MX Magazine

Le journal de Livy

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Mon actualité sportive a été assez calme depuis ma dernière chronique avec seulement le GP de Loket à vous faire partager. Je vais pouvoir vous détailler un peu plus ce qu’il s’est passé durant cette épreuve. Pour commencer, Loket a toujours été un terrain que j’apprécie et sur lequel je roule bien. Malheureus­ement, je n’ai jamais eu beaucoup de réussite sur cette course et cela s’est confirmé cette année. Le week-end avait pourtant bien démarré avec de bonnes sensations lors de la séance d’essais et des chronos encouragea­nts où je me suis battue pour la pôle pendant longtemps avant de finalement réaliser le 4e temps, dans la même seconde que les trois premières. Cela m’a confirmé que j’étais dans le bon wagon et puis je préfère ne pas entrer la première sur la grille. Sinon mes adversaire­s se placent en fonction de ma position sur la grille et peuvent se coller à moi. Il ne faut pas entrer trop loin sur la grille, mais en étant 4e, je peux inverser le problème et choisir ma position en fonction de celle de mes adversaire­s. Pour la première la manche, nous avions décidé avec Téfli de choisir une place sur le milieu extérieur de la grille. Cela semblait un bon choix par rapport à l’emplacemen­t de la grille et au premier virage. J’ai complèteme­nt raté ma sortie, mais je me suis bien battue dans la ligne droite et au freinage pour finalement virer dans le top 3. Je me suis fait passer par Kiara (Fontanesi), mais nous nous sommes rapidement retrouvées en première et seconde position. Nous avons fait le trou avec les autres et je ne voulais pas me précipiter pour attaquer. Je la voyais commettre des erreurs et je sentais qu’elle était à ma portée. Au bout de quelques minutes, j’ai commencé à avoir une sensation bizarre sur les sauts et à per- dre le contrôle. Je venais de taper dans un talus avec la roue avant et j’ai pensé dans un premier temps que mon disque de frein était voilé. J’essayais de comprendre ce qu’il se passait, mais plus ça allait, plus l’avant se bloquait en l’air. Avec les gros sauts du circuit de Loket et notamment le double en descente, je ne pouvais plus sauter et j’ai rapidement rétrogradé en 4e position. Heureuseme­nt, je me suis aperçue que si je ne me servais plus de mon frein avant au freinage, la roue ne se bloquait plus dans les sauts. J’ai donc réussi à finir comme ça pour sauver les points de la 4e place. En rentrant au camion, on s’est aperçu qu’un petit caillou s’était bloqué entre le disque et les plaquettes. On ne saura jamais si un protège-disque aurait pu éviter ça, mais ça reste improbable et surtout dommage car la victoire était à ma portée. J’étais déçue du résultat, mais aussi rassurée et contente de mon rythme. Je suis ensuite allée assister aux qualificat­ions du MXGP et du MX2, mais aussi à la première manche de l’europe 85 qui a pris une tournure tragique avec la chute du jeune Igor Cuharciuc. Il est tombé sur le gros double en descente. Heureuseme­nt, je n’ai pas vu ce qui s’était passé, mais quand les secouriste­s sont arrivés, on a pris conscience de la gravité (décès du jeune pilote moldave). On sait que ce double est dangereux et a déjà coûté cher à Jonass l’an dernier, mais je n’ai pas pu m’empêcher de repenser à ma manche et à mon problème de frein avant. Que ce serait-il passé si je ne m’en étais pas rendu compte et que ma roue avant s’était bloquée en l’air? Cela m’a, à juste titre et comme tout le monde, profondéme­nt perturbé. Difficile de trouver le sommeil, d’autant que nous avions déjà connaissan­ce des conséquenc­es de cette terrible chute. En me réveillant le lendemain, j’ai découvert un circuit refait et inondé par l’arrosage. J’ai réussi à prendre un bon départ dans cette seconde manche, mais le circuit était devenu mono trajectoir­e et dès que je me rapprochai­s trop de Duncan qui était devant moi, je me faisais crépir sans réussir à trouver l’ouverture. Les positions sont restées figées avec Duncan qui avait les mêmes soucis que moi pour trouver l’ouverture sur Verstappen et je pensais attendre un peu avant de retenter quelque chose en fin de manche. Kiara est revenue sur moi et dans le bas d’une descente, j’ai privilégié l’extérieur pour ne pas prendre la même trajectoir­e que la retardatai­re qui était devant moi. Kiara a plongé à l’intérieur, mais comme elle était loin et qu’elle n’avait aucune chance de passer, je pensais qu’elle allait couper. D’autant que l’on a toujours été clean entre nous. Je suis donc ressortie sans couper, mais elle a fait la même chose de son côté (rire). On s’est percuté assez fort avant de repartir aux 5 et 6e places. La faute à qui, à quoi? Il s’agit d’un fait de course. Le résultat c’est que je n’ai pas pu faire mieux que 5e de cette manche et que les choses ne se sont pas passées comme prévu. La faute à pas de chance, mais aussi de la mienne car j’aurais dû être plus incisive et entreprena­nte en début de seconde manche. Je pensais être en mesure de faire un doublé pour repartir avec la plaque rouge et aborder Assen sereinemen­t, mais ce ne sera pas le cas. Il me reste un mois pour bosser dans le sable et arriver en Hollande avec un maximum de confiance. L’objectif sera de marquer un maximum de points pour arriver à la finale de Villars-sousEcot avec au mieux quelques points d’avance au championna­t et au pire 6 points de retard sur la première place. C’est le seul moyen d’être maître de son destin. J’ai la chance d’avoir pas mal de circuits en sable autour de chez moi et quelques bons pilotes dans le coin comme Chapelière pour rouler. Je vais mettre du coeur à l’ouvrage. À Assen, tout reste possible. Duncan, Fontanesi, Van de Ven qui roulera à domicile ou moi-même, nous avons toutes déjà prouvé qu’on pouvait bien rouler dans le sable. Chacune d’entre nous peut l’emporter. À moi de tirer mon épingle du jeu pour mettre toutes les chances de mon côté avant la finale. Je voulais finir en félicitant Axel (Louis), le pilote 85 de mon team, qui s’est imposé lors de l’ouverture du championna­t de France SX 85 en signant un doublé. Il a un peu loupé sa saison de MX et j’espère que cette victoire va lui redonner confiance et que ce premier succès en appellera d’autres. On se donne rendez-vous à la rentrée. »

« Je n’ai pas pu reprendre la plaque rouge à Loket. À moi de faire ce qu’il faut à Assen! »

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