Géant, mais pas trop !
L’Alegria 67, lancé il y a deux ans, marquait chez FountainePajot une évolution importante dans le design et la finition. Proposer un niveau de prestation équivalent dans une taille inférieure, sans pour autant concurrencer le flagship de la gamme relève d’un exercice subtil.
Soixante pieds, c’est la taille où tout peut basculer. Le seuil psychologique entre un yacht avec équipage et un croiseur familial. Aucune règle en la matière, chacun appréciera en fonction de son expérience, de ses goûts et de l’agencement du bateau. Corina et Roberto, navigateurs avertis et heureux propriétaires de cette unité inaugurale, symbolisent de la meilleure manière la polyvalence du Samana 59, originellement pensé pour séduire une clientèle charter.
Ils partent sur le World ARC avec leurs six enfants à la fin de l’année, pour un tour du monde de seize mois. Ils ont choisi une version Maestro dont le plan d’aménagement pourra tout aussi bien convenir, dans une seconde vie, à du charter de luxe ou à un propriétaire privé avec équipage et deux cabines VIP.
Mais en attendant, c’est la baie de Bandol et ses petits airs qui nous attendent. Perché tout en haut, au centre du fly, la sensation de tourner sur place est particulièrement prégnante alors que l’on s’extrait du port. Le catamaran devant rejoindre la zone de tournage des images du chantier, les deux moteurs de 110 ch (150 ch en option) sont sollicités d’entrée pour ne pas faire attendre l’hélicoptère. Avec une vitesse de 8,5 noeuds alors que l’on n’est qu’à 1 650 tours (consommation de 6,5 litres par moteur), le niveau sonore, même dans les cabines arrière, est notoirement faible. En échangeant avec l’équipage qui a fait le tour de la péninsule ibérique en amont de cette tournée méditerranéenne d’automne, on apprend que dans le tout petit temps, la vitesse sur un seul moteur ne chute que d’un noeud. Avec une consommation alors proche du litre par mille, l’autonomie