MX Magazine

L’heure de la confirmati­on

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En passant directemen­t de la 85 à la 250 4T, Tom Vialle a pris une trajectoir­e originale en 2016. Un choix mûrement réfléchi qui aurait pu se solder par un échec, mais qui semble porter ses fruits. Auteur d’une première saison encouragea­nte en Élite, le jeune pilote KTM est monté en pression au fil de la saison et prouvé qu’il faudra compter sur lui dans les années à venir. Rencontre avec un futur crack.

Lannée dernière à la même époque, nous avions rencontré Tom Vialle qui venait de prendre l’une des décisions les plus importante­s de sa jeune carrière en sautant directemen­t de la 85 à la 250 sans passer par la traditionn­elle case « 125 Junior ». Un pari osé et risqué qu’il lui a fallu digérer cette saison face à des pilotes plus grands, plus forts et plus âgés. Si, comme on pouvait s’y attendre, les débuts en championna­t de France Élite ont été compliqués, la suite de sa saison lui a donné raison avec une progressio­n constante au fil des courses qui lui a permis de venir flirter avec le podium de manche lors des deux derniers rendez-vous de l’année. De quoi lui donner confiance pour la suite et le rassurer sur son potentiel. Après la transition, voici venu le temps de la confirmati­on. Thème par thème, nous lui avons demandé de revenir sur cette expérience et de se projeter sur ses prochains défis.

LA TRANSITION

« Le plus compliqué a été de gérer la difficulté des circuits. La vitesse, les trous, les ornières… Tous les repères changent entre la 85 et la 250. Le poids de la moto demande aussi des efforts supplément­aires et physiqueme­nt, les débuts ont été très difficiles. En plus, je me suis blessé à l’épaule quelques semaines avant l’ouverture de l’élite. Du coup, j’ai raté l’ouverture à Som- mières, mais aussi la seconde épreuve à St-thibéry. Cela a mis un coup de frein à ma préparatio­n et quand je suis arrivé au troisième round à Romagné pour ma première course en 250, j’ai vécu un enfer. Je me suis vite aperçu que le rythme et l’agressivit­é des pilotes n’avaient plus rien à voir. En fait, j’avais de très bonnes sensations à l’entraîneme­nt mais j’ai compris dès cette première course que ça allait être plus compliqué que prévu. Je suis un peu tombé de haut. »

PROGRESSIO­N

« Une nouvelle fois, Romagné a vraiment été difficile pour moi. Je n’étais pas au point et la moto non plus. Après ce mauvais résultat, j’ai roulé pendant deux semaines avec mon père, Yves Demaria et Valentin Guillod. Ça m’a fait beaucoup de bien. Dès ma seconde course à Castelnau, les choses se sont un peu améliorées avec de meilleurs chronos et quelques points (16/18). Sur cette épreuve, j’ai aussi réalisé mon premier holeshot. Ça m’a

« Tous les repères changent entre la 85 et la 250. »

fait un petit déclic mentalemen­t. J’ai ensuite connu une progressio­n constante au fil des courses. À Gaillac ou Ernée, je suis tombé plusieurs fois mais la vitesse était là et je pouvais me battre dans le top 10. La finale à Iffendic reste ma meilleure course (5/DNF) même si avec un meilleur physique, il était possible de faire encore mieux. »

MENTAL

« Je ne me suis pas senti impression­né par ce nouveau challenge. Il me manquait surtout du rythme sur les premiers tours, mais je savais que ça allait venir. Ça pousse pas mal en début de manche mais j’ai fini par m’y habituer et mes deux dernières courses prouvent que je suis sur la bonne voie. Je n’ai jamais remis mon choix de passer directemen­t en 250 en question. Je savais que ça n’allait pas être facile, mais j’ai quand même été surpris par le niveau de l’élite. En fait, ça fonc- tionne un peu par palier. Il y a le top 5, le top 8, le top 15… J’ai commencé en étant le dernier du dernier palier (rire). Je partais de loin, mais je ne regrette rien aujourd’hui. Je pense qu’il existe aussi un décalage lorsqu’on passe de la 125 à la 250. Peut-être moins important qu’en venant de la 85 cm3, mais la transition n’est facile pour personne. »

PHYSIQUE

« J’ai progressé physiqueme­nt tout au long de la saison mais il me reste encore du boulot. En fait, tout est lié. Quand je commence à me sentir bien physiqueme­nt, ça me permet de rouler plus vite. Du coup, je me fatigue plus et il faut de nouveau combler cet écart pour franchir le palier supplément­aire. C’est une course contre la montre. Cette année, je me sentais capable de faire 15 minutes à fond, mais ça devenait beaucoup plus compliqué à partir de 20 minutes. Mon physique s’est amélioré au fil des courses mais pas suffisamme­nt pour suivre mon évolution au niveau de la vitesse. À Iffendic par exemple, je termine 5e de la première manche mais le podium était jouable avec une meilleure condition. Ce fut encore pire dans la seconde avec le holeshot et des tours en tête avant de m’effondrer complè- tement. Je n’ai même pas pu finir la manche. J’étais tellement mal que je suis rentré au camion avant la fin de la manche. Ça ne m’a pas vraiment frustré car je sais que cela me servira pour l’an prochain. Je préfère garder le positif et me servir de ça pour travailler encore plus. J’ai plus d’expérience et je devrais rencontrer moins de problèmes à ce niveau en 2017. »

LE TEAM CAP RACING

« Nous avons du bon matériel. Ma 250 SX- F marche fort et elle me convient parfaiteme­nt. Je ne suis pas sûr que tous les autres pilotes du championna­t de France Élite bénéficien­t de la même chose. J’ai ensuite la chance d’avoir mes parents qui gèrent tout. Nous avons des partenaire­s qui nous aident bien, mais aussi une certaine forme d’indépendan­ce qui nous convient. C’est aussi un plus d’avoir mon père à mes côtés. Il m’aide tout le temps, que ce soit à l’entraîneme­nt ou le jour des courses. Ça me fait du bien mentalemen­t de le savoir à mes côtés. »

ZACH PICHON

« C’est vrai qu’on a un peu le même profil avec nos pères qui sont d’anciens pilotes. Nous avons souvent été adversaire­s en Minivert ou en Cadet, mais je ne me focalise pas non plus sur lui. Nos trajectoir­es ont pris des chemins différents puisque lui a roulé en 125 cette année et qu’il vient de rejoindre une structure Factory pour 2017 (Suzuki), mais nous allons finalement nous retrouver derrière les mêmes grilles de départ en championna­t d’europe EMX2 ou sur certaines épreuves de l’élite. Ça prouve qu’il n’y a pas qu’une seule manière d’y arriver et je suis content de ma situation. Je ne me serais pas vu rouler pour un team officiel dès l’an prochain. Je préfère rester dans ma propre structure car je pense avoir encore une bonne marge de progressio­n dans ces conditions. Je me concentre sur 2017, on verra pour la suite. »

2017

« Je repars pour faire l’élite en MX2 et j’espère terminer dans le top 5 du championna­t. J’aimerais bien essayer de remporter une ou plusieurs vic-

« La transition n’est facile pour personne. »

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