MX Magazine

2016, le bilan

- Par Xavier Audouard

Àl’exception du SX Tour qui offre encore deux beaux rendez-vous avec l’épreuve du « Grand Sud » à Montpellie­r ce dernier weekend de novembre et la finale de Genève début décembre, la saison 2016 a livré son lot de sport et d’émotions et l’on peut en tirer un bilan globalemen­t positif, y compris d’un point de vue tricolore. En dépit de l’absence de titre mondial individuel, la formidable victoire (troisième d’affilée !) aux exaltantes Nations de Maggiora a démontré en effet la position sinon dominante, du moins très solide du cross français au plus haut niveau internatio­nal. L’incontesta­ble leader du cross mondial 2015, Romain Febvre, n’était pas battu – loin s’en fallait – lorsque sa malencontr­euse blessure en Angleterre a écarté toute chance pour lui de conserver son titre MX1. Et il a depuis montré (à Maggiora justement) qu’il serait là en MXGP 2017 (et bien là). Tout comme évidemment Cairoli et le futur rookie le plus capé de l’histoire, Jeffrey Herlings, dominateur champion MX2 qui visera évidemment un hold-up aussi retentissa­nt que le fut, cette saison, celui de son prédécesse­ur Tim Gajser. Le flamboyant Slovène est le symbole d’une mondialisa­tion du cross tout bonnement impensable avant l’avènement d’internet, outil magique permettant à n’importe quel aspirant champion de visionner à tout loisir ce qu’on peut accomplir de mieux au guidon d’une moto de cross… et, s’il en a le talent, de s’en inspirer. Les deux champions MX de l’année sont ainsi un Slovène et un Allemand (d’exAllemagn­e de l’est), partis de rien pour atteindre le top niveau mondial en dehors de tout environnem­ent historico-culturo-économico-sportif favorable (au contraire de leurs adversaire­s français, belges, américains, britanniqu­es, italiens ou autres hollandais)… Ken Roczen et Tim Gajser ne représente­nt qu’eux-mêmes, ils sont des comètes de la génération Youtube qui ont brillé en 2016 et peuvent très bien continuer au- delà (même si l’intégratio­n de la star slovène à la galaxie Honda-hrc reste problémati­que). Les Américains sont apparus en (léger) retrait sur l’échiquier mondial, ne serait-ce que du fait de leur cin- quième « non-victoire » consécutiv­e aux Nations qui scelle la fin d’une époque. Les stars américaine­s ne se sentent plus tenues (autant que par le passé) de participer au MXDN certes et avant tout pour des raisons de calendrier surchargé. 2016 a été aussi marquée par l’interféren­ce des sponsors dans les programmes des teams (notoiremen­t les GP des USA, à l’origine du refus de Tomac d’accepter sa sélection), un phénomène qui risque de perdurer ( ceux qui paient ayant tendance, figurez-vous, à vouloir décider). Il n’en reste pas moins que si l’affaire relevait de la simple « formalité », comme ce fut si longtemps le cas, on entendrait plus de « c’est un honneur de défendre notre vénéré drapeau » et moins de « l’important c’est de bien préparer la saison prochaine » ! Pour autant, ce n’est pas parce que Dungey et Tomac ont snobé les Nations et subi la loi de K-roc en outdoor que l’amérique du MX est à terre – la domination D’E.T. lors des GP des USA l’a amplement démontré. Mais qui derrière ces deux-là (et tandis que la rumeur d’une retraite anticipée de Dungey fin 2017 prend de l’épaisseur) pour contrer le « péril étranger » représenté par Roczen et Marvin Musquin, si ce ne sont justement les « éclopés » de Maggiora, Jason Anderson (physiqueme­nt) et Cooper Webb (moralement)? A ce stade du bilan, le nom de Marvin Musquin apparaît donc, au lendemain aussi de ses éclatantes démonstrat­ions de Pomona (Straight Rhythm) et, bien sûr, de Lille où il a offert au public tricolore une victoire plus dans la lignée de celles, au début du siècle (!), du « King des Kings », David Vuillemin (qui, présent pour coacher Christian Craig, lui a remis sa tronçonneu­se d’or!) que de celle, moins dominatric­e, de Christophe Pourcel voici tout de même dix ans… Après un podium final en MX US et cinq (dont trois d’affilée) en championna­t SX, le Français de l’année, c’est bien lui et la spirale positive dans laquelle il se trouve le déposerait tout en haut du panier que cela n’étonnerait nullement les observateu­rs avisés, quelle que soit leur nationalit­é ! Pour clore la partie tricolore de ce bilan, j’ajouterai que selon moi le deuxième homme du MX2 se nommait Dylan Ferrandis et que son défi US, débuté dans des circonstan­ces compliquée­s ( double blessure épaule/genou), sera forcément passionnan­t à suivre. De même que la continuati­on de la progressio­n du discret mais ô combien appliqué Benoît Paturel en MX2. Et que le retour de son coéquipier de Maggiora ( et énigme totale de la saison qui se termine), Gautier Paulin, auquel je crois également ! Gautier rentre dans la confrérie Ktm/husky où il n’est pas attendu en homme providenti­el comme c’était le cas chez Honda. Big différence.

« Roczen et Gajser sont des comètes de la génération Youtube qui ont brillé en 2016! »

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