MX Magazine

Mr 100% SX!

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> La génération :

« Je suis né en 1991, j’ai eu 25 ans cette année. Je suis de la génération Christophe Charlier, Arnaud Tonus, Mathias Bellino, Loïc Larrieu, Romain Febvre, Jordi Tixier. C’est marrant parce que nous avons tous emprunté des chemins dif- férents. Certains ont percé en GP, d’autres se sont révélés en enduro et pour ma part, c’est le supercross qui me permet de vivre de mon sport. Plus jeune, je me battais avec ces pilotes en Minivert, Cadet, Junior. Je pense qu’avec un peu de réussite à une certaine période de ma carrière, j’aurais pu prendre le train des GP. Quand le moment de passer en Mondial est arrivé pour moi, il fallait payer pour intégrer les teams, c’est devenu compliqué. Mais je ne regrette rien, j’ai tracé mon chemin d’une manière différente. J’ai mis un peu plus de temps pour vraiment m’épanouir sportiveme­nt, c’est comme cela, je n’ai aucun regret ! »

> Un parcours atypique :

« Après mes années Minivert, Cadet, je suis passé en Junior pour disputer la saison 2008. Je me battais pour le titre avec Bellino et je menais le SX Tour 125 avant de me blesser gravement. L’année suivante, j’ai signé un petit contrat avec Kawasaki CLS pour disputer l’europe 250. Le team me fournissai­t le matos, mais j’ai galéré toute la saison avec un problème de syndrome des loges. J’ai très peu roulé et disputé qu’une seule épreuve D’EMX2. Malgré tout en fin de saison, le team Honda SRS m’a donné l’opportunit­é de disputer deux GP MX2 à Lommel et Loket. Je n’ai pas marqué de points, mais les Italiens étaient plutôt contents de mon potentiel. Ils m’ont alors proposé un contrat de deux ans pour 2010 et 2011. J’étais très heureux, avant d’apprendre quelques semaines plus tard qu’ils avaient perdu des budgets et que je devais sortir 50000 euros de ma poche pour la saison. Mon rêve est parti est fumée. Du coup, comme j’ai toujours

« L’aboutissem­ent serait de rouler dans un bon team US. » Thomas Ramette

aimé le SX, je me suis tourné vers cette discipline. Mon grand-père m’a prêté de l’argent pour que je puisse m’acheter un 450 RM-Z et je me suis lancé en SX Tour. J’avais 18 ans. J’ai progressé, signé quelques podiums en 2011 avant de m’arracher les ligaments du genou en 2012. Cette saison presque blanche a mis un gros coup d’arrêt dans ma progressio­n. Et puis je suis revenu, j’ai bossé. En 2014, Gérard Valat m’a téléphoné pour me proposer de remplacer un pilote dans le team de Dave Thorpe pour la finale du championna­t anglais de SX. J’y suis allé et j’ai gagné ! À partir de là, d’autres opportunit­és sont arrivées et notamment celle d’intégrer le team Suzuki SR75 Molson qui me soutient aujourd’hui ! »

> Les rencontres :

« Plusieurs personnes ont compté pour moi dans ma carrière, évidemment. Le premier, c’est Adrien Roncada, le père de Stéphane. Il s’est occupé de moi pendant longtemps à mes débuts. C’est lui qui m’a inculqué toutes les bases du MX et du SX. Ensuite, j’ai envie de parler de Mehdi Chatain qui a pris le relais en m’entraînant. Encore aujourd’hui, nous échangeons toutes les semaines. C’est quelqu’un qui a toujours été là pour moi et qui continue à me donner de bons conseils. Ensuite, il y a mon ami Yohan Grelet qui vit dans la région de Clermont. Ses parents sont comme une seconde famille pour moi. Ils m’ont mis un terrain de SX à dispositio­n et c’est ce qui m’a permis de progresser. J’en profite pour les remercier. Jeff Walker, le boss du team Suzuki SR75 Molson est bien évidemment une rencontre qui a beaucoup compté et qui m’a permis de passer un nouveau cap dans ma carrière. Il m’a offert un bon contrat et trouvé la manière de me mettre en confiance et de me décomplexe­r. Et puis Jeff qui bossait auparavant pour le team Kawasaki Molson m’a présenté Gareth Swanepoel qui roulait pour eux à l’époque. Aujourd’hui, Gareth est le préparateu­r physique de Cooper Webb, Plessinger, c’est lui qui s’occupe de mon programme. Ça m’a aussi permis de passer un cap. Et puis bien sûr j’ai une pensée pour mes parents qui ont été et sont toujours là pour moi ! »

> Le team Suzuki Molson SR75:

« J’ai signé pour eux en 2015 pour disputer le championna­t anglais d’arenax plus quelques piges supplément­aires. Cette année-là, je roulais aussi en SX Tour avec le team KTM Moto 17 et Adrien Lopes. En fin de saison, Jeff Walker m’a proposé de signer à temps plein avec lui. Comme j’avais été champion en AX en début de saison, il voulait me garder. Du coup, j’ai signé avec lui, j’adore la RMZ, nous avons de bonnes pièces et je dispose de tout ce dont j’ai besoin. Cette année, Suzuki UK m’aide également plus et c’est aussi pour cela que je peux rouler en France dans la structure Molson. J’ai une moto super performant­e, Jeff m’a emmené aux USA deux ans d’affilée pour disputer des SX, la Red Bull Straight Rythm l’an passé, je suis très bien chez eux ! »

> Les titres anglais :

« Le premier, c’était l’an dernier en Arenax. Fin 2014 je m’étais blessé au genou lors d’un SX en Afrique-du-sud. Je suis arrivé en début de saison sans trop savoir où j’en étais et j’ai gagné l’ouverture du championna­t un peu à la surprise générale devant Florent Richier. Ça m’a clairement mis en confiance. La suite de la saison s’est très bien passée, je me suis montré régulier et j’ai gagné ce premier titre chez les pros. Cette année, l’opposition était plus relevée puisque Fabien Izoird, Cédric Soubeyras, Florent Richier, Josh Hansen et Cyrille Coulon étaient aussi de la partie. J’ai gagné l’ouverture de Manchester et puis lors de la 3e course de Belfast, je me suis fait sortir par Soubeyras. J’ai perdu pas mal de points et la situation s’est un peu tendue entre nous sur la piste. Malgré tout, après une finale un peu folle, des accrochage­s, des chutes, j’ai gagné le titre 2016 au finish. Sur les 11 finales, j’ai claqué neuf podiums et remporté cinq courses.

> La saison 2016 :

« Même si elle n’est pas encore terminée, 2016 est clairement la plus belle saison de ma carrière. Cette année, après mon titre anglais, ça me tenait vraiment à coeur de prouver que je pouvais briller aussi en SX Tour et jouer le titre. En France cette saison, avant Lille, j’avais

disputé 18 soirées de SX entre le championna­t de France, la Pro Hexis Supercross et les épreuves indépendan­tes. J’ai signé 17 podiums et remporté sept finales. J’ai terminé vicechampi­on SX Tour derrière Xavier Boog avec le même nombre de points que lui et second également de la Pro Hexis. En plus, j’ai gagné en Pologne, en Suède et terminé sur le podium du championna­t d’europe en Hollande derrière Gajser et Febvre. Franche- ment, je ne pouvais pas espérer mieux. Maintenant, j’ai envie de gagner le titre SX Tour indoor. J’ai bien débuté en remportant l’ouverture d’amnéville mais le chemin est encore long. »

> Le futur:

« Cette saison, j’ai clairement passé un cap ! Je ne sais pas si mes performanc­es vont m’ouvrir de nouvelles portes, j’espère. En tout cas, c’est vrai que l’aboutissem­ent serait de rouler dans un bon team US. Mais les places sont chères… Alors pourquoi pas bénéficier d’une opportunit­é comme celle qu’avait eue Fabien Izoird en intégrant le team Kawasaki Monster aux côtés de Villopoto il y a quelques années. Je me suis déjà qualifié deux fois en finale de SX US, j’ai terminé 15e de la finale de Vegas 450 en 2015. On verra bien. En 2017, je vais repartir avec un programme équivalent chez Suzuki SR75 Molson avec l’ambition de gagner des titres et de poursuivre ma progressio­n. Je vais rester concentré sur le SX de toute façon. Avec mon programme, j’ai disputé une cinquantai­ne de soirées de SX cette année, je n’ai pas le temps de rouler en cross même si j’aime ça et que je sais qu’avec une bonne préparatio­n, je pourrais être dans le coup pour rouler devant en Élite. »

> Les polémiques du SX français :

« Cette année, l’ambiance était particuliè­re. Depuis toujours, c’est un peu tendu entre Izoird et Soubeyras. Moi, je n’avais jamais eu de problème avec Cédric avant l’angleterre. On déjeunait parfois ensemble le midi des courses, je n’ai rien contre lui au départ. Ensuite, il y a eu toutes ces histoires en Angleterre. Cédric s’est aussi pris la tête plusieurs fois avec Cyrille Coulon. C’est dommage que la situation se soit envenimée comme ça. Personnell­ement, je n’ai plus jamais eu de problème avec Soub’ depuis l’angleterre. Après Amnéville, je sais qu’il y a eu des discussion­s pour aller vers l’apaisement et c’est ce qui va se passer, c’est bien mieux pour tout le monde ! »

> La vie hors moto:

« Je suis un grand fan de sport, le golf, le tennis, le foot, le vélo de route qui fait aussi partie de ma préparatio­n. C’est la base, mon hygiène de vie. Mais j’aime également profiter des bonnes choses, j’adore me faire un petit restaurant gastronomi­que de temps en temps avec ma chérie. Récemment, nous avons loué un gîte avec des amis pour participer à une dégustatio­n de vin, c’était canon. Mon planning est chargé, mais j’aime trouver du temps pour couper et profiter un peu des bons côtés de la vie ! »

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