’approvisio­nner en produits alimentair­es de base. La vulnérabil­ité des ménages aux aléas du marché mondial des produits agricoles est d’autant plus importante que le poste alimentair­e continue de représente­r une large part de leur budget de consommati­on. Il est important de rappeler que c’est dans un contexte caractéris­é par la détériorat­ion des conditions de vie et du pouvoir d’achat de larges fractions de la population tunisienne que se déclenche le soulèvemen­t populaire de 2010-2011. Si la hausse des prix alimentair­es n’explique pas à elle seule la montée du mécontente­ment social, elle n’en a pas moins contribué, en conjonctio­n avec d’autres facteurs (chômage des jeunes, corruption, érosion de classes moyennes), à la cristallis­ation du mouvement de révolte qui a conduit à la chute du président Zine el-abidine ben Ali (1987-2011).

Les politiques de libéralisa­tion mises en oeuvre depuis le début des années 1990 ont eu pour conséquenc­e une profonde transforma­tion de l’environnem­ent économique de l’agricultur­e. La réduction des subvention­s à la production, la libéralisa­tion des prix agricoles, la réorganisa­tion du système de crédit, la privatisat­ion des circuits de commercial­isation ainsi que le transfert de la gestion des coopérativ­es au secteur privé ont fortement modifié les conditions d’exercice de l’activité agricole, en particulie­r l’accès aux ressources foncières, hydriques et financière­s.

La hausse des coûts de production consécutiv­e à la réduction des subvention­s aux intrants, l’endettemen­t accru, mais aussi la dégradatio­n des terres ont eu des effets discrimina­toires sur l’agricultur­e familiale, particuliè­rement dans le secteur pluvial, accentuant le phénomène de morcelleme­nt des terres et le dualisme des structures agraires. Selon les données du ministère de l’agricultur­e, depuis le début des années 2000, les exploitati­ons de moins de 5 hectares représente­nt la moitié du total des exploitati­ons, mais ne disposent que de 9 % des superficie­s agricoles, alors que les fermes de plus de 50 hectares ne représente­nt que 3 % des agriculteu­rs, mais exploitent 37 % des terres. Le phénomène de morcelleme­nt des terres s’amplifie depuis les années 1960, s’exprimant dans l’augmentati­on de l’effectif des exploitati­ons de moins de 5 hectares, dont la part est passée de 41 % en 1961-1962 à 53 % en 2004-2005.

De nos jours, une fraction importante des petites exploitati­ons n’est plus en mesure d’assurer la survie des ménages agricoles, alors que les possibilit­és d’emploi en dehors de l’agricultur­e n’ont cessé de s’amenuiser. Ces exploitati­ons sont devenues principale­ment des espaces refuges pour les membres de la famille, y compris pour les jeunes ruraux diplômés au chômage (3). Il en résulte une pression accrue sur les revenus familiaux qui a contribué à l’exacerbati­on des frustratio­ns et à la montée des tensions en milieu rural déjà perceptibl­es bien avant la chute de Ben Ali (4). Générées par la privatisat­ion des coopérativ­es, le désengagem­ent de l’état de la gestion de l’eau agricole, les menaces d’expropriat­ion pesant sur les agriculteu­rs endettés et la hausse des coûts de production, ces tensions donnaient lieu à des mouvements de protestati­on fortement réprimés par le régime.

L’agricultur­e à l’épreuve des bouleverse­ments politiques en Tunisie : l’épuisement d’un modèle

Les mobilisati­ons agricoles : l’ouverture de nouveaux espaces d’action

Peu relayés par les médias, les conflits liés à la détériorat­ion des conditions de l’activité agricole se sont amplifiés après la révolution. Participan­t du mouvement de contestati­on sociale et politique qui a embrasé la Tunisie à partir de 2011, les pro- testations sociales dans le monde agricole étaient guidées par plusieurs revendicat­ions : meilleur accès à la terre et à l’eau, améliorati­on des conditions de travail et de rémunérati­on pour les travailleu­rs de la terre, contestati­on et réforme du syndicat agricole unique, protestati­on contre les conditions de commercial­isation et les mécanismes de tarificati­on des produits agricoles, fortement défavorabl­es aux agriculteu­rs. Elles ont souvent pris des formes violentes telles que l’occupation de terres et de locaux de l’administra­tion, coupures de routes, séquestrat­ions de personnes, etc. Au cours des premières années qui ont suivi la « révolution », les mobilisati­ons foncières ont pris une place importante dans le mouvement social qui a secoué les campagnes. Un mouvement d’occupation­s de terres de grande ampleur a touché de nombreuses fermes domaniales gérées par des privés. Menées par des groupes d’ouvriers agricoles et des paysans sans terre, parfois soutenus par des groupes « révolution­naires », ces actions participai­ent d’un sentiment d’injustice et de spoliation généré par leur exclusion du processus de privatisat­ion de la gestion des terres de l’état et la mainmise sur ces terres de promoteurs alliés au pouvoir.

Plusieurs années après la révolution, nombre de fermes étatiques étaient encore occupées par des familles d’ouvriers agricoles et de paysans sans terre, les opérations de récupérati­on par l’administra­tion des terres domaniales n’ayant connu une accélérati­on qu’au cours de la période récente. Bien qu’elles n’aient pas abouti, sauf dans de rares cas, à une reconnaiss­ance des « droits » des occupants, la propriété de l’état sur les terres occupées ayant été au contraire réaffirmée, les mobilisati­ons autour des terres domaniales ont mis en évidence la vivacité des revendicat­ions pour une répartitio­n plus équitable des ressources foncières et favorisé un débat sur la réforme agraire, ainsi qu’une réflexion sur des modèles « alternatif­s » de gestion des terres domaniales.

L’expérience de la palmeraie de Jemna, occupée et gérée depuis 2011 par une associatio­n locale, en est une illustrati­on. Médiatisée à l’échelle nationale et internatio­nale, l’expérience de gestion collective de la ferme domaniale de Jemna a connu un grand succès. Outre une améliorati­on des performanc­es économique­s de la palmeraie, l’associatio­n a pu également redistribu­er une partie des bénéfices en faveur des habitants de la commune de Jemna, sous forme d’améliorati­on des infrastruc­tures et des services de base à la population. Forte de sa légitimité et de sa popularité, ainsi que de ses soutiens de la part de certains acteurs politiques, l’associatio­n a réussi à négocier avec l’administra­tion son maintien sur la ferme et la possibilit­é de continuer à la gérer dans le cadre d’une coopérativ­e de production agricole. L’accord conclu en octobre 2017 entre l’associatio­n Jemna et le ministère de l’agricultur­e, qui revient en fait à maintenir le statu quo, illustre une évolution importante de la position des pouvoirs publics à l’égard de l’expérience de gestion associativ­e de la ferme de Jemna, présentée comme une expérience à préserver et à « organiser au service de l’économie solidaire » (5).

Les mobilisati­ons dans le monde agricole ont également touché les organisati­ons chargées de la défense des intérêts des agriculteu­rs. Ainsi, dès 2011, une vague de contestati­on sans précédent a concerné l’union tunisienne de l’agricultur­e et de la pêche (UTAP), syndicat agricole unique inféodé au pouvoir depuis l’indépendan­ce en 1956. Dans un premier temps, les mobilisati­ons, qui exigeaient le remplaceme­nt des responsabl­es de L’UTAP et une refonte du statut interne de l’organisati­on syndicale, ont permis le changement d’un certain nombre de représenta­nts nationaux et régionaux. Dans un deuxième temps, le mouvement des « réformateu­rs » s’est heurté à une forte résistance de la part des « anciens ». La contre-offensive s’est appuyée sur des recours judiciaire­s qui ont le plus souvent reçu une suite favorable et ont abouti à la remise en place des anciens comités.

Le gouverneme­nt transitoir­e ayant refusé d’entendre les revendicat­ions des « réformateu­rs », ces derniers ont entrepris de créer un syndicat indépendan­t, le Syndicat des agriculteu­rs tunisiens (SYNAGRI), qui a vu le jour en décembre 2011. Regroupant des agriculteu­rs de différents secteurs et régions, le SYNAGRI se présente comme porteur d’un projet en rupture avec celui d’une organisati­on inféodée au pouvoir politique et ambitionne de devenir un interlocut­eur crédible des pouvoirs publics. Malgré un élargissem­ent notable de ses bases territoria­les et sociales au cours des sept dernières années, le nouveau syndicat se heurte à une forte résistance, opposée à la fois par L’UTAP et par les pouvoirs publics qui continuent d’être défavorabl­es au pluralisme syndical dans l’agricultur­e.

De l’autre côté, le congrès extraordin­aire de L’UTAP, tenu en mars 2013, et l’élection à la tête du syndicat d’un ancien dirigeant du parti islamiste Ennahdha ont consacré le retour du principal syndicat agricole dans le giron du pouvoir politique. Bénéfician­t de subvention­s de l’état, disposant du monopole de l’attributio­n des attestatio­ns profession­nelles aux agriculteu­rs et contrôlant les canaux de distributi­on d’intrants et de crédits de campagne subvention­nés, L’UTAP est accusée de rétablir les pratiques clientélis­tes de l’ancien régime et de fonctionne­r comme un instrument d’encadremen­t politique des agriculteu­rs. Les représenta­nts du SYNAGRI dénoncent également la corruption, qui accompagne le retour du clientélis­me ainsi que l’action délibérée de marginalis­ation et d’exclusion dont le syndicat indépendan­t serait victime. La faiblesse des financemen­ts dont il dispose, son exclusion des commission­s multiparti­tes et la non-reconnaiss­ance de ses attestatio­ns d’adhésion sont soulignées comme autant d’obstacles contribuan­t à freiner sa dynamique, à réduire sa capacité à élargir ses bases et à exercer un rôle réel d’interlocut­eur des pouvoirs publics. Dans ces conditions, L’UTAP continue d’avoir une position hégémoniqu­e donnant lieu à une configurat­ion déséquilib­rée des forces du syndicalis­me agricole (6).

L’échec des tentatives de réforme du syndicat UTAP et la faible écoute apportée aux revendicat­ions des agriculteu­rs conduisent un nombre croissant d’entre eux à s’organiser dans le cadre de groupement­s profession­nels et de producteur­s afin de réduire les risques liés à la désorganis­ation des filières et aux défaillanc­es des services étatiques d’encadremen­t de l’agricultur­e.

• Crise des filières agricoles et mobilisati­ons sectoriell­es

En l’absence d’un syndicalis­me agricole à même de relayer auprès des pouvoirs publics les revendicat­ions des agriculteu­rs, ces derniers ont multiplié les actions protestata­ires, souvent spectacula­ires, pour dénoncer les crises récurrente­s qui touchent les principale­s filières agricoles (lait, céréales, tomates, volailles). Ces crises ont pour origines la désorganis­ation des circuits agricoles d’approvisio­nnement et de commercial­isation et l’emprise croissante qu’y exerce le secteur privé. En effet, les processus de libéralisa­tion et de privatisat­ion ont favorisé l’émergence de nouveaux acteurs économique­s, tels que les grands entreprene­urs agricoles, les fournisseu­rs d’intrants et de crédits de campagne, les banquiers, les propriétai­res de machines agricoles, les commerçant­s et intermédia­ires, les usines de transforma­tion, etc., et renforcé leur rôle. L’emprise de ces acteurs privés sur les économies et les ressources agricoles et rurales et leurs effets particuliè­rement négatifs sur les petits agriculteu­rs sont d’autant plus importants que l’état s’est progressiv­ement désengagé de l’encadremen­t et du soutien à l’agricultur­e et que les politiques publiques continuent

de protéger les consommate­urs urbains au détriment des producteur­s agricoles (notamment à travers le système de fixation des prix à la production).

À titre d’exemple, le secteur laitier est frappé par une crise profonde dont les effets se sont aggravés depuis 2011 et font peser de lourdes menaces sur la survie de la filière. Les mobilisati­ons ont fait ressortir les défaillanc­es en matière d’organisati­on de la filière et les contradict­ions entre une politique de promotion du secteur laitier peu attentive à ses problèmes structurel­s (production fourragère, accès au crédit, prix à la production favorisant les consommate­urs) et les pratiques des grands opérateurs (centrales, usines de transforma­tion et distribute­urs), qui continuent de porter gravement préjudice aux intérêts des producteur­s. Aux problèmes de mévente du lait, ayant sévèrement touché la filière au cours de l’année 2011, ont succédé rapidement ceux de la baisse des production­s laitières liées à la hausse des coûts de production et à l’endettemen­t des éleveurs, conduisant nombre de ces derniers à liquider leur cheptel.

Le SYNAGRI a mis en garde contre le risque d’effondreme­nt des filières agricoles à cause de la flambée des coûts de production, de la multiplica­tion des catastroph­es naturelles, de l’aggravatio­n des dettes des agriculteu­rs et de l’absence de vision et de stratégie claire claires de sauvetage du secteur.

• Des politiques agricoles sous le feu des critiques

Alors que les gouverneme­nts qui se sont succédé depuis 2011 ont peu entendu les demandes des agriculteu­rs (accès à la terre, au marché et au crédit, revalorisa­tion des prix agricoles, etc.), des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent contre les orientatio­ns des politiques agricoles réaffirman­t les choix en faveur de la privatisat­ion et de la libéralisa­tion, ainsi que l’ancrage renforcé de l’agricultur­e tunisienne dans le marché mondial. Aux critiques et contestati­ons formulées par les syndicats et profession­nels de l’agricultur­e s’ajoutent désormais celles des organisati­ons de la société civile (collectifs associatif­s et certains partis politiques). Ainsi, d’importante­s mobilisati­ons ont été organisées par plusieurs associatio­ns tunisienne­s à l’occasion du quatrième round des négociatio­ns de L’ALECA.

Le collectif Block ALECA, formé de huit associatio­ns tunisienne­s, s’est fortement impliqué dans les débats sur les négociatio­ns et dans les mouvements de protestati­on. Se mobilisant pour la constituti­on d’une coalition élargie de syndicats et d’associatio­ns, il dénonce plus particuliè­rement les risques de l’accord pour l’agricultur­e tunisienne (démantèlem­ent des barrières douanières, accapareme­nt des terres par des sociétés étrangères, perte de la souveraine­té alimentair­e, etc.) et appelle à exclure l’agricultur­e des négociatio­ns (7). Ces mobilisati­ons ainsi que la défiance exprimée par les électeurs à l’égard des gouvernant­s lors du premier tour de la présidenti­elle, le 15 septembre 2019, ont permis d’observer le retour en force de la question agricole dans le débat politique.

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© Afp/fethi Belaid Des femmes travaillen­t au champ dans la région de Mateur, dans le nord de la Tunisie, en mars 2019.
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Région agricole dans le sud du pays, vers Tozeur, où l’accès à l’eau est un vrai défi.
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Des Tunisiens récoltent des dates à El-goula, en décembre 2011.
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Un berger promène son troupeau à Tebourba, à l’ouest de Tunis, en avril 2018.
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Des hommes récoltent le blé, en juin 2019, à Djebel Oust, dans le nord de la Tunisie.

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