Le Monde du Multicoque

Au bout du suspense !

- François-Xavier de Crécy

Le Salon internatio­nal du multicoque – alias Multihull Show – est toujours un événement. Mais cette année, s’il a lieu, il aura une saveur très spéciale. Pour toute une profession qui a besoin de ces moments d’échange, pour des constructe­urs qui ont hâte de retrouver leurs clients et pour tous les passionnés qui veulent rêver à nouveau devant de beaux bateaux, construire de nouveaux projets… Un an sans salon, que c’est long !

Seule l’alchimie d’une rencontre a ce pouvoir, délivre cette énergie

Certes l’activité commercial­e s’est réinventée, digitalisé­e et poursuivie via de nouveaux canaux. C’est tant mieux, et c’est même un mal pour un bien : on a accéléré la transition numérique et préparé l’avenir sous la contrainte. Mais l’achat d’un bateau, c’est une décision qui se situe au-delà de la consommati­on de loisirs. Elle va souvent de pair avec un projet de vie dont nous puisons l’inspiratio­n dans nos lectures et nos butinages en ligne, mais aussi et surtout dans des rencontres. Des vraies, en chair et en os et les yeux dans les yeux. Or les salons nautiques sont les lieux privilégié­s de ces poignées de main qui rassurent, de ces échanges qui bousculent et ouvrent des horizons. L’humain est ainsi fait : seule l’alchimie de la rencontre

a ce pouvoir, délivre cette énergie. On l’entend dans le verbe émouvoir : mettre en mouvement. C’est aussi vrai, du reste, pour les échanges entre profession­nels : combien de projets industriel­s, événementi­els, éditoriaux, sont nés sur les pontons de La Grande Motte ou d’ailleurs, ou sur la moquette du Salon de Paris ?

C’est certain, les salons nous manquent et on se rendra pas à La Grande sMotte sans une certaine émotion. Car on en fait le pari : ce salon aura lieu ! Les organisate­urs y croient, même s’ils savent que le préfet peut tout arrêter jusqu’au dernier moment. Non, la crise sanitaire n’est pas finie, mais on a désormais une perspectiv­e, une issue, ce qui n’était pas le cas il y a encore trois mois… et on entrevoit le moment où même si le risque est toujours là, on l’intègre dans un fonctionne­ment progressiv­ement normalisé.

Comme on renvoie de la toile à la fin d’un coup de vent, c’est une question de timing… et une volonté d’aller de l’avant.

Parce que c’est vital, tout simplement.

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