MX Magazine

Dernière ligne droite

- Par Xavier Audouard

Cette intersaiso­n a commencé en fanfare avec le Big Bang du triplé de l’équipe de France aux Nations « historique­s » de Maggiora, à l’issue d’un scénario inouï qui l’a vue en tête du classement général l’espace d’un unique demi-tour… le dernier. Dans le sillage du flamboyant chevalier Romain, les compères Gautier et Benoît ont fait ce qu’il fallait – au point près – pour battre des Américains et des Hollandais qui s’y voyaient encore à respective­ment deux tours et un demitour du drapeau à damiers. Du jamais vu ! À vaincre sans péril… vous connaissez le dicton. Mais là, du péril, il y en avait et cette victoire n’en ap- paraît que d’autant plus valeureuse! Cette fois, le destin de la course a frappé l’amérique (et de cruelle manière, l’essentiel étant qu’anderson s’en sorte – miraculeus­ement) mais on se souvient aussi combien la déveine avait pu frapper les nôtres par le passé (pierre dans la tronche de Bolley, déjantages (!) de Boissière et Pourcel)… « Times change », comme aimait à le dire JMB! Et la France reste au top. Cocorico. Le stop majeur suivant de cette intersaiso­n était la première SMX. Le concept d’un circuit mixte MX/SX, proposé par Youthstrea­m dans un grand stade en Allemagne et avec un plateau de rêve apporté par les constructe­urs – lesquels se disputaien­t la « Manufactur­ers Cup », à travers une sélection de trois pilotes chacun, selon un format de type « Nations » – avait de quoi faire saliver. Et cela en dépit des forfaits d’anderson, Nagl, Desalle, Ferrandis et Barcia! Rassembler Dungey-gajser-herlings-musquin-febvre-paulin and co derrière une même grille en Europe est un événement majeur. Le circuit, construit dans les règles à partir d’un limon sablonneux qui a fini par se dégrader, était dépourvu de whoops et de difficulté­s techniques réellement typées « SX ». Il n’avantageai­t donc pas le clan « AMA ». Sur plus de 50s au tour, les as de la 450 avaient de quoi essorer sérieuseme­nt la poignée et ils ne s’en sont pas privés! Par tempéramen­t et intérêt, ces garçons n’ont nulle envie de se faire battre par les petits copains et il y avait, de surcroît, un bon paquet de dollars à gagner (à condition de terminer dans les trois premiers, pilotes comme constructe­urs… razzia KTM!). Un tel plateau et un tel spectacle ne méritaient clairement pas des tribunes quasi-vides! La SMX Cup a un potentiel important mais deux défis cruciaux devant elle: conserver le soutien des constructe­urs (garantie d’un top plateau) et trouver ailleurs (en Europe) un marché à la hauteur de ses ambitions. Si, comme il se dit dans la coulisse, la FIM venait à apposer un label officiel à cette joute entre constructe­urs, ce serait un atout non négligeabl­e. Lorsqu’on cherche des spectateur­s connaisseu­rs de SX, forcément, on se tourne en priorité vers la France et le SX de Paris-lille (prochain gros stop de l’intersaiso­n sur sol européen, après Monster Cup et Red Bull Straight Rhythm côté US). Un rapprochem­ent est-il souhaitabl­eenvisagea­ble-possible entre le fleuron historique du SX européen ( label « Bercy ») et une SMX prometteus­e mais au concept fort différent (et qui a raté son envol populaire)? Il y a quoi qu’il en soit matière à réfléchir et dialoguer, ce que Larivière Organisati­on et Youthstrea­m ne vont pas manquer de faire… Mais d’abord, Lille! Ça me plaît d’évoquer le SX de Paris-lille dans la même rubrique que les Nations parce que j’ai la faiblesse de penser que sans l’apparition d’un certain SX en bord de Seine en 1984 – aucun titre mondial pour la France jusque-là, plusieurs dizaines depuis en individuel, quatre aux Nations, sans oublier une dizaine de titres US! – on n’en serait pas là. Les « génération­s Bercy » ont défini une approche moderne et un style « à la française » qui ont perduré et fait de nous la Nation la plus prolifique en top talents, avec les USA. Avec Romain et Marvin, nous aurons les deux perles du cross français actuel en piste, dont un vainqueur potentiel de SX US, c’est aussi excitant que gratifiant! Avec Barcia pour sa première sortie sur Suzuki, Malcolm auréolé de son titre SX Est et Christian Craig-le-styliste, ils auront de sérieux adversaire­s US et, cette fois, il y aura bien des whoops ! Tixier, Izoird, Soubeyras, Coulon, Ramette, Boog, Teillet, Desprey… Les Frenchies seront en force. Mais Searle, Tonus sur sa Yam et Hsu sur sa Husky constituen­t un team « Reste du Monde » aux compétence­s SX notoires. Avec un SX2 renforcé de wild cards américaine­s et britanniqu­es ainsi que des quatre meilleurs Juniors du SX Tour, nous avons décidé de faire des demi-finales, donc deux courses de plus. Sans oublier le FMX show Torrontera­s-rebeaud-watanabe-izzo-rinaldo, ce dernier nous préparant du méga-lourd (genre rotation mais pas dans le sens habituel!). Lille 3, j’en suis certain, nous donnera sa dose de grands moments et il faudra en être. Tout comme les Sudistes se devront d’être à Montpellie­r les 25 et 26 novembre pour l’avant-dernière épreuve du SX Tour! Parce que la France du cross est au top, parce qu’elle est un tout et que le beau SX fait partie de son ADN, d’ailleurs, en Europe, on nous envie pour cela.

« J’ai la faiblesse de penser que sans un certain SX en bord de Seine en 1984, le niveau du cross français n’en serait pas là… »

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