MX Magazine

Suzuki/everts, an II!

Après son exceptionn­elle carrière de pilote puis son enrichissa­nte expérience chez KTM, Stefan Everts a attaqué voici plus d’un an le troisième acte de sa carrière pro en prenant les rênes du team Suzuki. Après une première saison lui ayant permis de pren

-

Autant la surprise fut totale quand KTM officialis­a l’arrivée de Stefan comme team manager lors du Motocross des Nations 2006, alors qu’il disputait sa dernière course sur Yamaha, autant son transfert chez Suzuki ne fut pas un scoop quand l’info fut rendue officielle fin 2015. L’osmose des premières années entre Stefan et le management autrichien n’était plus ce qu’elle était, Jeffrey Herlings entre autres ayant coupé les ponts avec le recordman des succès en GP qui officiait alors comme manager du team MX2. Avec d’un autre côté un Sylvain Geboers aspirant à prendre un peu de recul au lendemain de son 70e anniversai­re, tout était prêt pour ce retour aux sources de l’enfant prodige qui retrouvait là une maison qu’il connaît bien. « Le team Suzuki a été mon premier amour, c’est Sylvain qui m’a accueilli et m’a fait grandir de 1989 à 1993. J’ai beaucoup de respect pour lui et Suzuki par rapport à cette période, et avec l’expérience acquise au cours des neuf années écoulées, je me sens prêt à relever le challenge », confiait Stefan au moment de l’officialis­ation de son arrivée dans le workshop de Lommel.

La patte Everts

Le travail, cela n’a jamais fait peur à Stefan qui, en prenant les rênes du team, s’est engagé avec son épouse Kelly et son père Harry dans un sacré challenge. « Je savais qu’il y avait beaucoup de boulot. Ce qu’il faut maintenant, c’est trouver le bon équilibre. La première année est toujours difficile. Je sais que ce sera encore difficile cette année mais j’espère qu’en 2018, ce sera un peu moins dur. Quand tout roulera comme on le veut, dans un, deux ou trois ans, on pourra souffler un peu. Depuis que je suis ici, j’ai une vision à trois ans. Je sais où je veux en être à cette échéance et l’on y va par étapes » , analyse Stefan qui a observé pendant une année avant d’apporter sa touche personnell­e dans une équipe qui présentera un nouveau visage cette saison. « 2016 était une année d’apprentiss­age avec Sylvain à mes côtés. C’était important qu’il soit là car il a pu nous guider et nous donner des conseils, même si au final, c’est moi qui prenais les décisions. Ainsi par exemple, j’ai tenu à ce que les teams MXGP et MX2 soient réunis, que les deux partagent

Stefan Everts a vécu une année d’apprentiss­age mais possède une vision à trois ans…

les bons et les mauvais moments. » Au terme de cette première année, des mécanicien­s sont partis, d’autres sont arrivés, Stefan s’attelant à trouver les bonnes personnes qui partagent ses idées et qui rament dans la même direction que lui pour que le bateau avance mieux et plus vite. « Je veux que tout le monde ait le même état d’esprit et travaille en osmose, dans la bonne humeur, chaque jour, à chaque course, et que tout le monde soit fier de faire partie du team. » Épaulé par Harry qui suit au quotidien les pilotes sur les circuits d’entraîneme­nt, Stefan a pu s’appuyer également sur son épouse Kelly qui est présente à ses côtés dans les paddocks depuis plus de quinze ans. « On a toujours fait une bonne équipe avec Kelly. C’était comme ça quand je roulais et ça continue aujourd’hui au niveau du team où elle a aussi de grosses responsabi­lités. Parfois on est en conflit, mais c’est normal, elle veut faire pour le mieux et moi aussi. Elle adore la compétitio­n, elle veut gagner et avoir des émotions comme on en a eu à Lommel quand Kevin a gagné le GP. Ce fut tellement fort pour elle et pour moi. C’était aussi fort que quand je gagnais un Grand Prix sur la piste. On était tellement content pour Kevin, pour le staff, pour nous. C’est pour tout ça qu’on aime notre job, la compétitio­n, qu’on a cette passion et qu’on s’investit autant. Ce sont des moments forts mais trop brefs, car tout est remis en question dès le lendemain », reconnaît Stefan sourire aux lèvres.

La confiance de l’usine

Depuis le départ de Clément Desalle fin 2014, le team Suzuki n’a pas encore pu signer de top pilote. Le départ de Rockstar fut un rude coup pour la structure belge qui n’a pu compter l’an passé que sur le soutien de sponsors techniques. Heureuseme­nt pour le team, l’usine n’a pas baissé ses in- vestisseme­nts quand bien même le budget global du team n’est pas à la hauteur de leurs adversaire­s. « Tout le monde est très motivé à l’usine. On

doit encore apporter quelques changement­s mais tout ne peut pas se faire en cinq minutes. J’ai demandé aux dirigeants japonais de nous faire confiance et de patienter un peu. Eux comme nous travaillon­s fort pour que le succès soit de retour le plus vite possible. Quand je suis allé au Japon juste après le GP de Lommel, j’avais quelques bonnes nouvelles en débarquant là-bas. Ces résultats sont donc arrivés au bon moment ! C’était bien, on a eu de bonnes discussion­s », poursuit Stefan avant d’enchaîner sur la recherche de ce sponsor titre qui leur manque tant. « C’est un domaine où je manque d’expérience, et peut-être que je ne serai jamais bon dans ce domaine! On a beaucoup de sponsors techniques derrière nous mais comme tout le monde, on a besoin d’un sponsor titre. Mon rêve serait de trouver un sponsor qui ne soit pas du milieu mais pour cela, il faut être un peu chanceux et rencontrer la bonne personne au bon moment. » Avec un budget contraint, Suzuki n’a actuelleme­nt pas les moyens de s’offrir un pilote de pointe. Après avoir tenté un coup de poker en misant sur un second retour en GP de Townley, Stefan a dû se résoudre à miser sur un jeune espoir qui ne coûte pas cher pour accompagne­r Strijbos en MXGP: Arminas Jasikonis, un jeune (18 ans) Lithuanien qui après être arrivé en cours de saison aura sa seconde chance en 2017. C’est en 2018 qu’il y aura du changement, le contrat de Strijbos (qui aura lors 32 ans) parvenant à son terme alors que Jeremy Seewer passera lui en 450. Le jeune Suisse bénéficie d’une grosse cote auprès de Stefan qui a tenu à le signer sur le long terme puisque les deux parties sont liées jusque fin 2019. « Travailler avec lui est un plaisir. On a une excellente relation et il y a un bon feeling entre nous. On a le même but et

Le team Suzuki mise beaucoup sur la jeunesse pour jouer devant à moyen terme.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France