MX Magazine

La Rocket de la Pich’

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Pour commencer, j’aimerais revenir sur la fin du championna­t de SX US et le titre d’anderson. J’ai suivi les dernières courses et il y avait pas mal de suspens. Sur la fin, le pilote Husky était moins flamboyant, avec le stress du titre, la pression, ce n’était plus le même. C’est un peu normal, il jouait la sécurité. En début de saison, on pensait plutôt à Tomac et Musquin pour prendre la succession de Dungey. Anderson a su contrarier les plans des pronostiqu­eurs. Il a bien progressé, c’est un beau champion, il mérite sa couronne. Maintenant, quand je vois le déroulemen­t du championna­t, la blessure de Marvin, son problème technique en troisième manche de la Triple Crown d’a2, je me dis qu’il est vraiment passer tout proche, c’est dommage. Il a fait une très belle saison, a su repartir de l’avant après sa blessure. Je tenais à le féliciter. Je suis sûr qu’il sera encore très fort l’an prochain. La grosse déception, c’est Tomac. J’adore ce pilote, son attaque, son engagement. Quand il est à 100%, il gagne facilement… Le problème, ce sont toutes ses erreurs ! Ça fait plusieurs années que ça dure, et il ne trouve pas la solution. Je lui souhaite d’y parvenir un jour, mais je ne suis pas persuadé qu’il y parvienne. Malgré toutes les blessures, nous avons assisté à un beau championna­t, c’était cool. De notre côté, nous sommes toujours à fond dans notre saison MX avec Zach. Ces dernières semaines, il a connu des hauts et des bas, l’apprentiss­age du haut-niveau se poursuit. Il commet des petites erreurs, mais il n’est pas le seul. Moi aussi, avec notre team privé, il y a plein de nouvelles choses à gérer, ça prend beaucoup de temps et d’énergie. Du coup, je n’ai pas le temps de m’occuper de mon fils comme j’aimerais le faire. Entre la mécanique, mon rôle de coach, de père, les déplacemen­ts, les relations avec les sponsors, les commandes de pièces, les communiqué­s de presse à mettre en place, je n’arrête jamais. J’ai la tête pleine et les semaines sont vraiment trop courtes ! Ces derniers temps, il a bien progresser, gagner en vitesse. Il n’a pas trop de réussite en course, il se retrouve souvent pris dans les accrochage­s du premier virage. Tout cela commençait un peu à atteindre son moral. À Kegums, sur une piste difficile, il a réussi sa meilleure performanc­e en qualif avec une treizième place. Du coup, ça lui a redonné le moral. Ça prouve que le potentiel est là. Pour moi, il doit pouvoir scorer des places entre 15 et 20. Arracher ses premiers points, ça viendrait saluer son travail, c’est l’objectif. J’aime bien son approche de la course, il sait limiter les risques. Parfois, ça m’énerve aussi un peu car j’aimerais le voir pousser, mais d’un autre côté, à ce moment de la saison, pas mal de pilotes se blessent, donc c’est la bonne attitude. Mi-mai, Cédric Lucas est venu re- faire notre piste de SX. Sur le sujet, je suis toujours partagé. J’ai envie que Zach roule en supercross, lui aussi. Mais avec notre programme MX, notre organisati­on, on manque de temps pour bien se préparer. Pour moi, il est hors de question de l’envoyer au cassepipe sans une préparatio­n sérieuse. Il a besoin d’expérience dans la discipline. On va voir ce que l’on peut faire, je n’exclue rien, mais pour le moment, c’est un peu juste en timing. J’ai également envie de vous parler un peu de Jeffrey Herlings. En Lettonie, j’ai pris le temps de suivre ses courses en MXGP. Et franchemen­t, il est tout simplement bluffant, impression­nant ! Jeffrey a toujours été talentueux, mais là, il a vraiment passé un cap aussi bien mental, technique qui physique. À Kegums, dans les vagues de sables, il volait alors que tous ses rivaux étaient en difficulté, même les meilleurs. Il a une aisance folle, une lecture de la piste incroyable. C’est juste beau ! Le soir je l’ai croisé au restaurant et je n’ai pu m’empêcher d’aller le féliciter. On a discuté un peu, il était content et très sympa, comme toujours. Je lui ai même dit qu’il me donnait envie de rouler tellement le MX paraît simple avec lui… En revanche, quand ru regardes un peu plus loin dans le pack, l’envie n’est plus la même ! (rires.) JH a pris l’ascendant sur tout le monde, y compris sur Cairoli. Mais la manière dont Tony se bat, comme un lion, c’est également remarquabl­e. La saison est encore longue, on ne sait pas ce qu’il va se passer, mais ce duo est incroyable. Et pourtant, derrière, Desalle et compagnie n’amusent pas le terrain. Je tenais aussi à saluer Éric Geboers qui nous a quitté. Je connaissai­t bien Éric pour l’avoir côtoyer chez Suzuki. Il avait un caractère de fou, c’était une vraie teigne. Mes relations avec lui ont parfois été tendu, car nous sommes un peu pareil. Mais j’ai aussi partagé avec lui de grands moments. Quand tu connais sa carrière de pilote, les risques qu’il a pris toute sa vie, en MX, mais aussi dans différents sports extrêmes, disparaîtr­e de cette manière ça paraît dingue, ça me rappelle un peu Schumacher et son accident de ski. Quand j’étais enfant, Geboers était un modèle, j’ai un profond respect pour lui. Voilà, c’est terminé pour cette fois-ci, on se retrouve le mois prochain pour de nouvelles aventures !

Le titre supercross décroché par Jason Anderson, les perfs de son fils Zach en MX2, la démonstrat­ion d’herlings et la disparitio­n tragique d’éric Geboers sont les thèmes abordés par Mickaël Pichon dans sa chronique du mois. « Regarder Jeffrey Herlings rouler, c’est juste beau… À Kegums, il m’a bluffé ! »

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