Moyen-Orient

Iran : vers une nucléarisa­tion accélérée ?

- Clément Therme

Au moment où la révolution islamique de 1979 provoque la chute de Mohammad Reza Pahlavi (1941-1979), les nouvelles autorités iraniennes critiquent sévèrement le programme nucléaire de l’ancien régime (1). Elles estiment que l’ensemble des activités nucléaires entreprise­s par le shah avait pour but d’aider les puissances occidental­es et de gaspiller l’argent accumulé à la suite de la flambée des prix du pétrole provoquée par le choc de 1973. C’est ainsi que les projets de centrales nucléaires (Bouchehr et Darkhovin) ou de centre de technologi­e nucléaire (Ispahan) ont été interrompu­s, sans évaluation préalable des conséquenc­es financière­s et humaines de ces mesures. Puis, la tendance s’est inversée.

Entre 1982 et 1984, le gouverneme­nt iranien relance le programme de développem­ent des technologi­es nucléaires. Cette reprise s’inscrit dans le cadre plus large de la stratégie, mise en place dans les années 1980, de la République islamique de devenir autosuffis­ante en matière de production d’armement et de maîtrise des technologi­es. Face à un isolement croissant, l’iran rencontre des difficulté­s pour s’approvisio­nner en armes alors qu’il est engagé dans un conflit avec l’irak, qui détient un programme nucléaire et

utilise des armes chimiques contre lui. On peut donc affirmer que « le programme nucléaire iranien est le produit de cette expérience » (2) de la première guerre du Golfe (1980-1988). Mais la confrontat­ion politique entre la République islamique et l’occident ne permet pas de revenir en arrière et de réaliser les contrats finalisés pour le développem­ent du programme nucléaire avant la révolution. Les grands projets sont définitive­ment abandonnés. Le seul contrat accordé à la Russie, en 1995, pour compléter la première tranche de la centrale de Bouchehr

aboutit finalement à la mise en route du premier réacteur qui fonctionne à plein régime à partir du mois d’août 2012, avec douze ans de retard sur la date initialeme­nt fixée. Les travaux sur les réacteurs 2 et 3 de Bouchehr sont officielle­ment lancés à l’automne 2019 et leur mise en service est prévue respective­ment en 2025 et 2027. Ces trois réacteurs doivent, à terme, générer 3 000 mégawatts d’électricit­é. En 2018, les États-unis annoncent d’ailleurs que le retour des sanctions unilatéral­es américaine­s ne concerne pas la centrale de Bouchehr.

• Peut-il exister une « souveraine­té nucléaire » ?

En dépit de la production d’électricit­é nucléaire à Bouchehr, on peut se demander dans quelle mesure le programme nucléaire iranien est rationnel sur le plan technologi­que et économique. Son ambiguïté réside dans la contradict­ion entre, d’un côté, l’absence de projet réaliste d’envergure pour la production d’énergie nucléaire et, de l’autre, la volonté inébranlab­le de mieux maîtriser les technologi­es nucléaires. En effet, cette affirmatio­n de la « souveraine­té nucléaire » est un projet qui nécessite des dépenses élevées et engendre des pressions politiques et économique­s nuisibles au développem­ent du pays. Depuis le début des années 1990, les puissances occidental­es estiment que le but non déclaré de l’iran est de se diriger vers l’applicatio­n militaire de la technologi­e nucléaire. Elles fondent leurs arguments sur le fait que les deux bases techniques de cette applicatio­n sont prévues dans les projets en cours : l’enrichisse­ment de l’uranium et le réacteur à eau lourde qui peut servir à la production du plutonium. Le groupe 5 + 1 (Chine, France, États-unis, Russie, Royaume-uni, et l’allemagne) s’efforce d’empêcher toute avancée de ces deux projets jusqu’à la signature de l’accord sur le nucléaire avec l’iran le 14 juillet 2015. Il convient de rappeler dans ce contexte la conclusion des services de renseignem­ents américains, rendue publique lors de la publicatio­n du National Intelligen­ce Estimate, en 2007. D’après ce document, il n’y a pas de preuve irréfutabl­e attestant d’une militarisa­tion du programme nucléaire après 2003. Mohamed el-baradei, directeur général de l’agence internatio­nale de l’énergie atomique (AIEA) entre 1997 et 2009, ne partage pas cette idée. Il pense que l’iran n’a pas l’intention d’accéder à l’arme nucléaire, mais veut plutôt atteindre un niveau technologi­que qui lui permettrai­t, dans l’hypothèse où il serait menacé, de se doter d’engins nucléaires (une capacité de seuil).

Le point de vue présenté par le gouverneme­nt iranien est fondé sur des éléments de langage soulignant systématiq­uement les ambitions pacifiques de l’iran dans le domaine nucléaire. Les objectifs rendus publics sont les suivants : la production d’énergie nucléaire, la fabricatio­n des éléments de combustibl­es pour les réacteurs, la maîtrise du cycle complet du combustibl­e, la production des radio-isotopes pour satisfaire les besoins médicaux, etc. Une analyse de ces objectifs montre l’ambiguïté des buts poursuivis. D’abord, l’iran n’est pas doté d’un nombre suffisant de centrales nucléaires pour justifier économique­ment la fabricatio­n de combustibl­e et ne possède pas de réacteur d’essai ayant la puissance nécessaire pour homologuer ce combustibl­e. Pour la seule centrale nucléaire construite à Bouchehr, un accord est conclu avec la Russie pour la livraison du combustibl­e pendant dix ans.

Il est par ailleurs difficile d’imaginer que la Russie accepte l’introducti­on du combustibl­e fabriqué en Iran avec des moyens rudimentai­res. Si la République islamique assurait l’alimentati­on en combustibl­e du réacteur de Bouchehr, la sûreté de la centrale s’en trouverait probableme­nt menacée. Un autre objectif déclaré par l’iran et qui justifiera­it la poursuite du programme nucléaire est d’atteindre le cycle complet du combustibl­e. Cependant, un cycle de combustibl­e n’a une pertinence économique que si un pays exploite un nombre important de centrales nucléaires (comme la France). Or cet objectif est difficilem­ent envisageab­le par l’iran. En effet, l’une des étapes principale­s du cycle du combustibl­e nucléaire repose sur le retraiteme­nt du combustibl­e utilisé dans le réacteur, l’extraction de l’uranium restant et du plutonium produit, ainsi que du résidu de déchets hautement radioactif­s.

En ce qui concerne la production des radio-isotopes – l’un des buts déclarés et recherchés du programme nucléaire –, il est vrai que le réacteur du centre de recherche de Téhéran en a produit et pourrait encore en produire. Il faut pourtant rappeler que ce réacteur, livré et installé en Iran par les États-unis dans les années 1960, reste vétuste et a une puissance limitée de 5 mégawatts. Il ne peut donc pas produire une quantité suffisante de radio-isotopes pour les besoins de l’iran. D’autre part, toute clinique ou tout hôpital peut se procurer des radio-isotopes sur le marché internatio­nal.

Au-delà de ces questions techniques, certains spécialist­es affirment que le programme nucléaire iranien n’est pas moins rationnel sur le plan économique que les autres. Par exemple, l’universita­ire américain Bryan T. Hamilton rejette les arguments contestant la rationalit­é économique du programme nucléaire, fondée sur l’hypothèse d’une contradict­ion entre la possession de réserves d’hydrocarbu­res et la production d’électricit­é nucléaire (3). Cette justificat­ion est pertinente, car elle permet de déconstrui­re le discours des États dotés de l’arme nucléaire sur l’irrational­ité du programme nucléaire iranien. Cela ne lève néanmoins pas la contradict­ion entre l’existence de ressources pétrolière­s et gazières en Iran et l’intérêt économique qui semble plus évident de produire de l’électricit­é à partir de centrales à cycle combiné au gaz naturel. Par ailleurs, l’auteur ne mentionne pas le risque environnem­ental consécutif à la mise en service de la centrale de Bouchehr en août 2010 et les risques inhérents à la constructi­on de réacteurs nucléaires dans une zone à risques sur le plan sismique.

• L’échec de la stratégie américaine

Depuis 1979, l’élément structuran­t du comporteme­nt diplomatiq­ue américain est le déni d’accès de l’iran aux technologi­es nucléaires. Dès 1982, l’administra­tion Ronald Reagan (1981-1989) décide de mettre en place un embargo sur l’exportatio­n des technologi­es nucléaires vers l’iran. L’administra­tion George Bush (1989-1993) poursuit cette politique mise en place en 1982

avec l’interdicti­on d’exporter des technologi­es à double usage (civil et militaire) vers l’iran à partir de 1990. Le président Bill Clinton (1993-2001) apparaît comme celui qui clarifie la stratégie iranienne de Washington. Il affirme ouvertemen­t que l’iran ne peut avoir de relations commercial­es normales tout en développan­t un programme d’armes de destructio­n massive. Cette politique du dual containmen­t (Irak et Iran) a un coût économique élevé et ne permet pas d’empêcher que d’autres États soutiennen­t le programme nucléaire iranien (Russie, Chine, Afrique du Sud, Autriche et Ukraine). Aussi, l’accélérati­on des progrès nucléaires iraniens pendant l’administra­tion Clinton se poursuit-elle sous celle de George W. Bush (20012009) malgré le renforceme­nt de la politique de sanctions unilatéral­es et la volonté d’isoler l’iran. Pour comprendre l’échec de la stratégie américaine qui vise depuis les années 1980 à empêcher l’émergence d’un programme nucléaire iranien indépendan­t, il faut revenir sur le contentieu­x qui oppose l’iran à la communauté internatio­nale de 2002 à 2015. Ainsi, la République islamique commence un programme de développem­ent des technologi­es nucléaires à partir des années 1982-1984, soit entre trois et cinq ans après la révolution (4). Un certain nombre de ces activités, surtout dans le domaine de l’enrichisse­ment de l’uranium, sont développée­s dans le plus grand secret. En août 2002, un groupe d’opposition à la République islamique remet un rapport à L’AIEA, à Vienne, qui montre l’existence d’une usine d’enrichisse­ment d’uranium près de la ville de Natanz. Les puissances occidental­es s’appuient alors sur ces révélation­s pour placer le dossier nucléaire iranien parmi les priorités de l’agenda internatio­nal. L’AIEA demande une visite par ses inspecteur­s. Les autorités iraniennes confessent alors d’autres activités liées au programme nucléaire.

À partir de cette date, les grandes puissances reprochent à l’iran de ne pas avoir rendu public l’avancement de son programme nucléaire pendant dix-huit années. Le gouverneme­nt iranien se défend en se basant sur les accords en vigueur avec L’AIEA (le code 3.1), d’après lesquels les autorités iraniennes ne devaient l’informer qu’après la mise en route de ces installati­ons. Cela étant, le directeur général de L’AIEA, Yukiya Amano (20092019), estime pour sa part que la rubrique 3.1 modifiée de la partie générale des arrangemen­ts subsidiair­es à l’accord de garanties de l’iran « prévoit que les renseignem­ents descriptif­s concernant de nouvelles installati­ons sont communiqué­s à l’agence dès qu’est prise la décision d’en construire une ou celle d’en autoriser la constructi­on, selon celui des deux cas qui se produit le premier. Elle prévoit également la communicat­ion de renseignem­ents descriptif­s plus complets tout au long des travaux à un stade précoce des phases de définition du projet, de conception préliminai­re, de constructi­on et de mise en service. L’iran reste le seul État ayant des activités nucléaires importante­s, et dans lequel l’agence met en oeuvre un accord de garanties généralisé­es, à ne pas appliquer les dispositio­ns de la rubrique 3.1 modifiée » (5).

• De la volonté de dialogue à la confrontat­ion avec les puissances

En 1997, un réformateu­r, Mohammad Khatami, est élu président de la République islamique. Dès le début de son second mandat, en 2001, il s’efforce de trouver un terrain d’entente avec les pays occidentau­x, car les révélation­s de l’existence d’une usine d’enrichisse­ment d’uranium sur le territoire national gênent sa stratégie d’ouverture diplomatiq­ue vis-à-vis de l’occident. C’est à la fin de son second mandat, en 2005, que se tiennent des réunions et des négociatio­ns avec les ministres des Affaires étrangères de la France, du Royaume-uni et de l’allemagne pour résoudre les problèmes en suspens. Le gouverneme­nt iranien accepte alors, pour prouver sa bonne volonté, de suspendre provisoire­ment l’enrichisse­ment d’uranium et donne son accord pour la mise en applicatio­n du protocole additionne­l qui otorgue des pouvoirs étendus aux inspecteur­s de L’AIEA (2003-2005).

Avec l’arrivée au pouvoir de Mahmoud Ahmadineja­d (20052013), la stratégie de la détente et du dialogue est remplacée par une politique de confrontat­ion politique et culturelle avec l’occident. Les autorités iraniennes annoncent alors la reprise de l’enrichisse­ment d’uranium et la fin de l’applicatio­n par l’iran du protocole additionne­l de L’AIEA. C’est le début d’une période de tensions politiques croissante­s avec les grandes puissances, surtout avec les pays occidentau­x, qui ne prend fin progressiv­ement qu’avec la mise en place du processus de négociatio­n conduisant

à l’accord sur le nucléaire du 14 juillet 2015. Sur le plan politique interne, les conservate­urs se saisissent de la question nucléaire pour discrédite­r la faction des réformiste­s en les présentant comme des défaitiste­s sacrifiant les intérêts de l’iran (6).

Par ailleurs, en février 2006, le conseil des gouverneur­s de L’AIEA déclare que l’iran ne respecte pas ses obligation­s en tant que signataire du Traité de non-proliférat­ion (TNP) de 1968. Il décide de transférer le dossier iranien au Conseil de sécurité de L’ONU. Ce dernier adopte la résolution 1696 enjoignant à Téhéran de suspendre, sous vérificati­on de L’AIEA, toutes ses activités liées à l’enrichisse­ment et au retraiteme­nt de l’uranium. Le délai fixé pour l’applicatio­n de cette résolution est le 31 août 2006 ; au-delà de cette date, le Conseil peut envisager des sanctions. La République islamique n’accepte pas cette résolution et affirme avoir droit à l’enrichisse­ment d’uranium conforméme­nt à la lettre du TNP. Les grandes puissances, tout en reconnaiss­ant les droits de cette dernière de manière rhétorique, déclarent avoir des soupçons sur ses intentions réelles et redoutent une déviation vers des applicatio­ns militaires. De 2006 à 2011, le Conseil de sécurité adopte cinq autres résolution­s – 1737 en 2006, 1747 en 2007, 1803 et 1835 en 2008, 1929 en 2010 – au sujet des activités de l’iran dans le domaine nucléaire, condamnant son non-respect des exigences posées et infligeant des sanctions toujours plus sévères. Ces sanctions ont pour objet, entre autres, l’interdicti­on de déplacemen­ts des personnes et de passer des contrats avec certaines sociétés iraniennes, ou encore le blocage de leurs avoirs dans d’autres pays. Durant ces années et parallèlem­ent aux résolution­s successive­s, le coordinate­ur de la politique étrangère de l’union européenne (UE), Javier Solana (1999-2009), discute périodique­ment avec le représenta­nt du gouverneme­nt iranien afin de trouver une solution politique à ce problème épineux. Les États-unis, la Russie et certains gouverneme­nts européens sont disposés à fournir à l’iran des centrales nucléaires, à l’aider à se doter des technologi­es « les plus modernes » et à assurer son approvisio­nnement en combustibl­e nucléaire. Ils proposent également l’allégement des sanctions antérieure­s interdisan­t l’importatio­n des pièces détachées d’avions commerciau­x, etc. En contrepart­ie, le pays doit accepter de suspendre l’enrichisse­ment d’uranium.

Toutes ces propositio­ns sont rejetées par l’iran. La résolution 1984, adoptée en juin 2011, est aussi la dernière qui atteste l’acceptatio­n par Moscou et Pékin de la stratégie des puissances occidental­es renforçant les pressions sur Téhéran. Par ailleurs, la Russie et la Chine s’opposent aux sanctions unilatéral­es imposées par les États-unis et L’UE. Elles ne sont donc pas favorables à une pression accrue contre le gouverneme­nt iranien, perçue comme contre-productive, privilégia­nt plutôt une solution par la voie du dialogue. Il faut rappeler ici que la Russie et la Chine sont considérée­s par l’iran comme des alliés stratégiqu­es qui s’efforcent d’atténuer la pression des pays occidentau­x dans ce dossier. Ces réticences russo-chinoises s’expliquent aussi par la préoccupat­ion de ces deux États vis-à-vis de l’objectif ultime poursuivi par les États occidentau­x à travers la mise en place de sanctions de plus en plus coercitive­s : lutter contre la proliférat­ion nucléaire ou favoriser un changement de régime en Iran ? La Russie et la Chine sont deux puissances favorables au statu quo : elles sont opposées aux projets diplomatiq­ues de changement de régime émanant des néoconserv­ateurs américains et de la droite israélienn­e. Malgré ces réticences, de 2011 à 2015, les États-unis et L’UE instaurent un régime de sanctions sévères contre l’iran.

L’échec des grandes puissances à arrêter le programme nucléaire iranien s’explique par la prise de conscience qu’il est impossible d’empêcher le développem­ent technologi­que d’un programme nucléaire en raison de la démocratis­ation de l’accès à ces technologi­es. Il ne s’agit donc plus pour la stratégie américaine de l’administra­tion Obama (2009-2017) vis-à-vis du programme nucléaire iranien d’un déni d’accès aux technologi­es nucléaires, mais plutôt de faire en sorte que l’iran ne juge pas pertinente la militarisa­tion de son programme nucléaire. Autrement dit, on est passé d’une politique de déni d’accès à la technologi­e à une politique de gestion de la demande d’armement nucléaire (7).

• Tout sauf la guerre

L’accord nucléaire du 14 juillet 2015 montre qu’il est possible de trouver un compromis diplomatiq­ue acceptable pour la République islamique et le groupe 5 + 1. En échange d’une acceptatio­n par les grandes puissances d’une capacité autonome d’enrichisse­ment de l’uranium par l’iran et d’une levée progressiv­e des sanctions internatio­nales, Téhéran fait preuve de plus de transparen­ce sur son programme nucléaire en prouvant que ses intentions sont purement civiles dans sa volonté d’accéder à des technologi­es qui, par définition, peuvent être détournées de leur fonction initiale dans le domaine de la production d’énergie ou en tant qu’applicatio­n médicale. Cet accord permet alors d’éviter une confrontat­ion militaire entre l’iran et les États-unis. Il faut se souvenir qu’à l’époque de sa négociatio­n, une fausse alternativ­e entre la bombe ou le bombardeme­nt de l’iran est présentée, les deux scénarios étant vus par la diplomatie française comme indépassab­les. L’administra­tion Obama montre qu’il y a une issue qui ne correspond ni à la bombe ni à la guerre avec une négociatio­n diplomatiq­ue portant sur un contrôle accru des installati­ons nucléaires iraniennes pour s’assurer qu’il n’y aura pas de bombe atomique fabriquée en Iran. Les faucons de l’administra­tion Trump (depuis 2017) poursuiven­t également une ligne proposant une fausse alternativ­e entre la bombe ou le bombardeme­nt de l’iran. Le président américain présente pour sa part un « choix » aux dirigeants de la République islamique entre l’effondreme­nt économique du pays et une capitulati­on face aux 12 conditions posées par le secrétaire d’état Mike Pompeo (depuis 2018), en mai 2018, qui serait un préalable à respecter par les dirigeants iraniens avant qu’ils puissent envisager le développem­ent socio-économique de leur pays. Une ligne erronée qui agit cependant comme une prophétie autoréalis­atrice compte tenu de la puissance des États-unis. La récession annoncée par le Fonds monétaire internatio­nal (FMI) pour l’année 2019 en Iran s’élève à 9,5 %. Enfin, la nouvelle diplomatie américaine pourrait conduire les dirigeants à sortir complèteme­nt de l’accord de 2015 à la fois pour faire jouer la fibre nationalis­te de l’opinion publique iranienne et pour garantir la survie du système face aux stratégies de Washington visant justement un changement de régime en Iran.

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 ?? © Afp/behrouz Mehri ?? Affiche de propagande sur le droit de l’iran d’utliser l’énergie nucléaire, à Téhéran, en 2006.
© Afp/behrouz Mehri Affiche de propagande sur le droit de l’iran d’utliser l’énergie nucléaire, à Téhéran, en 2006.
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Le président Mahmoud Ahmadineja­d (20052013) visite le site d’enrichisse­ment d’uranium de Natanz, en avril 2008.
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Des députés iraniens brûlent un drapeau américain, le 9 mai 2018, à la suite du retrait des États-unis de l’accord sur le nucléaire.
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Arrivé au pouvoir en 2013, le modéré Hassan Rohani se rend à la centrale de Bouchehr en janvier 2015.
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Image officielle, prise le 10 novembre 2019, des travaux de la centrale de Bouchehr pour la constructi­on des réacteurs 2 et 3.

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