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SES PILOTES EN PARLENT…

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Romain Febvre : « Avec lui, tu ne peux pas te faire avoir » « Je collabore avec Gérard depuis 5 ans et je suis en confiance car il répond toujours honnêtemen­t à mes questions, même si elles dépassent le cadre strict de son rôle d’agent. Gérard n’impose pas d’exclusivit­é et s’il gère mes gros contrats comme Yamaha où les clauses sont nombreuses, complexes et nécessiten­t de lire entre les lignes, j’ai la liberté de négocier des contrats plus simples de mon côté si je le désire. Au fil des années, Gérard est devenu un ami, il est apprécié de tout le paddock car il est vraiment cool et sociable, son travail est minutieux et il est toujours disponible pour obtenir le maximum pour ses pilotes. Avec lui, on ne peut pas se faire avoir car il connaît le marché, la valeur des autres pilotes et les tarifs en cours. Cela me permet d’être serein surtout en milieu de saison où tu dois te concentrer sur le championna­t et que tu ne peux pas te prendre la tête avec des histoires de transfert et des problèmes administra­tifs. »

Mathias Bellino : « Il peut retourner n’importe quelle situation » « Depuis fin 2011, j’étais en contact avec Gérard et nous travaillon­s ensemble depuis deux ans. J’aime sa façon de parler aux gens. Il est très classe, posé, avec son petit sourire et il peut retourner n’importe quelle situation! Il connaît tout le monde, il est très bon dans ce qu’il fait, il a beaucoup d’expérience et cerne bien les subtilités des lois. Il sait comment fonctionne­nt les teams et les gens, ce qu’il est possible de demander ou pas, quel est le moment le plus opportun pour négocier, quels mots utiliser, dans un anglais très spécifique. Les clauses favorisent souvent le team au détriment du pilote et elles sont difficiles à décrypter pour un non-expert. Grâce à Gérard, je suis moins stressé car je sais que mes intérêts seront bien défendus. »

Benoît Paturel : « C’est pas compliqué, c’est le meilleur ! » « Il ne se passe pas une semaine sans que je ne sois en contact téléphoniq­ue avec Gérard qui gère mes contrats depuis trois saisons. Il est ultrapro et je lui fais 100 % confiance. Si je prends seul mes décisions, j’écoute toujours Gérard car son avis est pertinent et s’il n’est pas d’accord avec moi, il me le dira. Il a une capacité à atténuer les problèmes, ce qui me permet de rester concentré sur mon sport en sachant que grâce à son expérience, il trouvera la solution la meilleure car il est ouvert, à l’écoute et connaît tous les rouages du système. Gérard, c’est pas compliqué, c’est le meilleur! » de mes confrères. Il faut savoir être discret, à l’excès parfois. Pendant deux mois, afin que l’affaire ne s’ébruite pas, j’ai caché à l’un de mes pilotes que je lui avais trouvé un guidon d’usine pour la saison 2016 (sourire). Pour réussir dans cet univers, rien ne remplace les années et la connaissan­ce des gens. J’ai construit ce job sur la confiance et j’en tire les bénéfices en étant souvent le premier informé des stratégies des uns et des autres par les responsabl­es avec qui j’entretiens une relation sincère. »

Des contrats en Anglais de 25 pages

Trouver un team pouvant accueillir un pilote est une chose. Parapher le contrat qui lie les deux parties en est une autre. Bien qu’ayant été lui-même pilote de haut niveau en GP 500, bénéfician­t d’un environnem­ent favorable, Jean-charles Tonus, le papa d’arnaud se félicite d’avoir Gérard Valat à ses côtés. « On évoque toutes les possibilit­és et Gérard ne prend pas position quant au choix sportif du pilote qu’il respecte dans tous les cas, sauf si bien sûr, le team n’est pas recommanda­ble. Et ça, il le sait. Gérard a prévenu Arnaud qu’il serait largement mieux rémunéré en restant en Europe plutôt que d’aller rouler aux USA, mais il n’a pas cherché à influencer Arnaud qui, en connaissan­ce de cause, a pris la décision de rouler malgré tout aux USA car c’était son rêve. Dès que tu accèdes à un haut niveau, quel que soit le sport, tu nages parmi les requins et il te faut un contrat en béton, ce qui est compliqué, d’autant plus lorsqu’il est en anglais avec des termes très techniques qu’il faut savoir interpréte­r car les teams l’établissen­t toujours à leur avantage. Et encore, malgré un deal solidement écrit, il y a toujours un risque que tu ne sois pas payé, sinon à se retrouver au tribunal pour faire valoir tes droits… Grâce à Gérard, Arnaud est tranquille. Même lorsqu’il était blessé, il recevait chaque mois son salaire du team CLS car le contrat était bien fait, clair, précis. Je connais des pilotes qui ont voulu faire par eux-mêmes et qui se sont pris des retours de manivelle. » Bien qu’il ait l’habitude d’éplucher des contrats de 25 pages dont les Japonais sont friands, Gérard Valat s’entoure d’un avocat et d’un fiscaliste pour déceler la moindre anomalie pouvant desservir ses pilotes. Et les teams savent d’avance qu’avec Gérard Valat dans la boucle, la négociatio­n sera serrée mais loyale et juste car l’agent connaît parfaiteme­nt les contours de ce qu’il peut réclamer. Idem si les choses évoluent de manière négative. « Je sens le vent venir et les limites de ce qu’on peut récupérer auprès d’un team qui fait preuve de mauvaise volonté. J’ai par exemple fait saisir par la justice vingt motos en Italie pour qu’un de mes pilotes puisse être payé. Je peux aussi intervenir auprès des sponsors du team pour bloquer de l’argent afin d’arriver à nos fins » avoue Gérard avec malice. Une main de fer dans un gant de velours…

Un rôle précieux de médiateur

Au-delà de l’aspect purement administra­tif des contrats, Gérard Valat intervient régulièrem­ent pour régler des conflits entre teams et pilotes ou même dans des schémas plus complexes impliquant plusieurs parties. Et il est sans doute le seul à le faire avec réussite fort d’un vrai sens de la diplomatie teinté d’une autorité naturelle qui est le fruit d’une légitimité. « J’ai récemment eu le cas d’un pilote qui se plaignait d’un moteur manquant de puissance tandis que le team d’usine prétendait que le pilote ne savait pas exploiter sa machine. Chacun restant sur sa position, la situation était inconforta­ble pour les deux parties et elle se dégradait, au détriment de la réussite sportive de l’équipe. J’ai écouté les uns et les autres, je me suis déplacé sur des courses, j’ai analysé des vidéos, organisé une confrontat­ion pour dénouer la situation. Les gens connaissen­t mon expérience et si mon pilote est en tort, je le dirai et mon rôle est de le convaincre d’accepter un compromis » . S’il ne s’offusque pas qu’un pilote doive parfois payer « pour participer à l’effort de guerre » afin d’intégrer un team synonyme de podiums potentiels, Gérard insiste sur le revers de la médaille et les obligation­s pour un team dont le pilote devient alors client. L’exigence est alors plus grande et son implicatio­n se justifie d’autant plus, toujours avec ce même équilibre à trouver entre souplesse et rigidité, tout l’art de la négociatio­n. « Il y a quinze ans, les quinze premiers d’un championna­t gagnaient leur vie. Aujourd’hui, le 10e ne s’y retrouve pas mais les trois premiers sont plus riches qu’avant et ce phénomène est encore plus flagrant aux USA. » Face à ce constat, le téléphone de Gérard Valat n’a pas fini de sonner… ■

« Pour être agent, il faut être discret, à l’excès parfois… »

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